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France - Allemagne : les notes du match

Ils n'avaient plus battu l'Allemagne en compétition officielle depuis 58 ans ? Qu'à cela ne tienne, les Bleus ont vaincu le signe indien ce jeudi soir en dominant la Mannchaft au Vélodrome (2-0). L'équipe de France est en finale de son Euro 2016 !

Par La Rédaction FM
12 min.
France Antoine Griezmann Maxppp
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Il y a deux ans, Antoine Griezmann était en larmes au Maracana, dévasté par la défaite de l'équipe de France en quart de finale de la Coupe du Monde face à l'Allemagne (1-0). Vingt-quatre mois plus tard, l'attaquant avait l'occasion de prendre sa revanche sur la Mannschaft, puisque les Bleus retrouvaient les champions du monde en titre ce jeudi soir en demi-finale de l'Euro 2016. Dans un Stade Vélodrome plein à craquer et chaud comme la braise, les Tricolores étaient bouillants et se procuraient la première occasion de la partie, Griezmann (7e) obligeant Neuer à sortir une belle parade sur un tir du droit à ras de terre. Malmenée, l'Allemagne faisait le dos rond avant de sortir de sa torpeur, et Kimmich de trouver Müller (13e) d'un bon centre, mais la reprise de l'attaquant fuyait le cadre.

Les champions du monde étaient mieux, et mettaient même Lloris à contribution sur des tentatives signées Emre Can (14e) et Müller (15e). Toni Kroos et ses partenaires prenaient alors l'ascendant, et déroulaient leur jeu fait de passes courtes et de dédoublements, obligeant les Bleus à courir après le cuir. Il fallait d'ailleurs des coups de pied arrêtés pour permettre à la France d'inquiéter à nouveau son adversaire, mais les coups francs de Payet (25e) et Pogba (38e) manquaient de puissance pour tromper le portier allemand. Un épiphénomène au regard de la large domination de la Mannschaft, qui manquait d'un rien d'ouvrir la marque sur une frappe lointaine de Schweinsteiger (26e) sur laquelle Lloris se détendait parfaitement pour détourner le ballon en corner. Mais une victoire se joue aussi à la réussite et, juste avant la pause, M. Rizzoli accordait un penalty à la France pour une faute de main dans la surface de Schweinsteiger. Une aubaine pour Griezmann (45e+1), qui profitait de l'occasion pour ouvrir la marque et inscrire son cinquième but de la compétition.

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À la mi-temps, les Bleus menaient donc 1-0. Les Allemands tentaient de revenir à la charge, mais se heurtaient à des Koscielny, Umtiti, et autre Sissoko présents au combat. Pire, la Mannschaft était abandonnée par le taulier de sa défense Boateng (60e), blessé et incapable de poursuivre la rencontre. Les Allemands étaient sur un fil, et plongeaient dans le vide lorsque Kimmich perdait un ballon dans sa propre surface. Pogba centrait alors depuis le côte gauche, centre sur lequel Neuer était trop court, permettant à Griezmann (73e) de pousser le cuir dans le but vide. Et si Kimmich (90e+3) s'envolait plus haut que tout le monde pour, au désespoir, reprendre un centre venu de la droite, c'est une fois de plus Lloris qui sortait le grand jeu pour empêcher le ballon de terminer sa courser dans les filets. 2-0, la France est en finale de l'Euro 2016 en dominant l'Allemagne en demi. Antoine Griezmann peut à nouveau pleurer, mais de joie cette fois-ci.

L'homme du match : Antoine Griezmann (8,5) : c’est bel et bien le leader offensif de l’équipe de France. À chaque toucher de balle, le numéro 7 tricolore créait le danger. Dès l’entame de la rencontre, et après un bon relais avec Matuidi, le buteur de l’Atlético s’infiltrait dans la surface mais sa tentative du droit n’était pas assez puissante pour tromper Neuer (7e). Toujours dans les bons coups, c’est lui qui se chargeait de tirer le penalty juste avant la mi-temps (45e+1). Tout aussi flamboyant au retour des vestiaires, Grizi s’est même offert un doublé, et par la même occasion son 6e but dans cet Euro, en étant à la réception d’une sortie hasardeuse du portier allemand. Les Français lui disent merci. Remplacé par Cabaye (90e).

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France :

  • Lloris (8) : le capitaine des Bleus s’est montré impérial dans cette demi-finale. À l’image de sa superbe parade sur une reprise écrasée de Can (14e), de sa magnifique claquette sur une frappe lointaine de Schweinsteiger (26e), ou encore de son envolée en fin de match, le portier tricolore a réalisé une superbe prestation. Calme et appliqué dans la relance, le gardien des Spurs s’est montré très rassurant.

  • Sagna (6) : pas facile d’être latéral face aux Allemands. Les mouvements incessants de Draxler et Hector n’ont pas rendu la vie facile au défenseur de Manchester City. Et pourtant, le défenseur français a rarement été dépassé, et s’est montré très solide dans ses duels. Un couloir droit verrouillé, pour le plus grand bonheur de Hugo Lloris et de sa défense. Bon match.

