Ligue 1

Pilier polyvalent à l’Atalanta, flop à Rennes, revanchard…pourquoi l’OL a misé sur Hans Hateboer ?

Il y a quelques jours, l’OL a décidé de miser sur Hans Hateboer en tant que joker. Une recrue inattendue et qui a surpris au vu des prestations du Néerlandais à Rennes. Pourtant, l’ancien cadre de l’Atalanta Bergame pourrait bien s’avérer être une belle prise pour le club rhodanien.

Par Chemssdine Belgacem
6 min.
Hateboer @Maxppp

Depuis le début de saison, l’OL brille pour ses prouesses défensives. Après un été agité et un mercato estival à bas coût, le club rhodanien a fait taire ses détracteurs en compilant cinq victoires lors des six premiers matches de championnat. Et même si les Gones restent sur deux revers de suite face à Toulouse et Nice, ces derniers peuvent se rassurer avec trois succès en autant de matches en Ligue Europa. Désireux de repartir de l’avant contre Strasbourg ce dimanche (20h45), les hommes de Paulo Fonseca vont pouvoir compter sur l’appui de leur nouveau coéquipier : Hans Hateboer. Recruté de manière inattendue en tant que joker la semaine dernière, le Néerlandais arrive en provenance de Rennes où il n’a joué que 21 petites minutes cette saison après une première cuvée avec 28 apparitions décevantes. Désormais à Lyon, l’international néerlandais (13 sélections) de 31 ans cherchera à retrouver le niveau qui était le sien à l’Atalanta Bergame.

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2021, une année compliquée pour Hans Hateboer

En Italie, Hans Hateboer a gardé une très belle image. Symbole de l’Atalanta Bergame de Gian Piero Gasperini, le natif de Beerta était l’un des leaders du vestiaire bergamasque. Arrivé en 2017 en provenance du FC Groningen, Hateboer s’impose rapidement comme le titulaire indiscutable en tant que piston droit. Un rôle qui lui sied à merveille et où ses capacités athlétiques et techniques font vite des ravages. Rapidement adulé, il devient un chouchou des fans et convainc par sa faculté à savoir tout faire comme nous l’explique la page Atalanta France, contactée par nos soins : «on a plutôt de bons souvenirs avec Hateboer. C’était un des deux pistons avec Gosens qui terrorisaient beaucoup de défenses. Ils pouvaient marquer, courir, défendre… Il faisait partie du noyau dur du vestiaire. Et puis surtout, on a directement en tête son doublé contre Valence en 1/8e de LDC, c’est vraiment là qu’il a pu briller. C’est l’un des moments forts de l’Atalanta en Coupe d’Europe.»

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Surnommé "Cavallo Pazzo" (le cheval fou en italien, ndlr) de l’autre côté des Alpes pour sa faculté à répéter les efforts et à harceler ses vis-à-vis, Hateboer a pourtant connu un changement majeur dans son aventure italienne. Touché à la malléole au début de l’année 2021, le Batave a raté trois mois de compétitions lors de la cuvée 2020-2021. La saison suivante, une nouvelle blessure au pied l’éloigne des prés pendant 109 jours. Une année noire qui chamboule la carrière d’Hateboer : «après sa blessure au pied en 2021, son niveau n’a plus été le même. Mais avant, il était vraiment un danger par sa vitesse et sa capacité à aller vers l’avant. Avec l’âge et ses nombreuses blessures, ça peut ne plus être le cas du tout. Ses dispositions défensives n’étant pas au top régulièrement. Il n’a pas été épargné physiquement et 31 ans, c’est encore beau qu’il puisse jouer pour un club comme Lyon.»

