Ligue des Champions

PSG, Real Madrid, Lamine Yamal : le rapport désespérant de la FIFPRO sur les calendriers et la santé des joueurs

Depuis le début de la saison, le PSG est victime d’une véritable hécatombe. Des pépins physiques pas du tout surprenants selon le dernier rapport du syndicat mondial des joueurs.

Par Matthieu Margueritte
5 min.
Vitinha @Maxppp

« C’est le football, c’est la compétition, il faut s’adapter à cette situation. Rien d’important, il faut se préparer pour savoir gérer tout ce qu’il se passe sur un terrain. Je ne suis pas préoccupé. C’est le haut niveau ». Vendredi dernier, alors que le Paris Saint-Germain venait d’annoncer que Marquinhos venait garnir les rangs de l’infirmerie, Luis Enrique assurait qu’il n’était absolument pas préoccupé et qu’il s’agissait tout simplement des aléas du football. Il n’est cependant pas interdit de penser que l’Espagnol bluffait et qu’il n’a pas forcément voulu critiquer le calendrier très chargé de son équipe et surtout une Coupe du Monde des Clubs largement soutenue par son président, Nasser Al-Khelaïfi.

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Toujours est-il que mercredi soir, Paris risque d’aligner un onze de départ largement remanié face au FC Barcelone. Car depuis le début de la saison, l’infirmerie parisienne ne désemplit pas. Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Bradley Barcola, João Neves, Fabian Ruiz, Vitinha ou encore Khvicha Kvaratskhelia ont tous connu des pépins physiques. Une hécatombe loin d’être une surprise. Le PSG a réalisé une saison 2024/2025 historique en allant au bout de toutes les compétitions dans lesquelles il était engagé. Résultat : il a bouclé son exercice le 13 juillet (finale du Mondial des Clubs perdue contre Chelsea), a repris le chemin de l’entraînement le 6 août et a dû disputer son premier match officiel, la Supercoupe d’Europe contre Tottenham, une semaine plus tard, sans véritable présaison.

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Des temps de repos et de préparation largement pas respectés

Ce lundi, la FIFPRO (syndicat mondial des joueurs) vient d’ailleurs de publier un rapport accablant. «Ce rapport souligne le besoin urgent de calendriers de compétition plus équilibrés, parallèlement à la mise en œuvre de garanties réglementaires minimales, de périodes de repos et de récupération protégées, et d’un dialogue constructif entre les décideurs du secteur. Des solutions durables sont possibles si nous nous engageons dans une véritable collaboration et si nous donnons aux joueurs la place qu’ils méritent, c’est-à-dire une place centrale dans notre réflexion. Je vous invite à réfléchir aux conclusions de ce rapport et à vous joindre à nous pour mettre en place un écosystème du football qui ne soit pas seulement compétitif et divertissant, mais aussi responsable, sûr et respectueux de ceux qui sont sur le terrain. Ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur et plus durable pour le football», écrit le président du syndicat, Sergio Marchi.

Pour mieux comprendre le signal tiré par la FIFPRO, il convient de s’arrêter sur quelques données de ce rapport. À commencer par les temps de récupération. La FIFPRO recommande une période de repos minimale de 28 jours après chaque saison. Sans surprise, aucun club ayant disputé la Coupe du Monde des Clubs n’a pu respecter cette recommandation. Le PSG a donné 22 jours à ses troupes, quand le Real Madrid et Chelsea en ont donné 20. Ensuite, le syndicat recommande qu’une présaison de 28 jours soit réalisée afin d’attaquer une saison avec le moins de risques de blessure. Là encore, les formations engagées dans la nouvelle compétition de la FIFA n’ont pas respecté la donne. Le PSG n’a eu que 7 jours de présaison, 13 pour Chelsea et 19 pour le Real Madrid et Manchester City. Des temps de repos et de préparation toujours plus courts, alors que les joueurs sont surmenés. Dans le top 10 des participants au Mondial des Clubs ayant joué le plus de matches, le PSG et le Real Madrid sont les deux équipes avec le plus de représentants. (Arda Güler 80 matches, Luka Modric 79 matches, João Neves 76 matches, Federico Valverde, Fabian Ruiz et Désiré Doué 73 matches).

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Les jeunes courent un risque

Cet été, cette compétition a aussi été marquée par l’importance des fortes chaleurs. Alors que les États-Unis doivent co-organiser la Coupe du Monde des nations en 2026, nombreux sont les acteurs à critiquer l’horaire des matches. «La chaleur est incroyable. L’autre jour, j’ai été pris de vertiges en jouant et j’ai dû m’allonger sur le sol. En fait, il est très dangereux de jouer à ce moment-là. C’est très dangereux», a déclaré le milieu de Chelsea Enzo Fernandez. D’où l’hypothèse d’avoir des rencontres du Mondial 2026, voire même la finale, se disputer à 9h, heure locale. Autre facteur important pour la récupération : les temps de voyage. Et pour les joueurs sud-américains évoluant en Europe, c’est souvent compliqué. La FIFPRO annonce par exemple que le milieu équatorien de Chelsea, Moisés Caicedo, a parcouru pas moins de 25 000 kms pour jouer 4 matches en 14 jours.

Les jeunes ne sont pas épargnés eux non plus. Les pépites de demain sont sursollicitées. L’exemple le plus parlant est d’ailleurs celui du joueur que l’on considère comme le meilleur joueur du monde, Lamine Yamal. Rentré blessé du dernier rassemblement national, l’Espagnol avait déjà joué 8158 minutes avant de fêter ses 18 ans, soit quasiment deux fois plus de temps de jeu que ses poursuivants, excepté le Madrilène Jude Bellingham (6216). «L’intensité croissante du jeu moderne est déjà un défi pour les professionnels confirmés, mais pour les jeunes joueurs âgés de 16 à 20 ans, les risques sont encore plus grands. À un stade où leur corps et leur esprit sont encore en développement, les contraintes d’un calendrier surchargé et d’un entraînement à haute intensité peuvent avoir des conséquences durables sur les performances et la longévité de leur carrière», a confié le docteur Darren Burgess dans le rapport.

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