  • Koscielny (7) : le patron défensif des Bleus était au rendez-vous. Étincelant dans les airs, le défenseur central d’Arsenal n’a laissé que quelques miettes aux attaquants allemands. Vigilant, il a toujours su être parfaitement positionné et s’est efforcé de s’appliquer dans la relance. Solide dans ses duels, l’ancien Lorientais n’a quasiment jamais été dépassé. Propre.

  • Umtiti (7,5) : c'est ce qu’on appelle une adaptation express. Pour sa deuxième sélection en équipe de France, le jeune Lyonnais devait se frotter aux attaquants allemands. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a relevé le défi avec brio. Toujours bien placé, le défenseur tricolore était là à plusieurs reprises pour dégager l’arrière-garde française lorsqu’elle était au bord du gouffre. Au bon endroit, au bon moment, le futur joueur du FC Barcelone a tout lu avant tout le monde.

  • Evra (5,5) : soirée mitigée pour le défenseur français. Comme souvent depuis le début de l’Euro, l’arrière gauche de la Juventus est loin d’avoir réalisé une prestation aboutie. Trop facilement éliminé, le défenseur français n’a pas véritablement brillé défensivement, laissant bien souvent trop d’espaces à ses vis-à-vis. Offensivement, le patron du vestiaire a rarement utilisé son couloir pour apporter des possibilités sur le front de l’attaque. À noter tout de même un net regain de forme en deuxième période avec de nombreuses interventions, souvent précieuses. Averti (43e).

  • Pogba (6) : la Pioche a eu du mal, voire beaucoup de mal, à entrer dans son match. Timide dans le premier acte, le pilier de la Juventus a su hausser son niveau de jeu au fil des minutes, devenant de plus en plus solide dans ses duels et plus percutant dans ses accélérations balle au pied. Une montée en puissance jusqu’à son joli numéro sur le côté gauche qui amenait le second but d’Antoine Griezmann (73e).

  • Matuidi (5) : moins en jambes que ses compères du milieu de terrain, le Parisien n’a pas rayonné et s’est montré moins confiant qu’à son habitude, à l’image de sa grosse perte de balle qui aurait pu coûter cher aux siens. Beaucoup d’efforts tout de même qui ont permis aux hommes de Didier Deschamps de ne jamais rien lâcher, même dans les moments de doute.

  • Sissoko (6,5) : quelle générosité. Préféré à Coman, le milieu de Newcastle a livré une très belle copie. Toujours au contact, le puissant milieu de terrain s’est montré très utile ce soir. Que ce soit défensivement, en harcelant constamment le porteur du ballon, mais aussi en contre-attaques durant lesquelles sa vitesse et ses qualités de percussion ont permis de briser les lignes allemandes à plusieurs reprises, il s'est avéré précieux.

  • Griezmann (8,5) : voir ci-dessus.

  • Payet (5) : auteur de superbes performances depuis le début de la compétition, le milieu de terrain français semble accuser le coup. Même s’il s’est montré toujours disponible, le Réunionnais a rarement eu la lucidité pour faire la bonne passe dans le bon timing ou la bonne frappe qui pouvait inquiéter Neuer. À noter tout de même de nombreux efforts, un bon repli défensif et surtout une grosse envie de bien faire. Remplacé par Kanté (70e) qui a su gratter de nombreux ballons dans les dernières minutes de la partie.

  • Giroud (4) : peu en vue en début de rencontre, le buteur français a eu du mal à tirer son épingle du jeu. Un peu logique à la vue de la domination sans partage de la formation de Joachim Löw dans le premier acte. Offensivement, il a été le point de chute de la majorité des ballons aériens français et son physique a permis aux Bleus de conserver quelques précieux ballons. Mais le Gunner aurait certainement pu mieux faire dans son duel face à Höwedes mais également dès le retour des vestiaires avec sa belle occasion gâchée. Beaucoup d’envie tout de même. Remplacé par Gignac (77e) qui n’a pas eu de véritables occasions à se mettre sous la dent.

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Allemagne :

  • Neuer (6) : l'élimination de l'Allemagne laissera à n'en pas douter un goût amer à son portier. Car, il faut le noter, le dernier rempart n'avait jusqu'alors pas encaissé le moindre but dans le jeu, toujours aussi souverain dans ses interventions comme sur ces parades devant Griezmann (7e), Payet (25e, 68e) et Pogba (38e). Mais comme face à l'Italie au tour précédent, le gardien de but a dû s'incliner une première fois sur penalty, voyant Griezmann (45e+1) se jouer de lui. Il aura finalement dû attendre la 73ème minute de cette demi pour que Neuer encaisse enfin un but dans le jeu, trop court sur un centre de Pogba, et laissant Griezmann triompher une seconde fois.

