OM - Atalanta : les notes du match
Ce mercredi soir, l’Olympique de Marseille s’est encore incliné face à l’Atalanta en Ligue des Champions (1-0). Voici les notes du match.
Dans un Orange Vélodrome incandescent, l’OM retrouvait l’Atalanta pour la quatrième journée de Ligue des Champions, un rendez-vous forcément chargé de souvenirs après la désillusion de 2024 face aux Bergamasques, victorieux en demi-finale de Ligue Europa. Cette fois, le contexte semblait bien différent : Marseille, battu au Sporting lors de la précédente journée, cherchait à relancer sa dynamique européenne, tandis qu’une Atalanta en crise en Serie A est arrivée dans le Sud sans certitudes mais avec l’ambition de consolider ses quatre points au classement. Roberto De Zerbi, fidèle à ses principes, a aligné un 5-4-1 compact avec Rulli dans le but, une défense Egan-Riley, Pavard, Aguerd, Garcia et Murillo devant lui, un milieu Paixão – Højbjerg – O’Riley – Greenwood et Aubameyang en pointe. En face, Ivan Jurić a répondu avec son traditionnel 3-4-3 : Carnesecchi dans les cages, Ahanor, Djimsiti et Kossounou derrière, Zappacosta, Éderson, De Roon, Bellanova au milieu et un trio offensif Lookman, Krstović et De Ketelaere. Sous le sifflet de José María Sánchez Martínez, l’ambiance a été électrique dès les premières minutes, le public marseillais espérant voir son équipe remonter au classement européen.
La première période a été à sens unique dans son entame, l’Atalanta confisquant le ballon sous les sifflets du Vélodrome et repoussant l’OM dans son camp (3e). Une glissade dangereuse de Rulli sur une relance a failli coûter cher, Lookman récupérant et servant De Roon, sans que ce dernier ne puisse conclure (6e). Peu à peu acculés, les Marseillais ont cédé à la pression, Lookman a récupéré haut, lancé Krstović, fauché par Rulli dans la surface, penalty à la clé après intervention du VAR (12e). De Ketelaere a pris ses responsabilités mais Rulli, fautif, s’est magnifiquement racheté en détournant la tentative puissante du Belge (14e). Cette parade a réveillé le stade et ses joueurs, même si le pressing italien a longtemps étouffé la première relance marseillaise (17e). L’OM a tenté de répondre, Aubameyang sollicitant Carnesecchi après un enchaînement inspiré (23e), avant plusieurs situations sur corners mal exploitées (27e, 29e). Højbjerg a eu la balle du réveil mais sa demi-volée plein axe s’est envolée (31e). En face, Krstović a manqué l’immanquable après un centre en retrait de Lookman (35e), confirmant la domination italienne. Malgré une défense en urgence et quelques frayeurs supplémentaires (36e, 38e), l’OM a tenu jusqu’au repos, Aubameyang échouant à partir seul en contre dans les arrêts de jeu (44e). Première période globalement subie par les Olympiens, sauvés par un Rulli décisif et par l’imprécision adverse.
Une scène complètement folle
Le second acte a démarré sur le même tempo brûlant. O’Riley a relancé les débats, tandis que Pasalic a remplacé De Roon côté italien, signe que Jurić voulait encore accentuer la maîtrise technique de son équipe (46e). Et l’Atalanta a immédiatement recalé l’OM sous pression : Zappacosta, oublié à gauche, a ajusté un centre millimétré pour Bellanova, seul au second poteau, mais la tête smashée du latéral s’est envolée, incroyable manqué encore des Bergamasques (48e). Le scénario n’a pas varié, Bergame pressant haut, confisquant le ballon et accumulant les situations sans réussir à convertir (50e). Malgré cela, Marseille a su sortir par à-coups : Greenwood a filé plein axe après un relais d’Aubameyang, sans toutefois échapper au retour déterminant de Bellanova (53e). Progressivement, le bloc marseillais est monté, le pressing devenant plus efficace (58e). Greenwood, très en vue, a encore provoqué un coup franc après un accrochage avec Hien (61e), lequel a débouché sur une double tentative marseillaise signée Højbjerg puis O’Riley, toutes deux contrées dans une atmosphère électrique, les Olympiens réclamant une main sans obtenir gain de cause (62e). Aguerd a ensuite coupé une situation chaude sur un centre appuyé de Zappacosta (64e), avant que le Vélodrome ne souffle suite au but logiquement annulé de Lookman pour hors-jeu initial de Krstović (70e). Marseille, poussé par son public, a encore cru faire basculer la rencontre avec Murillo qui a dévié de la tête un coup franc de Greenwood mais sans cadrer (73e), avant une scène lunaire voyant Lookman et Jurić se prendre à partie lors du changement de l’attaquant nigérian (75e). Dans l’élan, Greenwood a tenté de surprendre Carnesecchi sur coup franc, mais le portier italien a tenu bon (77e). De Ketelaere a répondu d’une frappe captée par Rulli (78e), puis Murillo et Aubameyang ont eu chacun une balle dangereuse, sans réussite (87e, 88e).
