Absente de l’Euro 2024, la Suède est en pleine révolution

Par Aurélien Macedo
6 min.
Kulusevski, Tomasson et Gyökeres @Maxppp

Grande absente de l’Euro 2024, la Suède est en reconstruction. Pouvant s’appuyer sur une jeunesse montante, les Blågult commencent leur révolution dés cette trêve internationale de mars.

Petite sensation dans le football européen. Pour la première fois depuis l’Euro 1996, la Suède ne participera pas à cette compétition. Si les Blågult n’ont jamais gagné de compétition mis à part les Jeux olympiques 1948, ils ont toujours eu l’image de nation poil à gratter. On peut ainsi compter une finale à la Coupe du monde 1958 et trois présences dans le dernier carré en 1938, 1950 et 1994, une demi-finale à l’Euro 1992 et plus récemment un huitième de finale à l’Euro 2020 où les Suédois auront montré de belles choses. Oui mais voilà cette compétition qui aura été celle du chant du cygne pour Andreas Granqvist, Sebastian Larsson, Mikael Lustig, Marcus Berg et Gustav Svensson. Un passage de témoin à une nouvelle génération qui n’a pas su s’opérer au cours des trois dernières années.

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Une direction qui a changé

Battue par la Pologne en barrages de la Coupe du monde 2022 (2-0), la Suède a aussi terminé dernière de son groupe de Ligue des Nations où figurait la Serbie, la Norvège et la Slovénie synonyme de relégation en Ligue C. Pour l’Euro 2024, ce fut un nouveau fiasco puisqu’avec seulement trois victoires, un nul et quatre défaites dont un retentissant 3-0 contre l’Azerbaïdjan le 16 novembre dernier. Largement devancés par la Belgique et l’Autriche et seulement troisièmes, les Blågult ont clairement déçu et c’est un cycle qui venait de prendre fin. Et pour lancer ce nouveau processus, l’ancien Rennais et Lyonnais Kim Källström a été choisi pour un poste de Directeur Technique National. «La raison pour laquelle j’accepte ce rôle est que je suis passionné par le football suédois depuis que je suis petit et que ce fut un honneur de jouer pour l’équipe nationale suédoise. C’est une opportunité incroyable de recevoir cette confiance après une carrière de joueur. Nous devons tracer une nouvelle voie pour le football suédois. Ce à quoi devrait ressembler cette voie doit évoluer. Mais ce qui est important pour moi, c’est que la Fédération suédoise de football se concentre sur le football, qu’il soit aussi bon que possible dans tout le pays» annonçait l’ancien milieu de terrain à sa nomination.

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Outre une réorganisation de l’organigramme au sein de la fédération, le sélectionneur Janne Andersson qui était en poste depuis 2016 et avait brillé à la Coupe du monde 2018 avec un quart de finale avait annoncé son départ sur cette situation d’échec. Malgré des premières années couronnées de succès, sa méthode ne fonctionnait plus et il fallait initier quelque chose de nouveau. Pour cela, le coach des U21 Daniel Bäckström a assuré l’intérim avant la nomination d’un nouveau coach avec le Danois Jon Dahl Tomasson double champion de Suède avec Malmö en 2020 et 2021. «Les caractéristiques de Jon Dahl Tomasson correspondent bien au profil d’exigence. Ce n’était pas décisif, mais on apprécie son parcours de joueur. Nous considérons comme une force sa bonne compréhension des exigences de l’équipe nationale après ses années en tant que sélectionneur adjoint de l’équipe nationale au Danemark. Il a également joué et été capitaine de l’équipe nationale danoise. La manière de Jon Dahl Tomasson de vouloir jouer un football offensif et positif est quelque chose qui conviendra bien à notre groupe de joueurs. Il a également une bonne expérience en tant que figure de proue, ce que l’on devient naturellement pour l’équipe nationale masculine suédoise», expliquait d’ailleurs Kim Kallström à propos de l’ancien joueur du Feyenoord et de l’AC Milan lors de sa nomination.

