OM : comment Roberto De Zerbi est en train de métamorphoser Mason Greenwood
Fer de lance de l’attaque marseillaise et toujours aussi réaliste face au but, Mason Greenwood affiche par ailleurs un visage exemplaire sur le plan défensif. Impliqué comme rarement dans le travail collectif, l’Anglais semble avoir enfin pris en compte les consignes de son entraîneur, Roberto De Zerbi.
Depuis son arrivée à Marseille, Mason Greenwood s’est distingué par ses qualités offensives — buts, créativité, coups de pied arrêtés. Oui mais voilà, comme beaucoup d’entraîneurs modernes, Roberto De Zerbi attend aussi de ses joueurs offensifs qu’ils participent au rôle défensif. «De lui, j’attends qu’il devienne un joueur vraiment total comme les plus grands joueurs en Europe. J’ai vu un bout de Newcastle-Barça. J’ai vu Raphinha, les vingt dernières minutes, il pressait avec une vitesse, une méchanceté, une détermination. Je vois Mbappé au Real, c’est pas le même que ces dernières années. Dembélé l’an dernier, on s’en rappelle. J’aimerais qu’il devienne un joueur complet, d’équipe», lançait ainsi le technicien italien de l’OM.
Un message fort que l’ancien joueur de Manchester United semble (enfin) avoir bien reçu. Lundi soir, lors du Classique remporté par l’OM à l’Orange Vélodrome, l’Anglais de 23 ans a, en effet, enfilé le costume de travailleur acharné. Un habit que le numéro 10 marseillais avait, jusqu’alors, très peu porté. Dans son nouvel ensemble collection automne 2025, Greenwood s’est sublimé. Toujours aussi menaçant aux abords de la surface adverse - en témoigne son centre menant à l’ouverture du score des Phocéens - le natif de Bradford a surtout fait preuve d’un esprit de sacrifice pour ses partenaires. Harcelant ses adversaires, grattant des ballons et se repositionnant parfaitement pour boucher les espaces, l’attaquant d’1m81 n’a pas compté ses courses.
Une implication défensive saluée
Remplacé, au bout de l’effort, par le jeune Robinio Vaz, Greenwood recevait logiquement les louanges de sa direction. «Mason Greenwood a été extraordinaire défensivement», reconnaissait notamment Medhi Benatia en zone mixte. «Je lui ai montré des images de Raphinha. Il a fait un très gros match lundi, il a même fait une course en deuxième mi-temps en obtenant une faute. Il faut le faire à tous les matches, pas seulement un sur cinq. Quand il court, tout le monde le suit», ajoutait de son côté Roberto De Zerbi, ce jeudi, en conférence de presse. Il faut dire que cette nouvelle version de Mason Greenwood, observée depuis la reprise, tranche largement avec le joueur qui avait inscrit 22 buts et délivré 6 offrandes en 36 matches toutes compétitions confondues la saison dernière. Le 27 octobre 2024, lors de ce même Classique (remporté 3-0 par le PSG), Roberto De Zerbi n’avait d’ailleurs pas hésité à le rappeler sur le banc à la mi-temps.
Agacé par la nonchalance de son protégé, le technicien italien avait même renouvelé ces sanctions plus tard dans la saison. Un management assumé qui porte, aujourd’hui, ses fruits. Piqué dans son orgueil, Greenwood est désormais bien plus qu’un ailier créatif, capable de changer le cours d’un match à lui tout seul. Repris par son coach, invectivé par ses partenaires, l’Anglais semble, en effet, pleinement impliqué dans le travail collectif, que ce soit au niveau du pressing ou du repli défensif. Une métamorphose qu’il faudra désormais confirmer sur la durée, et ce dès aujourd’hui sur la pelouse de la Meinau où l’OM défie Strasbourg. En attendant d’en avoir la confirmation, celui qui a déjà inscrit 2 buts et délivré 4 passes décisives en 6 rencontres fait l’unanimité dans le vestiaire olympien. «Je connaissais beaucoup des joueurs à l’OM mais Mason, oui, c’est celui qui m’a impressionné le plus», concédait, il y a quelques heures, Emerson Palmieri.
En savoir plus sur