L’OM a cru au hold-up sur une action confuse conclue par Vaz, sauvé in extremis par un tacle héroïque de Djimsiti (89e). Mais le football a encore démontré sa cruauté : sur une action polémique où les Marseillais réclamaient une main d’Éderson dans la surface adverse, le contre italien a fait mouche. Samardžić, entré depuis peu, a repiqué depuis la droite pour enrouler une frappe sublime et tromper Rulli, glaçant le Vélodrome en toute fin de match malgré l’usage du VAR (90e). De Zerbi, furieux, a écopé d’un avertissement après avoir protesté tablette en main, un véritable coup de massue malgré les tentatives de Gomes (90e+4) et de Greenwood (90e+8). Au terme de cette soirée étouffante, Marseille a payé son entame trop timide et son incapacité à tenir le ballon face à une Atalanta aux idées claires. L’OM, qui restait dans l’urgence comptable avec seulement trois points avant cette journée, n’a pas réussi à capitaliser sur la ferveur du Vélodrome ni sur les rares séquences positives, restant scotché dans les bas-fonds du classement européen à la 25e place, alors que l’Atalanta a pris une option précieuse en s’envolant à sept unités, campant ainsi la 16e position. Il faudra désormais aller chercher des points et espérer un scénario favorable dans cette phase de ligue où les huit premières places mènent directement en huitièmes, tandis que les positions 9 à 24 envoient en barrages. Place désormais à un calendrier resserré pour les Olympiens, qui devront rapidement se relever avant leur prochain rendez-vous européen contre Newcastle, tout en gérant l’important bloc de Ligue 1 à venir. Avec un calendrier relevé et une compétition au format impitoyable, chaque détail compte et chaque point vaut de l’or. Cruelle désillusion au Vélodrome ce soir, mais pas le temps de ruminer car Marseille devra transformer la frustration en carburant.
- l’homme du match : Ederson (7) : averti assez tôt pour une faute tactique, le Brésilien n’a jamais cessé de gêner les Marseillais par sa puissance physique, interceptant, récupérant et provoquant plusieurs fautes grâce à son engagement. Il est d’ailleurs impliqué dans l’action décisive du match : en tentant de contrôler le ballon dans sa surface, il le touche involontairement de la main, avant que Samardzic ne marque sur la contre-attaque. L’arbitre n’ayant pas estimé qu’il y avait penalty pour l’OM, cette action d’Ederson s’est révélée, d’une certaine manière, déterminante.
Olympique de Marseille
- Rulli (5) : le gardien argentin a rapidement été sollicité après les espaces laissés par la défense marseillaise. Son intervention maladroite devant Krstovic a provoqué un penalty. Mais le portier argentin s’est bien rattrapé avec une belle détente devant De Ketelaere. Ensuite, il a réalisé plusieurs parades décisives pour garder les siens en vie. Il ne peut rien faire sur le but sublime de Samardzic (90e).
- Pavard (3,5) : le latéral droit français a confirmé qu’il ne traversait pas la meilleure période de sa carrière dans ce poste hybride. Maladroit balle au pied, il a manqué plusieurs relances qui auraient pu coûter très cher à l’OM sans la maladresse des joueurs de l’Atalanta. Dans le dur aussi dans le duel face à Lookman, qui a réussi plusieurs fois à prendre le dessus.
- Egan-Riley (3) : le jeune défenseur anglais a profité des nombreuses absences pour débuter en tant que titulaire. Et il a montré qu’il était peut-être encore un peu trop tendre pour disputer ce genre de rencontres. Il a perdu de nombreux duels sur ce match et a semblé en crise de confiance sur plusieurs interventions. Pas un match pour rassurer les sceptiques. Remplacé par Angel Gomes à la 79e. Le milieu anglais n’a pas vraiment eu l’occasion de s’illustrer.
