Pourquoi on doit être inquiet pour le Real Madrid de Xabi Alonso
Après l’humiliation vécue au Metropolitano ce week-end, le Real Madrid a de quoi être inquiet pour la suite de la saison.

Les heures qui ont suivi la défaite cuisante face au voisin colchonero ont été très intenses du côté de Madrid. Choquée et abasourdie par ce résultat auquel elle ne s’attendait clairement pas, la presse pro-merengue a logiquement tiré à boulets rouges sur la majorité des joueurs de l’effectif, à l’exception de quelques éléments comme Kylian Mbappé ou Arda Güler. Mais s’il y a un homme qui a pris cher, c’est Xabi Alonso, critiqué pour bon nombre de ses choix et mangé tactiquement par son homologue Diego Simeone. Les réactions et analyses à chaud des premières heures désormais derrière nous, l’heure est venue de faire un état des lieux plus mesuré, et force est de constater qu’il y a matière à s’inquiéter.
Xabi Alonso n’est pas fidèle à ses principes
Plus que le résultat final ou le contenu de la rencontre, c’est surtout les choix de Xabi Alonso qui ont décontenancé bon nombre d’observateurs. Depuis son arrivée sur le banc madrilène, le Basque ne cesse de marteler qu’il n’y aura pas de traitement de faveur, que les meilleurs joueront, s’appuyant sur des principes comme le travail et la méritocratie. Mais clairement, les actions de l’ancien de Leverkusen ne vont pas dans ce sens. Difficile ainsi d’expliquer pourquoi Franco Mastantuono, qui était excellent ces derniers matchs, n’a pas démarré la rencontre, alors que Jude Bellingham était là au coup d’envoi malgré une condition physique loin d’être optimale. Tout comme la sortie d’Arda Güler aussi tôt dans le match alors qu’il était peut-être le meilleur sur la pelouse et que l’Anglais ou Fede Valverde n’apportaient pas grand chose a étonné du monde. On constate que dans les moments importants, Alonso suit la ligne directrice d’un Carlo Ancelotti et préfère s’appuyer sur les noms plutôt que sur le niveau actuel de chacun.
Quel est le plan de jeu ?
Autre question que l’on peut se poser : quel est le véritable plan de jeu de Xabi Alonso ? Pour l’instant, difficile de répondre à cette question. Tout n’est pas à jeter bien évidemment, et on voit par exemple que l’ancien grand milieu de terrain de la Roja a réussi à trouver le rôle idéal pour Kylian Mbappé, tout comme il parvient à mettre des joueurs comme Güler ou Mastantuono dans les meilleures conditions. Il est aussi vrai que la mode est aujourd’hui aux équipes un peu hybrides, capables de priver l’adversaire du ballon comme de se replier puis lancer des offensives éclair, à l’image du PSG et du Barça. Mais de façon générale, aucune ligne directrice claire ne ressort de ce Real Madrid à la sauce Alonso, qui donne l’impression d’uniquement dépendre des coups d’éclats individuels de ses joueurs, comme ce fut souvent le cas les saisons précédentes. Là aussi, au vu des promesses de l’intersaison, on était clairement en droit d’attendre autre chose qu’un plan de jeu qui se base sur donner la balle à Mbappé et espérer un exploit.
Un secteur défensif à la ramasse
La saison dernière déjà, la défense était le principal point faible de l’équipe. Le club a donc investi pour renforcer cette arrière-garde, et force est de constater, que ce soit individuellement ou collectivement, il n’y a pas vraiment de progrès dans les gros matchs. Jusqu’ici, le club de la capitale avait affronté des adversaires très abordables, dont deux promus, et on avait déjà pu apercevoir quelques lacunes au niveau de l’alignement collectif et du marquage. Contre les Colchoneros, les Madrilènes ont pris l’eau à tous les niveaux. Sur les côtés déjà, où ils ont été dépassés, n’arrivant pas à contenir l’arrivée de joueurs rojiblancos depuis les secondes lignes. Et dans la surface, où ils n’ont pas su répondre au défi physique proposé par Julian Alvarez et Alexander Sorloth notamment. Et ça, c’est très inquiétant en vue des gros rendez-vous européen et les Clasicos.
L’état d’esprit pose question
Le coup de sang de Franco Mastantuono, qui, fou de rage, a envoyé un missile en direction des tribunes, a été salué par beaucoup de Madrilènes. Et pour cause, ce fut le seul geste de caractère qu’on a vu chez les Merengues lors de ce match. On a ainsi vu une équipe apathique, sans personnalité, facile à bouger, qui donnait même parfois l’impression de se complaire de cette défaite. Aucun joueur pour tirer l’équipe vers le haut, pour haranguer ses troupes, et très peu d’intensité mise sur la pelouse globalement. Beaucoup dans l’opinion publique madrilène regrettent l’époque des Cristiano Ronaldo, Sergio Ramos et Toni Kroos, desjoueurs de caractère qui n’hésitaient pas à monter au créneau. Clairement, ce Real Madrid semble manquer de personnalité et de leaders et ça risque de coûter cher.
Des joueurs loin de leur meilleur niveau
Bien entendu, Xabi Alonso n’est pas responsable de tous les maux de l’équipe, et si les critiques formulées à son encontre depuis l’humiliation semblent justifiées, les joueurs sont aussi à pointer du doigt. Si Dean Huijsen ou Alvaro Carreras sont passés à côté mais réalisent un début de saison correct, et que Courtois reste une valeur sûre malgré sa prestation médiocre face à son ancien club, d’autres cas sont plus inquiétants. Vinicius Jr est par exemple très loin de son meilleur niveau, et le Real Madrid aura besoin de la meilleure version du Brésilien pour atteindre ses objectifs. C’est le cas de Fede Valverde par exemple, un joueur indispensable et indiscutable ces dernières années mais qui est à la peine en ce moment. Le cas Bellingham risque aussi de commencer à poster question, et de façon générale, le milieu de terrain soulève beaucoup d’interrogations puisque si Aurelien Tchouameni n’était pas mauvais jusqu’ici, il a pris l’eau face au premier adversaire sérieux. Actuellement, le Real Madrid n’a pas tant de joueurs qui apportent de véritables garanties.
Les pépins physiques, encore et encore
Comme les saisons précédentes, on dirait bien que les Madrilènes vont devoir composer avec les pépins physiques. C’était la principale inquiétude de Xabi Alonso au moment de prendre les commandes de l’équipe, au point où il avait fait venir tout un staff avec lui pour espérer inverser la tendance de ces dernières années. Mais pour l’instant, c’est compliqué. La saison vient de commencer que la défense est pratiquement décimée, avec Militao, Carvajal, Rudiger et Trent Alexander-Arnold actuellement touchés. Au milieu, plusieurs joueurs sont aussi assez injury prones, à l’image d’Eduardo Camavinga. C’est une donnée très importante à prendre en compte pour les prochains mois…
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