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AJ Auxerre, Alexi Koum : «le fait de m’entraîner avec les professionnels, de participer à la vie du groupe, ça me donne envie d’aller plus haut»

Par Aurélien Macedo
9 min.
Alexi Koum (Auxerre) @Maxppp

Talent du centre de formation de l’AJ Auxerre, Alexi Koum (17 ans) continue de franchir les étapes dans sa carrière. Actuellement au sein de la réserve bourguignonne et international U18 avec l’équipe de France, le latéral gauche est revenu sur son parcours pour Foot Mercato.

Il y a deux ans, en novembre 2021 se tenait le Tournoi du Val de Marne. Une compétition où l’équipe de France U16 avait battu la Belgique avant de perdre contre l’Italie et l’Angleterre. Sous les ordres de Jean-Luc Vannuchi, plusieurs joueurs avaient alors tiré leur épingle du jeu comme nous vous l’avons révélé. On peut penser à Eli Junior Kroupi dont les premiers pas à Lorient impressionnent mais aussi Mohamed-Amine Bouchenna (Clermont), Fodé Sylla (RC Lens) et Saïmon Bouabré (AS Monaco) qui ont atteint la finale de la Coupe du monde U17 avec l’équipe de France (défaite 2-2/4-3 aux Tab contre l’Allemagne). International dans cette catégorie d’âge (5 capes) et brillant lors du tournoi du Val de Marne 2021 où il avait marqué, Alexi Koum (17 ans) n’a néanmoins pas été convoqué pour ce tournoi. Si la déception est présente, il a pris cela avec philosophie en voulant retrouver les joies d’une compétition avec la sélection tricolore. «L’équipe de France ça a été un rêve, ça a été magnifique. J’ai beaucoup progressé et j’ai appris plein de choses. J’ai été avec des joueurs de grande qualité. Après, il y a eu des moments plus compliqués. En U16 j’ai beaucoup joué, en U17 beaucoup moins, en U18 c’est entre les deux. Il faut continuer et ne pas lâcher. Cela m’a beaucoup apporté, c’était que des bons moments. Je leur souhaite le meilleur pour cette Coupe du monde», nous a-t-il confié en cours de compétition.

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Un cadre de la réserve auxerroise

«L’équipe de France c’est du bonus, mais quand on y est allé une fois, on y repense. J’y suis allé plusieurs fois et j’aimerais disputer une compétition avec cette génération un jour. Celle d’au-dessus ou une autre, mais l’équipe de France c’est une fierté. Je suis toujours heureux quand je suis appelé. Elle reste dans ma tête pour les années qui vont suivre. Il faut retenir le positif et ne pas se morfondre. C’est sûr que je suis déçu de ne pas avoir été appelé, c’est comme ça, mais il ne faut pas lâcher. Cela ne va pas me couper dans mon rythme avec Auxerre, cela va me faire du bien pour continuer de grandir. L’équipe de France, il n’y a rien sans rien. Tant que je suis bon avec Auxerre, l’équipe de France peut suivre. Cela passe d’abord par le club, il ne faut pas inverser et continuer de travailler en ce sens», a ainsi poursuivi le natif de Villeneuve-Saint-Georges. Une combativité, une volonté d’apprendre et de progresser qui définissent bien le gaucher. Joueur polyvalent capable d’évoluer comme ailier, piston, défenseur central gauche et milieu de terrain, il se fixe enfin en tant que latéral gauche avec l’AJA.