- Aguerd (6) : incertain jusqu’au coup d’envoi, le Marocain était finalement titulaire dans la défense marseillaise. Et heureusement ! Il a encore une fois été excellent ce mercredi soir, enchaînant les interventions solides devant les attaquants adverses. Précieux à la relance malgré un manque de mouvement, il a donné le tempo à son équipe. Par moments un peu moins précis, il a tout de même fait le job, surtout en compensant les erreurs de son coéquipier de la défense.
- Murillo (5) : sur son couloir droit, dans son rôle de piston, il a probablement été l’un des plus à l’aise. Souvent trouvé à droite, il a su avaler les espaces quand il en avait l’occasion. Dans ce onze, il a limite été le seul capable de provoquer et de ne pas fuir le un contre un avec le ballon. Et dans une équipe statique, c’est à souligner.
- O’Riley (3) : le milieu prêté par Brighton a été en galère pendant quasiment toute la rencontre. En retard sur plusieurs interventions, il a été trop discret dans une équipe qui avait besoin de lui pour faire le lien entre la défense et l’attaque. Un match sans pour lui et pour ne rien arranger, après son repositionnement en défenseur central, il se fait passer trop facilement sur le but de l’Atalanta.
- Hojbjerg (4) : le milieu danois est resté sur sa forme du moment, c’est-à-dire celle d’un milieu sobre, trop sans doute, avec et sans ballon. L’ancien joueur de Tottenham souffre toujours dans le défi physique et n’arrive plus à dynamiser le jeu de son équipe. Il a eu l’occasion par moments de faire du dépassement de fonction, mais devant le but, il a été trop imprécis.
- Garcia (3,5) : titulaire à gauche de la défense dans un rôle de piston en l’absence d’Emerson, il a été dans le dur et très peu touché par ses partenaires. On s’est même demandé si, par moments, ses coéquipiers n’évitaient pas son couloir par manque de confiance en lui. Mais il a aussi souffert du manque cruel de mouvement de la part de ses coéquipiers. De manière générale, il n’a pas maîtrisé le rôle de piston, si important dans le système de De Zerbi.
- Greenwood (6,5) : l’attaquant anglais a été le meilleur offensif marseillais du jour. Comme souvent, sur des percées dont il a le secret, il crée une occasion à partir de rien. Même quand il était trop seul, il a réussi à se débrouiller pour bonifier les ballons. Un match très sérieux de sa part, surtout avec une équipe qui n’a pas su combiner avec lui et qui l’a trop souvent laissé seul. Dans un autre monde que ses coéquipiers, clairement. Il a porté toutes les responsabilités, en témoigne les dernières minutes, où ses coéquipiers n’ont pris aucune initiative et n’ont fait que lui donner le ballon, attendant son exploit.
- Aubameyang (3,5) : l’international gabonais a été bien trop discret ce mercredi soir. Il n’a quasiment rien eu à se mettre sous la dent, si ce n’est un tir juste au-dessus de la cage adverse en début de première période. Pour le reste, rien à signaler, notamment en seconde période, où il n’a pas profité des espaces laissés dans la profondeur. Repositionné à gauche avec l’entrée de Vaz, il n’a pas été en réussite non plus.
- Paixao (3,5) : le Brésilien, habitué à briller avec l’OM en C1 cette saison, a été dans le dur et un peu perdu sur le terrain. Très peu trouvé par ses partenaires, il n’a eu aucun ballon à se mettre sous la dent. Trop loin d’Aubameyang, trop loin de Greenwood, trop loin de la paire Hojbjerg-O’Riley, il a été à contre-courant pendant trop longtemps. Remplacé par Robinho Vaz à la 73e. Le natif de Mantes-la-Jolie a encore été très actif se procurant de nombreuses opportunités, malheureusement sans succès.
Atalanta
- Carnesecchi (6,5) : il a dû s’employer pour la première fois à la 23e minute — et de quelle manière — pour dévier sous la barre une frappe puissante d’Aubameyang. Auteur de quatre arrêts au total, le portier italien a finalement vécu une soirée globalement tranquille, seulement rythmée par quelques tentatives marseillaises qu’il a parfaitement su gérer, comme ce dernier tir lointain de Greenwood qui partait en lucarne (90e+8).
- Kossounou (6) : positionné à droite du trio défensif, l’international ivoirien a vécu une première période plutôt tranquille, tant les offensives marseillaises se sont montrées rares et brouillonnes. Il s’est surtout illustré par la qualité de ses relances, jouant un rôle clé dans la liaison avec l’avant-centre Krstovic et les milieux offensifs. Remplacé par Hien à la 55e minute, après avoir écopé d’un carton jaune et alors que l’OM commençait à pousser.
