Serie A

L’Inter Milan est prêt à déclarer la guerre à Simone Inzaghi !

Quelques jours après une finale de Ligue des champions cauchemardesque, l’ancien entraîneur de l’Inter a quitté le navire pour rejoindre Al Hilal, avec un contrat mirobolant déjà ficelé… avant même la déroute face au PSG. Une révélation qui passe mal à Milan, où dirigeants et supporters digèrent difficilement ce qu’ils considèrent comme une fuite préméditée. Derrière les déclarations lisses, une fracture profonde : récit d’un divorce brutal entre un coach en quête d’or et un club qui croyait encore à la loyauté.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Simone Inzaghi @Maxppp

La finale de la Ligue des champions 2025 restera comme l’un des épisodes les plus douloureux de l’histoire récente de l’Inter. Face à un PSG étincelant, les Nerazzurri ont sombré 5-0 à Münich, une humiliation inédite en finale de la compétition. Ce score sans appel a mis en lumière les limites d’un groupe pourtant solide, mais visiblement à bout de souffle, tant physiquement que mentalement. La presse italienne s’est montrée impitoyable : « déroute tactique », « effondrement collectif », et surtout, « gestion de match déconcertante de Simone Inzaghi ». Ce revers a marqué un point de bascule. Malgré les titres remportés ces dernières années sous la houlette de Inzaghi (un Scudetto, deux Coupes d’Italie, trois Supercoupes), l’Inter est entrée dans une crise de confiance, tant dans le vestiaire que dans les hautes sphères dirigeantes. La rupture était déjà latente, mais cette claque européenne a précipité le dénouement. Et quelques jours après la finale, le départ d’Inzaghi a été officialisé « d’un commun accord » entre les deux parties. Un terme diplomatique qui masque mal le malaise.

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Rapidement, les rumeurs s’intensifient : l’accord entre l’entraîneur et Al Hilal aurait été conclu avant même la finale de Ligue des champions, ce qu’Inzaghi reconnaîtra à demi-mot dans une interview donnée au Mondial des clubs. Il affirme avoir pris la décision « à tête reposée » après avoir « donné tout ce qu’il pouvait à l’Inter », tout en ajoutant que l’annonce officielle n’avait été faite qu’après la finale de Münich « par respect pour le club et la compétition ». Le contrat est royal : deux ans avec un salaire estimé à 25 millions d’euros par saison, une somme que l’Inter ne pouvait évidemment pas égaler. Si le choix d’un départ vers le Golfe est compréhensible d’un point de vue personnel, c’est le timing de cet engagement qui fait grincer des dents à Milan. En interne, certains cadres de l’Inter auraient appris la nouvelle dès la veille de la finale, ce qui aurait contribué à la démobilisation générale de l’équipe.

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La hache de guerre n’est pas enterrée !

Le président Giuseppe Marotta, figure influente du club, s’est exprimé depuis la scène du Mondial des clubs, où l’Inter de Cristian Chivu tente d’entamer sa reconstruction. Lors d’un échange au micro de DAZN, Marotta a déclaré avec un calme feint : « Nous ne commentons pas certaines choses, chacun sait ce qu’il a fait. Ce qui compte, c’est d’ouvrir un nouveau cycle. » Une phrase lourde de sous-entendus, qui suggère que le départ d’Inzaghi a laissé un goût amer. En coulisses, la version des dirigeants est claire : ils estiment avoir été tenus à l’écart des négociations entre leur entraîneur et Al Hilal, ce qui, dans un moment aussi crucial qu’une finale de Ligue des champions, relève de la faute morale. Le fait qu’Inzaghi ait gardé le silence jusqu’après la déroute contre le PSG est perçu comme une tentative de s’extirper discrètement, sans assumer les conséquences psychologiques sur l’effectif. «Si c’est le prix à payer pour quatre ans à l’Inter, je suis heureux de le faire. J’ai reçu bien plus que ce que j’ai donné : des supporters, des dirigeants, des joueurs. Je sais que tout me manquera, même les critiques les plus injustes», a conclu Inzaghi. Ce sentiment de trahison est d’autant plus fort que Marotta et Ausilio avaient soutenu Inzaghi même dans les moments les plus critiques des saisons précédentes.

Le cœur du conflit repose sur une question fondamentale : le départ prématurément acté d’Inzaghi a-t-il saboté la préparation de la finale ? Si aucune accusation directe n’a été formulée, plusieurs anciens joueurs, sous couvert d’anonymat dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport, ont évoqué «une ambiance étrange» à l’approche du match. Certains affirment que les derniers entraînements manquaient d’intensité et que le staff semblait « mentalement ailleurs ». Inzaghi, dans sa défense, a insisté sur le fait qu’il avait « préparé la finale comme toutes les autres », mais ses explications ne convainquent pas tout le monde. La confiance entre lui et la direction s’est visiblement rompue bien avant le coup d’envoi de la finale. Pour les tifosi, le malaise est palpable : s’ils reconnaissent les apports du technicien – notamment dans les matchs à élimination directe – ils reprochent désormais à l’ex-entraîneur d’avoir privilégié ses intérêts personnels au détriment d’une institution qui l’a soutenu sans faille. Le club, lui, a déjà tourné la page, en confiant les rênes à Cristian Chivu. Mais l’ombre de cette séparation mal gérée risque de peser longtemps sur les relations futures entre l’Inter et ses entraîneurs.

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