  • Kimmich (5,5) : la note est dure au regard des 72 premières minutes du polyvalent défenseur. Positionné en qualité de latéral droit, le joueur du Bayern Munich a longtemps été l'un des meilleurs allemands sur le pré, plutôt costaud défensivement, mais aussi et surtout très inspiré d'un point de vue offensif. De nombreuses montées, des centres intéressants, et mêmes des frappes : celui que Pep Guardiola apprécie a fait le métier. Seulement, il est coupable d'une perte de balle rédhibitoire sur le deuxième but des Bleus (73e) qui, de fait, fait chuter sa note.

  • Boateng (5) : le taulier habituel de l'arrière-garde allemande, orphelin de son compère Mats Hummels, est apparu moins souverain sans son futur coéquipier au Bayern Munich. Le numéro 1 a perdu quelques duels, à l'image de cette bataille aérienne où il se fait dominer largement par Giroud (43e). En difficulté, il a ensuite dû céder sa place, terrassé par une blessure sur une ouverture. Dur. Remplacé par Mustafi (60e).

  • Höwedes (5) : devant remplacer au pied levé un Mats Hummels suspendu, le défenseur central avait une mission périlleuse à relever. Et si sa lenteur avait de quoi faire craindre le pire aux supporters allemands, le joueur de Schalke 04 s'en est sorti somme toute honorablement, à l'image de ce bon tacle sur Giroud (43e), s'offrant le luxe de rattraper l'avant-centre français en vitesse. Insuffisant cependant pour faire oublier Hummels.

  • Hector (4,5) : le latéral gauche du FC Cologne n'a pas eu le rendement escompté pour une affiche de cette importance. Le joueur de 26 ans a certes tenté de prendre régulièrement son couloir pour apporter des solutions supplémentaires à ses équipiers, mais n'a jamais vraiment su adresser de bons centres. Pas catastrophique, loin de là même, mais insuffisant pour une demi-finale d'Euro.

  • Schweinsteiger (4) : incertain, le milieu de Manchester United était finalement bien intégré au onze de départ. Le vétéran, qui restait sur une saison délicate chez les Red Devils, a dans un premier temps été convaincant, avec de bonnes ouvertures, et un placement intelligent à la récupération. Mais c'est lui qui fait basculer la rencontre, coupable d'une main synonyme de penalty et d'ouverture du score pour les Bleus (45e+1). Après avoir reçu un carton jaune, il a ensuite baissé de pied. Remplacé par Sané (79e).

  • Can (5) : titulaire surprise pour bon nombre d'observateurs, le joueur de Liverpool a rendu une copie que l'on qualifiera de correcte à défaut d'être transcendante. Le joueur d'origine turque s'est contenté de jouer court, distillant des passes propres à défaut de prendre le jeu à son compte. A écopé d'un carton jaune (36e) avant d'être remplacé en cours de deuxième mi-temps par Götze (67e).

  • Kroos (6) : son rayonnement ne fut pas grandiose, il nous a tout du moins habitué à mieux. Mais dans une partie où son équipe a fini par perdre le fil, le joueur du Real Madrid a été l'un des rares à faire preuve de constance. Sans être brillant, le maître à jouer a été intéressant de par la qualité de ses passes, et s'est aussi sacrifié pour le bien de l'équipe. Un des rares à défendre en fin de rencontre, comme sur cette chevauchée aux côtés de Griezmann (86e).

  • Özil (4) : le maestro d'Arsenal, buteur au tour précédent face à l'Italie, n'a pas connu pareille réussite ce jeudi soir au Stade Vélodrome. L'élégant meneur de jeu a, comme la plupart de ses coéquipiers, déçu. Car si sa technique faisait merveille au coeur de la domination allemande dans le premier acte, il n'a jamais pu ou su sonner la révolte lorsque son équipe était à la dérive. C'est pourtant ce que l'on attend d'un cadre tel que lui. A écopé d'un carton jaune sur le penalty concédé pour contestation (45e+1).

  • Draxler (3,5) : titularisé ce jeudi soir, celui pour qui Arsenal semble prêt à débourser près de 50 M€ n'a clairement pas justifié les sommes associées à son nom. Si un joueur à vocation offensive se doit de tenter des choses, encore faut-il en réussir un minimum. Et le jeune homme de 22 ans a trop souvent perdu ses face à face devant les Français pour avoir un réel impact sur la partie. A reçu un avertissement pour un tacle par derrière sur Sissoko (50e), après avoir été mangé par le milieu de Newcastle sur un duel en un contre un.

  • Müller (3,5) : positionné à la pointe de l'attaque du fait de l'absence préjudiciable de Mario Gomez, l'attaquant a une fois de plus échoué dans sa tentative de marquer un but. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, puisque le joueur du Bayern Munich a multiplié les frappes pour tromper la vigilance de Lloris (13e, 15e, 39e). Impuissant, il quitte donc l'Euro la tête basse, sans aucun but inscrit...

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