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Place à la jeunesse

Alors qu’avant lui, Daniel Bäckström avait intégré de très jeunes éléments comme Lucas Bergvall (18 ans), Roony Bardhgji (18 ans), Momodou Sonko (19 ans), Markus Karlsson (20 ans) Otto Rosengren (20 ans), Noah Eile (21 ans), Samuel Dahl (21 ans), Oliver Dovin (21 ans) Sebastian Nanasi (21 ans), Armin Gigovic (21 ans), Jesper Tolinsson et Joakim Persson (21 ans), Jon Dahl Tomasson a préféré partir avec une base jeune, mais un peu plus expérimenté que sur la dernière liste. Interrogé sur les absences de Roony Bardghji, Lucas Bergvall et Sebastian Nanasi qu’il a laissé à la disposition de l’équipe U21, il s’est expliqué : «l’équipe pourrait être complètement différente cet été. Tous ceux qui ont suivi savent que j’aime faire ressortir les jeunes joueurs, mais au final, c’est une question de performance.» Nul doute qu’ils toqueront rapidement à la porte de l’équipe A pour un retour. Le nouveau sélectionneur suédois veut surtout s’appuyer sur un secteur offensif prometteur et en forme avec Anthony Elanga (21 ans, Nottingham Forest), Dejan Kulusevski (23 ans, Tottenham) et Alexander Isak (24 ans, Newcastle) en soutien du serial buteur Viktor Gyökeres (25 ans, Sporting CP). Un quatuor qui élimine de l’équation le vétéran Emil Forsberg (32 ans). Appelé, le nouveau joueur des Red Bulls de New York est censé avoir un rôle moins important à l’avenir comme les rares trentenaires comme Albin Ekdal (34 ans), Robin Olsen (34 ans) et Kristoffer Nordfeldt (34 ans). Autre indiscrétion de la presse suédoise, la volonté d’avoir une formation asymétrique avec un latéral très offensif (Gabriel Gudmundsson ?) et un autre capable de revenir dans l’axe (Emil Krafth ?). Un 4-2-3-1 est donc attendu pour cette équipe qui défiera le Portugal ce jeudi et l’Albanie ce lundi.

Jon Dahl Tomasson a aussi confirmé Victor Lindelöf en tant que capitaine et s’appuiera au milieu sur Jens Cajuste (Napoli) et Matias Svanberg (Wolfsburg). De base le jeune Hugo Larsson était aussi en concurrence pour une place de titulaire dans cette équipe, mais il a quitté le rassemblement blessé. Après avoir découvert son groupe et présenté ses méthodes, il attend désormais le premier test contre le Portugal qui aura lieu ce jeudi : «nous avons parlé de la structure du jeu aujourd’hui, de la façon dont nous voulons que cela fonctionne dans le dernier tiers et d’une certaine structure. Ce fut une bonne journée. Je vais d’abord faire connaissance avec les joueurs et eux me connaîtront. Ils doivent comprendre ce que je pense en termes de football, comment nous devrions commencer à adopter un style de jeu offensif. J’espère que nous aurons des échanges, beaucoup de joie et qu’ils seront un peu mieux préparés la prochaine fois que nous nous reverrons.» De son côté, le sélectionneur portugais Roberto Martinez s’est montré enthousiaste quant à l’avenir des Blågult : «la Suède est une équipe de haut niveau qui mérite de figurer à l’Euro. J’ai suivi de près son travail à Blackburn. Je pense qu’il (Jon Dahl Tomasson) est la personne idéale pour tirer le meilleur de tous ces joueurs offensifs grâce à son expérience. J’admire la culture du football en Suède. Chaque fois que j’en ai eu l’occasion, j’ai emmené mes équipes dans des camps de pré-saison en Suède. L’hospitalité est toujours excellente et j’aime l’environnement que vous offrez aux équipes de football.» Resté sur deux gros échecs, la Suède entend se rattraper dés la Ligue des Nations prévue à partir de septembre et vise un retour pour la Coupe du monde 2026. L’avenir semble prometteur, à Jon Dahl Tomasson de concrétiser cela.

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