Villarreal : le spectre de la relégation plane sur le sous-marin jaune

Par Aurélien Macedo
5 min.
Villarreal @Maxppp

Actuellement relégable à sept journées de la fin de la Liga, Villarreal vit un exercice catastrophique. Entre méforme et manque de réussite, le sous-marin jaune sent le souffle de la relégation dans sa nuque.

Le 14 mai 2012, Villarreal a vécu la journée la plus sombre de son histoire récente. Au terme d'une dernière journée de Liga folle où le Rayo Vallecano a battu Grenade (1-0) dans les dernières secondes, le sous-marin jaune s'est fait torpiller par une réalisation tardive de Radamel Falcao. Battu 1-0 par l'Atlético de Madrid, le club de la province de Castellón terminait la saison à la dix-huitième place et se retrouvait relégué en deuxième division. Un cataclysme à l'époque pour une équipe habituée aux premiers rôles et qui avait même participé à la Ligue des Champions 2011-2012. Remonté immédiatement dans l'élite espagnole, Villarreal a rapidement retrouvé son standing et a terminé entre la quatrième et la sixième place lors des cinq dernières saisons. Candidat annoncé aux places européennes, à l'aube de l'exercice 2018-2019, le club de Sergio Asenjo est bien loin de répondre aux attentes.

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Malgré la perte de deux cadres comme Samu Castillejo (parti à l'AC Milan) et Rodrigo (recruté par l'Atlético de Madrid), Villarreal misait sur la continuité et s'offrait même un mercato ambitieux. Le duo composé de Gerard Moreno (26 ans, 20 millions d'euros) et Karl Toko Ekambi (25 ans, 18 millions d'euros) faisait déjà saliver les pensionnaires de l'Estadio de la Ceramica. Tandis que les arrivées de Vicente Iborra (30 ans), Santiago Caseres (21 ans), Ramiro Funes Mori (27 ans) et Santi Cazorla (33 ans) démontraient l'ambition de la formation ibère. Pourtant rien ne s'est passé comme prévu. En délicatesse pour trouver une animation offensive concrète, Villarreal débutait avec une seule victoire lors de ses cinq premiers matches et ne marquait qu'un but sur cette période. La faute au 4-4-2 losange, modulable en 4-4-2 à plat, qui avait bien marché la saison dernière, mais devenu obsolète.

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Une panne offensive

Au-delà du système, les attaquants étaient à la peine tout au long de la première partie de saison. L'intégration de Karl Toko Ekambi et Gerard Moreno était relativement compliquée. Associés sur le front de l'attaque, ils ne parvenaient pas à retrouver leur niveau de la saison passée. N'étant pas vraiment complémentaires, ils ont enchaîné les prestations médiocres. L'ancien Angevin n'avait inscrit que deux buts avant 2019 quand son compère n'en comptait que trois. Auteur de quinze buts l'an dernier, Carlos Bacca était également en manque de réussite avec quatre buts sur cette même période. A la mi-championnat soit après 19 matches, Villarreal n'avait inscrit que 20 réalisations. Un chiffre bien trop faible pour une équipe programmée pour la première partie de tableau.

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Pas adapté pour jouer le maintien, Villarreal n'a jamais réussi à enclencher la machine pour retrouver un rang à la hauteur de ses ambitions. Cet échec pour créer une dynamique positive - comme l'a fait Valence (6e) et l'Athletic Bilbao (8e) - coûtera très cher à l'entraîneur Javier Calleja, qui sera prié de plier bagage en décembre. Un court départ puisque son remplaçant Luis Garcia Plaza sera à son tour éjecté suite à une série négative. Rappelé à la toute fin du mois de janvier pour jouer les pompiers de service, Javier Calleja retrouvait alors une situation encore plus compliquée avec une 19e place en Liga.

Une fragilité toujours aussi criante

Comme toute équipe se retrouvant engluée dans la crise, Villarreal a également subi de nombreux pépins physiques. Si la situation du capitaine Bruno Soriano était toujours compliquée (il n'a pas joué en Liga depuis le 21 mai 2017), Javi Fuego (dos), Manu Trigueros (genou) et Jaume Costa (musculaire) sont actuellement sur le flanc. La fragilité du sous-marin jaune n'est pas que physique, mais aussi mentale. Depuis le début de la saison, l'équipe espagnole n'arrive pas à se montrer décisive lors des moments clefs des rencontres. C'est simple, elle encaisse de nombreux buts en fin de rencontre.

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Lors des vingt dernières minutes, Villarreal a perdu 13 points depuis le début de la saison en Liga. Avec plus de solidité dans ces moments charnières, l'équipe de Javier Calleja serait actuellement à égalité de points avec l'Atlhetic Bilbao (8e) et le Real Betis Balompié (9e). Soit en lutte pour une place en Coupe d'Europe. Cette mauvaise gestion des fins de rencontres a pris une autre dimension depuis quelques semaines. Menant jusqu'à 2-0 à la mi-temps contre le Celta de Vigo, Villarreal a sombré en deuxième période pour s'incliner 3-2. Alors qu'il avait réalisé un match plein contre Barcelone, le sous-marin jaune a totalement craqué avec l'exclusion d'Alvaro Gonzalez (86e) ainsi que les buts de Lionel Messi (90e) et Luis Suarez (90e +3). Score final 4-4. Enfin, contre le Real Betis Balompié, Santi Cazorla aurait pu arracher un match nul dans le temps additionnel, mais il a raté son penalty (90e).

Des motifs d'espoir

Si les vents sont pour le moment contraires, Villarreal dispose malgré tout des arguments pour se maintenir au-delà de ses individualités. Tout d'abord, le premier non relégable, le Real Valladolid compte le même nombre de points tandis que Girona, Levante et le Celta de Vigo restent à portée du sous-marin jaune. Le calendrier est également intéressant. À l'exception de deux déplacements sur les pelouses du Real Madrid et de Getafe, les prochaines rencontres de Villarreal auront lieu contre des équipes situées entre la 10e et la 20e place. Si dans le jeu ce n'est pas encore brillant, il y a du mieux avec notamment 10 buts inscrits lors des quatre dernières journées et surtout une meilleure animation offensive.

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Plusieurs joueurs n'y sont pas étrangers. Tout d'abord, Samuel Chukwueze (19 ans) qui enchaîne les belles prestations. Encore un peu irrégulier avec un passage à vide entre janvier et février, le jeune ailier nigérian apporte de la verticalité dans le jeu de son équipe. Avec quatre buts en vingt matches de Liga, il sait se montrer décisif et sa complémentarité avec Karl Toko Ekambi est intéressante. Retrouvé lors de ces dernières semaines, le Camerounais répond enfin pleinement aux attentes avec quatre buts lors des quatre derniers matches. Enfin, Santi Cazorla ne cesse de retrouver ses sensations au fur et à mesure des semaines tandis que Pablo Fornals conserve son influence au coeur du jeu. Au bord du précipice, Villarreal aura besoin de ses hommes forts pour ne pas sombrer en deuxième division.

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