Les 50 personnalités qui vont faire l’esport en 2021

Par Sebastien Denis
8 min.
Théo Griezmann, Mino7x et Romain Sombret vont faire l'esport en 2021 ! @Maxppp

En plein essor, l’esport ou sport électronique prend de plus en plus de place. League of Legends (LoL), Counter Strike, Fortnite ou FIFA, c'est tout un monde qui gravite dans cet univers. Que ce soit au niveau des joueurs professionnels dont les salaires peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros par an, des clubs français auxquels ils sont rattachés et même des clubs de football professionnels, 50 personnalités tirent leur épingle du jeu et représentent l'avenir de l’esport en France. Nous en avons rencontré quelques-unes...

Sur les chaînes de télévision (beIN Sports ou ES1 notamment), dans les médias spécialisés, sur les réseaux sociaux ou lors d'événements organisés, l’esport est partout. Il faut dire qu'avec 7,8 millions de consommateurs d'esport (en loisir, de manière amatrice ou compétitrice, source Baromètre France Esports) cette pratique est en plein essor que ce soit sur League of Legends, Counter Strike, Fortnite ou encore FIFA. En 2020 la finale de la coupe du monde de League of Legends a enregistré un pic à près de 3,9 millions de viewers simultanés, preuve d'un intérêt toujours plus grandissant pour le sport électronique. Des clubs esports se sont développés et professionnalisés. Parmi les plus connus, Vitality, Solary, LDLC OL, Gamers Origin ou MCES. Et preuve de l’essor du phénomène, des récompenses fleurissent ici et là pour mettre en avant le savoir-faire « esport », à l’image des 50 qui feront l’esport en France en 2021. Cette initiative soutenue par Gaming Campus (3 écoles qui forment aux métiers du jeu vidéo), a pour but de mettre en avant les Français et Françaises qui feront le sport électronique en 2021. Organisée par le média spécialisé aAa Gaming qui a eu carte blanche pour faire la sélection, l'objectif est double : dresser un panorama d'acteurs connus ou moins connus, tout en sensibilisant le grand public sur la multiplicité des domaines de l'esport.

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Et parmi ces domaines, il y en a un pour lequel nous avons bien évidemment décidé de nous attarder, à savoir la place du football dans l’esport. Et cela tombe bien, trois Français font partie de cette sélection des 50. FIFA (de l'éditeur Electronic Arts), dont l'édition 2021 vient de sortir, est le jeu de foot de référence. Depuis de nombreuses années, des compétitions et des championnats de haut niveau s'organisent autour de ce titre, et pour la première fois en 2020, la FIFA a créé une scène compétitive officielle, les FIFAe. En France les athlètes esportifs ont la e-Ligue 1, sur laquelle nous reviendrons plus tard. Les clubs de Ligue 1, tels que Nantes, le PSG, le LOSC et plus récemment l'OM sont quasiment obligés d’avoir leur section esport. Romain Sombret, le Président de MCES (une des équipes esport les plus populaires en France) qui gère le LOSC, et qui fait partie des 50 Français qui vont compter en 2021 sur l’esport, nous explique les raisons qui poussent les clubs de Ligue 1 à franchir le cap. « Le but est de toucher de nouvelles audiences, d’explorer le monde de l’esport. Le LOSC sent bien qu’il se passe quelque chose et veut comprendre de l’intérieur. L’objectif est de développer de nouvelles communautés autour de la marque esport. »

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L'OM s'y met sous l'impulsion d'Antoine et Théo Griezmann

Tout cela avec des joueurs dédiés et autour d’un championnat, la e-Ligue 1, qui va d’ailleurs évoluer un peu. « La e-ligue 1 marche bien et va bientôt changer de format pour coller encore plus à la vraie Ligue 1 », nous explique le boss de MCES avant d’ajouter : « nous n’en sommes qu’au balbutiement du marché, à ce que pouvait être le foot français en 1990. Donc oui, il y a largement de la place pour le foot esport en France. » Mais tout ceci ne peut pas se faire tout seul et va prendre du temps. « Il faut une implication plus forte des clubs qui permettrait de créer un vrai storytelling autour des compétitions esport. Les clubs commencent à regarder timidement. Dans 4-5 ans, quand tous les acteurs en place auront saisi l’opportunité, les clubs de foot pourront prendre une place prépondérante dans l’essor de l’esport.»

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Si le LOSC s’est engouffré dans la brèche, l’OM s’y est récemment mis par le biais de la Grizi Esport. Son CEO (CEO pour Chief Executive Officer, qui se traduit en français par directeur général), Théo Griezmann, qui n’est autre que le frère d’Antoine, champion du monde 2018 et joueur du FC Barcelone, nous dévoile les dessous de l’arrivée du club phocéen dans l’esport. « Moi je suis fan de l'OM depuis gamin, j'ai décidé de les contacter il y a un peu plus d'un mois et ils ont été séduits par le projet et ils ont dit oui tout de suite. On a tout mis en place pour qu'on puisse les représenter au mieux sur la scène esport. Ils n’étaient pas contre, ils ont adoré le principe. À Marseille, ils cherchent toujours à créer quelque chose de nouveau. Et je pense que de mettre un pied dans l'esport ça a rajouté un peu de valeur à l'équipe. On leur a proposé de les représenter à la World Cup et à la e-Ligue 1. On a fait un naming et notre section FIFA s'appelle Grizi OM. », détaille celui qui fait aussi partie de cette fameuse liste des 50 qui vont faire l’esport en 2021.