- Djimsiti (7) : par moments, on a retrouvé les mêmes fragilités tactiques que contre le Paris Saint-Germain, avec des espaces laissés dans son dos à force de vouloir presser de manière excessive — l’un de ces errements ayant conduit à une frappe de Højbjerg largement hors cadre. Il s’est ensuite ressaisi, devenant un élément clé du trio défensif lorsque les joueurs de De Zerbi poussaient pour ouvrir le score, avec notamment sept dégagements, deux interceptions et trois duels au sol remportés sur cinq. Indispensable donc lorsque son équipe en avait le plus besoin.
- Ahanor (5,5) : adepte du dépassement de fonction, il a parfaitement assimilé l’ADN de la Dea et l’esprit de cette défense à trois. Il s’est aventuré à plusieurs reprises dans le camp adverse pour créer le surnombre et déstabiliser une défense marseillaise un peu naïve, notamment sur l’action qui a mené à la frappe en angle fermé de Lookman, finalement signalé hors-jeu.
- Bellanova (6,5) : il s’est offert une belle occasion de la tête et a réalisé un excellent retour défensif face à Greenwood en première période. Dans un second acte où Marseille a attaqué avec davantage de présence, il a su profiter des espaces pour déborder sur son couloir droit et adresser un centre parfait pour Lookman, dont le but a été refusé pour hors-jeu. Défensivement, il a parfois été mis en difficulté par l’Anglais et Paixao. À noter également son tacle salvateur devant une frappe puissante de Greenwood.
- De Roon (5) : le capitaine de la Dea a été l’un des joueurs les plus discrets. Que ce soit entre les deux défenseurs ou plus haut sur le terrain, il a raté beaucoup trop de passes alors que le pressing marseillais restait pourtant assez laxiste. Remplacé à la pause par Pasalic (5,5), nettement plus disponible et juste dans ses transmissions.
- Ederson (7) : voir ci-dessus.
- Zappacosta (6) : très concentré sur son couloir, il a compensé son manque de vitesse par une belle rigueur défensive. Même s’il n’a plus le tranchant de ses meilleures années, l’Italien de 33 ans s’est bien servi de son corps pour contenir Murillo et Aubameyang. Moins présent offensivement, puisqu’il a souvent laissé l’aile à Lookman, il faut tout de même souligner la justesse de ses passes.
- De Ketelaere (5,5) : s’il a commencé la rencontre en grande pompe — en distillant plusieurs passes en profondeur dans le dos de la défense française —, le Belge s’est peu à peu effacé après son penalty manqué. Même si l’arrêt de Rulli est exceptionnel, la frappe de l’ancien Milanais, à mi-hauteur, n’était pas impossible à stopper. Il a retrouvé de l’influence après la pause, et sa justesse a contrasté avec la « folie » de son coéquipier Lookman sur l’aile opposée. Remplacé par Samardzic (85e), entré pour décider de cette rencontre. Lors d’une contre-attaque éclair de la Dea, le Serbe a repiqué dans l’axe en évitant Garcia avant de décocher une magnifique frappe d’environ trente mètres, qui a fini sa course dans la lucarne de Rulli, un peu éloigné de sa ligne de but.
- Krstovic (6) : profitant des largesses défensives du club phocéen, il a parfaitement tenu son rôle de pivot, multipliant les bonnes déviations. C’est également lui qui, après une belle accélération, a poussé Rulli à le faucher et à concéder le penalty. Sa frappe à la 35e minute n’était pas facile à ajuster, mais avec un peu plus d’adresse, le Monténégrin aurait pu trouver le chemin des filets. Remplacé par Scamacca (85e).
- Lookman (6,5) : encore loin de son meilleur niveau, en raison de l’incertitude autour de son avenir pendant l’été et d’un début de saison tardif, le Nigérian a tout de même fait très mal à la défense marseillaise grâce à sa vivacité, aussi bien dans le dribble que dans sa capacité à trouver ses coéquipiers en position dangereuse. Il s’est notamment illustré par sa passe pour Krstovic sur l’action du penalty, ainsi que par de nombreuses combinaisons avec Zappacosta et Ahanor. Il aurait pu être le héros de son équipe, mais son but au second poteau sur un centre de Bellanova a été annulé pour un hors jeu au départ de l’action. Remplacé par Musah (75e).
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