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Le clash entre Mauricio Pochettino et Christian Pulišić met le feu aux Etats-Unis

La relation entre Mauricio Pochettino et Christian Pulišić traverse une zone de turbulences. Entre choix contestés, déclarations publiques et enjeux de leadership, l’avenir de l’équipe américaine avant le Mondial 2026 dépendra en grande partie de leur entente.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Pochettino Pulisic @Maxppp

Le stage actuel de l’équipe nationale des États-Unis a pris une tournure particulière avec les retrouvailles entre Mauricio Pochettino et Christian Pulišić. L’entraîneur argentin et son capitaine offensif sont forcés de cohabiter après plusieurs mois de tensions plus ou moins feutrées. Selon ESPN, tout a commencé lors de la Ligue des Nations de la Concacaf en mars dernier, quand Pulišić avait refusé d’être remplacé en cours de match. Deux mois plus tard, l’absence remarquée du joueur à la Gold Cup a provoqué un tollé. Officiellement, il s’agissait d’un choix collectif pour lui accorder du repos, mais la polémique a rapidement pris de l’ampleur, alimentée par d’anciens internationaux comme Landon Donovan qui ont publiquement remis en question son engagement : «Si vous arrivez au camp et que vous voulez passer un bon moment, jouer au golf, dîner, rendre visite à sa famille ou à un ami, c’est la culture que nous voulons créer ? Non, non, non, non, non. Ce que nous voulons, c’est aller en équipe nationale, arriver et être concentrés, y consacrer toute notre énergie. Si nous voulons être bons dans un an, nous devons penser qu’aujourd’hui est le jour le plus important», avait répété Pochettino.

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De son côté, Pulišić a tenté de se défendre dans un entretien accordé à CBS Sports, expliquant avoir proposé de disputer deux matchs amicaux avant la Gold Cup : «j’ai parlé aux entraîneurs, j’ai posé la question, et je voulais faire partie de l’équipe, quel que soit mon rôle, mais ils ont refusé. Ils ont dit qu’ils ne voulaient qu’une seule équipe, et que c’était la décision de l’entraîneur». . Problème : Pochettino avait décliné son offre, souhaitant maintenir une continuité d’effectif sur toute la durée du tournoi. Le capitaine américain a reconnu ne pas comprendre cette décision, ce qui a eu pour effet d’agacer son sélectionneur. « Les joueurs ne choisissent pas leurs matches. Ils doivent respecter notre plan. Les joueurs n’ont pas besoin de comprendre ou de ne pas comprendre. Ils doivent écouter et respecter notre plan. Ils ne peuvent pas nous dicter le plan. Sinon, d’accord, on inverse, on échange les postes (entraîneur et joueur), non ? Je suis l’entraîneur principal. Je ne suis pas un mannequin. », avait répliqué Pochettino, rappelant qu’il restait seul maître des choix concernant la sélection et le temps de jeu, précise ESPN. Cette divergence, rendue publique, a renforcé la perception d’un malaise entre le joueur phare et son entraîneur.

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Le temps presse à 10 mois de la Coupe du Monde

Au-delà de cette friction, l’enjeu dépasse les egos : c’est toute la préparation du Mondial 2026 qui se joue. Les États-Unis visent un parcours historique et devront pour cela aligner toutes leurs forces. Comme le rappelle ESPN, la sélection reste dépendante de certains cadres : Tyler Adams au milieu, Sergiño Dest et Antonee Robinson sur les côtés, sans oublier le besoin vital de voir un attaquant comme Folarin Balogun ou Ricardo Pepi trouver la forme optimale. Mais dans ce tableau, Christian Pulišić conserve un rôle central. Sa créativité et sa capacité à débloquer les défenses adverses en font l’élément offensif le plus décisif. Or, pour qu’il exprime tout son potentiel, la relation de confiance avec son entraîneur est indispensable : «Non, nous n’avons pas parlé avec Christian. Je ne pense pas qu’il y ait lieu de discuter. Je pense que tout cela est derrière nous, tout ce qui s’est passé cet été, et je pense qu’il faut maintenant se tourner vers l’avenir. Ce camp peut nous donner la possibilité de voir de nouveaux visages. Christian est content d’être là, c’est évidemment un joueur important pour nous et l’ambiance est bonne», a martelé Pochettino en conférence de presse. Pour Pochettino, qui a déjà entraîné Tottenham, le PSG et Chelsea, la mission dépasse le simple cadre tactique.

«Réussir, c’est préserver ce que nous avons commencé à construire lors de la Gold Cup. Gagner est toujours une bonne chose, car cela donne confiance, mais je pense que l’objectif est d’intégrer de nouveaux joueurs, de nouveaux visages qui adhèrent pleinement à l’idée que nous avons commencé à construire lors du lancement de la Gold Cup… C’est pourquoi je suis plutôt serein : le groupe principal commence à comprendre ce que nous voulons et nous voulons arriver à la Coupe du Monde dans les meilleures conditions. Ils ont besoin de se connaître». L’entraîneur argentin tente d’imposer une nouvelle culture de rigueur et d’engagement, où aucune star n’est intouchable. Weston McKennie en a déjà fait les frais, lui qui n’a pas été convoqué pour ce rassemblement de septembre. Dans ce contexte, Pulišić devra s’adapter aux exigences de son sélectionneur, sous peine de se voir fragilisé dans son rôle de leader. Les précédents montrent pourtant que les tensions peuvent être surmontées : l’ailier américain avait connu des frictions similaires avec Gregg Berhalter avant de redevenir indispensable au Mondial 2022. L’histoire pourrait donc se répéter avec Pochettino, à condition que les deux hommes trouvent enfin un terrain d’entente. Surtout que les USA restent sur une défaite en finale de la Gold Cup contre le Mexique, ainsi qu’une série de quatre revers consécutifs en matchs amicaux. Réponse la nuit prochaine contre la Corée du Sud.

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