L'esport, un écosystème en plein développement

Comme Romain Sombret, Théo Griezmann est conscient d’en être aux balbutiements de l’esport même s’il se réjouit du chemin déjà accompli. « Il y a de la place pour tout le monde. L’esport c'est vaste. On n’est qu'au début, à la genèse de l'esport. Plus tard ça sera encore mieux. Ça commence déjà à se structurer, Bruce Grannec et Brak ont permis une grosse évolution, ils ont carrément réussi à avoir une émission sur beIN sports avec beIN e-Ligue 1. Ça commence vraiment à exploser. C'est cool parce qu'il y a 10 ans on était mal vu de la société et maintenant on passe à la télévision en prime sur beIN. » Mais la e-Ligue 1, c’est quoi ? C’est une compétition organisée sous l’égide de la Ligue de Football Professionnel (LFP), se déroulant à la fois sur Xbox et Playstation. La particularité de cette compétition est que les participants doivent choisir de représenter l’un des clubs du championnat de France de première division. De plus, les équipes FUT (Fifa Ultimate Team) utilisées doivent uniquement être composées de joueurs de Ligue 1.

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Et forcément les clubs de L1 choisissent généralement de se faire représenter par la crème de la crème des joueurs. Lors de la 4e édition de la e-Ligue 1, c’est Amine « Mino7x » Boughanmi, qui l’avait emportée. Il représentait alors l’AS Saint-Etienne. Depuis, le joueur de l’écurie Grizi Esport s’est trouvé de nouvelles couleurs, celles de l’Olympique de Marseille. Ces joueurs sont de vrais professionnels et changent d'écuries comme ils pourraient changer de club professionnel. Ces champions se gèrent comme des vrais joueurs pros comme nous le confirme Théo Griezmann qui tient donc dans son équipe le champion de France 2020, qui fait lui aussi partie des 50 personnalités françaises qui vont faire l’esport en 2021. « Ce sont des professionnels pour moi. Ils ont des contrats, ils ont des séances d'entraînement tous les jours. Pendant les grandes compétitions, il faut avoir un mental de fou. C'est là qu'on se rend compte du niveau des petits et ils méritent leur statut professionnel tout autant qu'ils sont. Pour moi c'est un art. »

La filiation entre le joueur pro esport et le joueur de foot pro

Mino, qui a commencé très jeune à PES avant de dévier sur FIFA et qui est un joueur pro depuis 2017, n’est pas à proprement parler un hardcore gamer ou un geek qui passe ses journées à jouer à FIFA. « On a des contrats, on est payé chaque mois pour jouer, pour représenter l’équipe en tournoi. Par contre, on ne joue pas tous les jours. Les gens pensent que les pros sont des geeks qui jouent tous les jours, alors que pas du tout. On a une vie comme les autres, on a des amis, on sort, etc… Ça m’arrive de ne pas jouer 3-4 jours, une semaine. Ça dépend des tournois, de l’organisation, etc. Moi personnellement, je ne joue pas 4-5 heures par jour. Au contraire, il ne faut pas que tu te dégoutes du jeu rapidement, sinon tu vas vite t'énerver et tu vas vite lâcher. » Ce fan de Karim Benzema âgé de 22 ans esquive habilement et avec humilité la question sur les similitudes entre le joueur pro de foot et le joueur pro esport mais confirme tout de même « qu’il y a quelques points commun notamment au niveau de la gestion de la pression ».

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Difficile donc de faire un parallèle entre le footballeur de haut niveau et le joueur pro en esport. Jean "Jezu" Massol, qui vient de se hisser au plus haut niveau européen sur LoL (la LEC - League of Legends European Championship) et représentera les couleurs de SK Gaming, confirme de son côté les similitudes avec l’exigence et les devoirs d’un footballeur de haut niveau. « Evidemment d'un point de vue psychologique les similitudes sont nombreuses, la motivation, supporter la pression, les ambitions des joueurs... Tout ce qui est préparation également, que ce soit préparation mentale avant un match ou préparation en équipe. » Entre les différents jeux esports (LoL, CS, Fortnite, FIFA), les principaux clubs français (Vitality, Solary, LDLC OL, Gamers Origin ou MCES), les joueurs pros, et les différentes compétitions organisées toujours plus populaires, le sport électronique est en pleine expansion. Ce panorama des 50 personnalités françaises qui feront l’année 2021 illustre d’ailleurs bien la richesse de cet écosystème. Et ce n’est sans doute qu’un début, tant les perspectives et les possibilités semblent nombreuses et infinies.

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