Stade Rennais : retour sur le premier mercato remarqué de Florian Maurice

Par Matthieu Margueritte
5 min.
Florian Maurice @Maxppp

Nommé directeur sportif du SRFC cet été, l'ancien dirigeant de l'Olympique Lyonnais a géré son premier mercato en Bretagne. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'est distingué.

Son départ de l’Olympique Lyonnais ne s’était pas fait de la manière dont il souhaitait. Enfant des Gones, Florian Maurice avait choisi de quitter son club de cœur pour céder aux avances de l’ambitieux Stade Rennais. Une décision prise en partie à cause d’une cohabitation devenue de plus en plus compliquée avec Juninho, mais un choix que n’avait pas accepté le président Aulas. La raison était simple, Florian Maurice avait peut-être moins de prérogatives à l’OL depuis le retour de « Juni », mais il restait l’un des spécialistes du recrutement les plus reconnus de l’Hexagone. Parti en froid avec ses ex-dirigeants, l’ancien attaquant de l’OL, du PSG et de l’OM souhaitait oublier tout ça et se plonger dans ses nouvelles fonctions de directeur sportif du Stade Rennais.

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Des premiers coups bien sentis

En Bretagne, alors que son OL se préparait à devoir gérer un exode massif à cause d’absence de coupe d’Europe cette saison, Maurice débarquait avec la lourde tâche de devoir faire des coups afin d’armer du mieux possible un SRFC s’apprêtant à vivre sa première expérience en Ligue des Champions. Et ça n’a pas traîné. Son premier choix a été de profiter des besoins de liquidités de l’OL pour chiper Martin Terrier en échange de 12 M€. Un joueur de devoir et d’expérience puisqu’il a disputé la coupe aux grandes oreilles avec les Gones. Ensuite, Rennes est allé mettre 5 M€ sur la table pour enrôler le Dijonnais Nayef Aguerd. Un coup bien senti et pas très cher. Le Marocain a trouvé sa place dans le onze rennais et a déjà inscrit deux buts. Un joli départ pour le défenseur central.

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À noter qu’avant la concrétisation de la piste Aguerd, Maurice avait ciblé le talentueux Mohammed Salisu. Malheureusement pour les Bretons, ce dernier était disposé à venir, mais ses origines anglophones ont profité aux Anglais de Southampton, Salisu ayant privilégié un environnement familier. Ensuite, les Rouge-et-Noir n’ont rien lâché dans le dossier Sehrou Guirassy. Islam Slimani a un temps cru pouvoir profiter des exigences financières d’Amiens pour se faire une place au Roazhon, mais les Picards ont finalement cédé l’attaquant français en échange de 15 M€. Et là encore, le pari commence bien (3 buts en 5 matches de L1 pour l’ex-Amiénois). Durant ce mercato, Florian Maurice a aussi dû faire face à des imprévus comme le départ d’Edouard Mendy à Chelsea.

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Des imprévus rapidement gérés

Victime de la volonté des Blues d’acheter un gardien en raison des performances catastrophiques de l’Espagnol Kepa, les Bretons n’ont pas pu lutter face au pouvoir de séduction des Londoniens. Ils ont au moins eu le mérite d’avoir réalisé un record, celui de la vente la plus chère d’un portier de L1, 25 M€. Officiellement vendu aux Blues le 24 septembre, Maurice et les siens ont eu un eu plus d’une semaine pour trouver un remplaçant. Et c’est le Dijonnais Alfred Gomis qui a été choisi. Un coup à 14 M€. Autre imprévu la blessure plus grave que prévu de Faitout Maouassa (lors du match Rennes-Monaco). Sur le flanc jusqu’en décembre, le latéral gauche a été remplacé par un certain Dalbert. Prêté par l’Inter Milan, le Brésilien a l’avantage de bien connaître la Ligue 1 depuis son passage à Nice. Une solution de remplacement peu chère et habituée à notre championnat.

Maurice a également su signer quelques coups médiatiques. À commencer le prêt de Daniele Rugani. Certes, ce dernier n’est pas le défenseur italien le plus réputé, mais réussir à attirer à Rennes un joueur évoluant à la Juventus depuis 2015 (79 matches de Serie A, 6 buts) n’est pas rien. De plus, le Transalpin possède une expérience pas énorme, mais non négligeable en Ligue des Champions (742 minutes, soit un peu plus de huit matches). Enfin, le néo Rennais a activement participé à l’achat le plus cher de l’histoire du SRFC, celui de la pépite belge Jérémy Doku (26 M€). S’il a pu compter sur le choix de l’actionnaire principal, M. Pinault, de mettre la main à la poche malgré la crise financière liée à la COVID-19, Maurice avait flairé le talent depuis un certains temps. « C'est un joueur qu'on suit depuis quelques temps. (…) C’est un joueur que je connaissais depuis la saison passée. C'est un marché belge auquel moi et la cellule (de recrutement) attachons beaucoup d'importance. »

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Maurice épanoui au SRFC

Sur le papier, ce premier mercato version Maurice suscite beaucoup d'enthousiasme. Et s’il faudra bien évidemment attendre pour voir si les résultats à venir du Stade Rennais valideront ou non les choix du nouveau directeur sportif rennais, ce dernier ne cache pas son enthousiasme depuis qu’il a rejoint l’un des SRFC les plus ambitieux de son histoire. « On sent que depuis quelques années, le club grandit de manière constante. Sur les moyens, on a fait des investissements, il y a eu des ventes. L’argent est remis sur le tapis. Je suis très satisfait de la façon on a fonctionné nous trois (Stéphan, Holveck et lui) sur notre premier mercato. C’est une belle satisfaction parce que ce sont des périodes qui sont toujours particulières, délicates. Je remercie Julien (Stéphan) et Nicolas (Holveck) de m’avoir permis de gérer mon premier mercato rennais. Comme je l’ai dit en arrivant, je suis quelqu’un qui est dans le partage. Je ne fais pas des choses, je n’impose pas des choses. Notre fonctionnement me satisfait grandement ».

Ravi d’avoir pu rapidement trouver un esprit d’équipe efficace dans ses nouvelles fonctions, Maurice est également heureux d’avoir pu s’épanouir sur le plan humain. « Je suis très satisfait de mon arrivée, de ce que je vis depuis trois mois ici. Ce n’est pas facile de quitter son club en tant que joueur, responsable de recrutement ou directeur sportif. J’ai été vraiment très bien accueilli. Le club correspond totalement à mes valeurs. Je me sens vraiment chez moi aujourd’hui. Ç’a été un peu dur les premiers semaines parce que je ne connaissais personne. Au bout de trois mois, je suis installé, ma famille se porte bien. Le travail au quotidien est hyper agréable, c’est ça que je retiens aujourd’hui. » De quoi valider à 100% (pour le moment) son choix d’être parti de son cocon lyonnais.

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