Italie : Luciano Spalletti veut voler un crack argentin à Lionel Scaloni
Après le succès de la gestion du développement de Mateo Retegui, Luciano Spalletti veut tenter un nouveau coup de poker. Alors que l’Italie affrontera l’Allemagne deux fois en quarts de finale de la Ligue des Nations, le sélectionneur italien pense déjà aux prochaines trêves et aux nouveaux éléments à intégrer à un groupe jeune qui ne cesse d’impressionner.

Après une première trêve internationale parfaite avec deux victoires en deux matchs dont cette leçon footballistique infligée à l’Équipe de France au Parc des Princes (1-3) en septembre dernier, l’Italie de Luciano Spalletti avait réussi, en octobre, à enchaîner un solide match nul à dix contre onze face à la Belgique (2-2) et un succès en toute tranquillité contre Israël (4-1). La trêve de novembre s’était soldée par une défaite face aux Bleus (1-3) et une victoire contre les Diables Rouges (0-1). De quoi verrouiller sa qualification et terminer à la 2ème place du groupe avec le même nombre de points que la France. La Squadra Azzurra continue sa cure de jouvence et sa reconstruction, après un 8e de finale frustrant face à la Suisse à l’Euro 2024. Si à l’Euro 2024, les Azzurri constituaient déjà la 6ème sélection nationale la plus jeune de la compétition avec une moyenne de 26,5 ans, cette moyenne d’âge a encore baissé et est descendue à 24,3 ans pour le dernier rassemblement. Un projet de rajeunissement assumé par Spalletti depuis la fin de l’Euro puisqu’il avait appelé Samuele Ricci, Caleb Okoli, Nicolò Savona, Nicolò Rovella, Pietro Comuzzo, Niccolò Pisilli ou encore Daniel Maldini lors des précédentes trêves, tout en continuant d’observer d’autres jeunes comme Cesare Casadei, Matteo Ruggeri, Michael Kayode, Cher Ndour et Giovanni Fabbian.
Mais parfois il faut élargir son champ de vision pour attirer les meilleurs talents, en sortant même des frontières italiennes. L’explosion de Mateo Retegui en Nazionale, argentin naturalisé italien, a remis en lumière un éternel débat en Italie : le cas des «Oriundi». Ce terme vient du latin oriundus, dérivé de orior, et pourrait se traduire par «originaire de, provenir de, venir de». En ce sens, on définit, par ce mot, tous les descendants d’émigrés italiens qui, au fil des siècles, se sont expatriés à l’étranger sans jamais revenir en Italie. Aujourd’hui, le nombre d’Oriundi est estimé entre 60 et 80 millions avec une grande diaspora présente en Amérique du Sud, expliquée par les vagues d’émigrations successives ayant eu lieu aux XIXe et XXe siècles quand près de 30 millions d’Italiens ont quitté la Botte pour les deux Amériques. En Argentine, selon les derniers rapports publiés, les Italo-Argentins représenteraient environ 47 % de la population totale, soit 19,7 millions. L’Uruguay compte près de 45% d’Oriundi dans son pays, tandis que le Brésil enregistre pas moins de 13% de sa population ayant des origines italiennes. Et après les réussites de Mauro Camoranesi, Thiago Motta, Jorginho et plus récemment Mateo Retegui, un nouveau joueur sud-américain est dans le viseur de la Fédération italienne de football (FIGC).
Retegui fait des petits…
La grande révélation de cette saison en Serie A se nomme Santi Castro (9 buts, 8 passes décisives, tcc). Après le départ de Joshua Zirkzee à Manchester United l’été dernier, le natif de Buenos Aires a porté l’attaque de Bologne cette saison et a constamment remporté la concurrence face à l’ancien Toulousain Thijs Dallinga, devenant la référence de l’équipe de Vincenzo Italiano. Santiago Castro, de son nom complet, risque de devenir, après une excellente saison en Émilie-Romagne, l’un des grands protagonistes du prochain mercato. Mais avant même de se tourner vers le marché estival des transferts, il y a une nouvelle qui peut rendre heureux les supporters italiens et qui est parvenue aux oreilles du sélectionneur Luciano Spalletti : le joueur de 20 ans est également en possession d’un passeport italien depuis quelques jours, en raison des origines italiennes. Comme l’a révélé le média argentin TyC Sports, Spalletti apprécie beaucoup le profil de Castro pour sa polyvalence à l’intérieur comme à l’extérieur de la surface, pour cet instinct d’attaquant dans les derniers mètres, mais aussi pour la qualité de dribble et de possession que l’avant-centre a montré. Un prototype d’attaquant qui s’adapterait parfaitement au football prôné par Spalletti. Si sa demande de passeport italien n’est pas anodine, il existe un petit problème dans l’équation pour la Nazionale. En effet, au vu des récentes déclarations de Santi Castro, son rêve reste de représenter l’Argentine : «mon rêve ? Je suis conscient que le niveau de l’équipe nationale est très élevé et je sais que je devrais travailler dur pour mériter une convocation. Mais mon rêve est de porter le maillot de l’Argentine». Or, cela pourrait constituer un problème pour les objectifs de Luciano Spalletti.
Le désir de Castro est de jouer sous l’uniforme de l’Albiceleste. Mais comme l’a déjà démontré le cas de Mateo Retegui, choisi à l’époque par Roberto Mancini, rien n’est impossible et tout peut changer à tout moment. À noter que Santi Castro n’a jamais joué pour l’équipe nationale senior d’Argentine mais Lionel Scaloni l’a convoqué dans une pré-liste élargie à 33 joueurs pour les matchs de qualification pour la Coupe du Monde 2026 contre l’Uruguay et le Brésil, prévus lors de cette trêve de mars. Un choix de Scaloni dicté par la grande forme de l’Argentin et l’excellente année qu’il a réalisée à Bologne. Il convient de rappeler qu’un joueur ne peut choisir de changer de maillot que s’il possède déjà le passeport de l’équipe qu’il souhaite représenter. Au moment de jouer le dernier match officiel avec l’équipe nationale précédente, il ne doit pas être âgé de plus de 21 ans pour un maximum de trois matchs internationaux, que ce soit en compétitions officielles ou non officielles. Au moins trois ans doivent s’être écoulés depuis que le joueur en question a joué son dernier match international. En l’état actuel des choses, Santi Castro a joué pour les équipes nationales argentines des moins de 16 ans, 20 ans et 23 ans. Luciano Spalletti va faire son maximum, Lionel Scaloni est sous pression.
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