Un passage à Rennes assez désastreux

Avec ses pépins physiques, le droitier polyvalent joue moins et est considéré comme un joker de luxe lors de ses deux dernières saisons bergamasques. Lors de la saison du titre en Europa League, sa dernière avec Bergame, Hateboer joue sept matches et est l’un des joueurs qui ont compté dans le sacre même s’il n’est que le remplaçant de Davide Zappacosta. Après cette fin en apothéose malgré un déclassement logique, Hateboer décide d’aller tenter sa chance ailleurs. Sondé par plusieurs clubs européens, le Néerlandais prend la direction de Rennes à l’été 2024. Valorisé au top de sa carrière à 18 millions d’euros, il signe en Bretagne contre moins de trois millions. Un coup intéressant qui n’a finalement pas porté ses fruits. Peinant à se faire une place face à la concurrence de Lorenz Assignon, le costaud défenseur d’1m87 réalise une première saison sans éclat.

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Peinant à trouver sa place dans un effectif rennais qui galère en championnat, Hateboer ne compte aucune passe décisive et aucun but en 26 apparitions. Un rendement insuffisant pour une recrue qui était attendue au tournant comme nous l’explique Christophe Penven, journaliste spécialisé sur le Stade Rennais à TVR : «Hateboer arrive d’Italie et est donc connu de Massara, le nouveau DS du Stade Rennais. Il est international, a un beau CV avec l’Atalanta. Son expérience doit apporter à un poste hybride de défenseur ou piston droit. Oui, on l’attendait comme un titulaire quasi indiscutable et un leader d’équipe. Il ne s’impose pas car il est sur une pente descendante, il n’arrive pas dans un contexte favorable. Il montre des lacunes techniques et de vitesse, mais c’est un joueur qui a toujours été apprécié dans le vestiaire. Je n’ai jamais eu écho d’un joueur à problème.»

Hateboer devra relancer sa carrière à 31 ans à Lyon

Ne rentrant toujours pas dans les plans d’Habib Beye en début de saison, l’ancien Bergamasque est à la peine et n’a joué que 21 petites minutes en ce début de saison. Dans l’impasse avec Rennes, Hateboer a alors trouvé une porte de sortie en or : l’Olympique Lyonnais. Ayant besoin d’un profil capable de jouer à droite ou dans l’axe dans la défense, Lyon a décidé d’obtenir le prêt du Néerlandais plus revanchard que jamais. Un nouveau départ pour Hateboer qui semble être un pari intéressant pour tout le monde dans cette histoire comme l’affirme Christophe Penven : «il manquait clairement de confiance et peut-être que ce départ à Lyon va permettre de le relancer. Il est en condition physique, mais manque de compétition. Sa rentrée à Nantes le prouve. Son profil reste énigmatique, capable de jouer dans une défense à trois ou en piston, mais il a à ce jour des lacunes sur ces 2 postes (vitesse, technique). Son expérience peut servir à Lyon.»

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Déterminé à l’idée de faire taire ses détracteurs, Hateboer aura l’occasion de s’exprimer entre Rhône et Saône. Vu les récentes prestations de Ruben Kluivert en charnière centrale et celles d’Ainsley Maitland-Niles sur le couloir droit, Hateboer pourrait même s’imposer dans le onze des Gones surtout avec une CAN qui privera Lyon de Moussa Niakhaté et Clinton Mata plusieurs semaines. Même s’il ne s’est toujours pas exprimé depuis son arrivée au Groupama Stadium, Hans Hateboer donnera une première réponse ce soir face à Strasbourg. Présent dans le groupe, le Batave pourrait même disputer ses premières minutes sous ses nouvelles couleurs comme l’a expliqué Paulo Fonseca en conférence de presse : «c’est un joueur que j’aime beaucoup, expérimenté et capable de jouer à plusieurs postes. C’est d’ailleurs l’une des raisons de sa venue. Il apporte aussi offensivement et joue avec beaucoup d’intensité dans son couloir. Il est prêt pour dimanche.» Le premier match de la rédemption d’Hans Hateboer avec Lyon ? Les Gones en seraient ravis.

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