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Une transformation qui offre ainsi un éventail de possibilités à ses coachs dans leur réflexion tactique : «je peux jouer à plusieurs postes, sur tout le côté gauche, depuis que je suis à Auxerre, j’ai pu évoluer ailier gauche, piston, latéral et même défenseur central gauche dans une défense à trois. J’ai été milieu de terrain et même dix quand je suis arrivé à Auxerre. C’est à partir des U17 que j’ai commencé à passer sur le côté sous les ordres de Jean-Sébastien Jaurès. C’est seulement l’an dernier que le coach des U19 Jérémy Spender a perçu certaines qualités dans mon jeu pour me faire basculer comme latéral. J’ai changé de poste et je me suis adapté, ça m’a permis petit à petit de développer une polyvalence. Pendant un match, si on passe à 4 ou à 3, je suis capable de m’adapter à un changement de rôle ou même passer en charnière.» Joueur important de l’équipe B de l’AJ Auxerre qui évolue en National 2, il a eu l’occasion de s’illustrer en ce début de saison avec déjà 9 titularisations en 11 matches et déjà un but avec l’équipe coachée par David Carré et dont l’adjoint est Sébastien Puygrenier (ex AS Nancy Lorraine, AS Monaco et AJ Auxerre). La suite logique d’un parcours linéaire depuis son plus jeune âge.

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Une montée en puissance linéaire

Débutant le football du côté de Valenton, où il a pu évoluer jusqu’aux U13, Alexi Koum a signé dans la foulée du côté de l’AJ Auxerre. Néanmoins avant de rejoindre le centre de formation, il fallait qu’il fasse sa pré-formation. Avant d’aller en Bourgogne, c’est du côté de Brétigny qu’il poursuit son cursus. Une étape intermédiaire qui l’a bien aidé à grandir : «à Brétigny, j’ai fait sport-étude et j’étais à l’internat là-bas. Le fait de m’entraîner 4 fois par semaine en plus des matches, ça m’a déjà vite plongé dans un quotidien où je pensais beaucoup au football. Cela m’a permis de ne pas avoir trop de distractions dues au fait que j’étais à l’internat. Cela m’a aidé. À Valenton, c’était un petit club contrairement à Brétigny qui était en R1. Ce passage à Brétigny a été nécessaire dans ma pré-formation et m’a permis de compléter ce que j’avais appris à Valenton. Passer la semaine à l’internat et ne rentrer que les week-ends m’a permis de me préparer déjà à l’avenir. Cela m’a permis d’évoluer en tant qu’homme. À l’internat je n’étais pas en permanence avec mes parents donc j’ai dû faire des choses par moi-même. Je n’étais pas été dépaysé au centre de formation à ce niveau.»

L’acclimatation à Auxerre a donc été une suite logique où il a vite trouvé ses petites habitudes. Avec un rythme de travail proche de ce qu’il connaissait déjà, il a vite grandi depuis deux ans et son arrivée à l’été 2021. Auxerre c’est un très bon club formateur, mais il y a plusieurs choses qui sont rentrées en compte. J’ai une certaine proximité avec Paris, mes parents peuvent me voir ou je peux rentrer plutôt facilement. Quand j’arrive, j’ai 15 ans, ce sont des paramètres qui rentrent en compte. À Auxerre, je connaissais déjà des joueurs plus âgés qui venaient du même club que moi aussi. La structure et les coachs aussi ont aidé, on est très bien encadré. Chacun des coachs a eu un apport important pour moi, chacun à leur façon et je suis très reconnaissant avec eux. Débutant dans une classe d’âge, il terminait la saison avec celle d’au-dessus à chaque fois. Désormais dans l’antichambre de l’équipe première, il y dispute son deuxième exercice (11 matches, 1 but et 1 offrande la saison dernière ndlr) et a aussi la possibilité de se frotter à ses aînés : «j’ai l’occasion de m’entraîner la semaine avec les professionnels, on me donne cette chance. Pour moi, c’est une chance de s’entraîner avec eux la semaine, de progresser, de continuer à s’entraîner.»

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Alexi Koum veut continuer sur sa lancée

De là à imaginer des grands débuts en professionnels dans les mois à venir ? Alexi Koum en tout cas entend bien tout faire pour y parvenir sans pour autant se précipiter : «ce serait l’idéal, ça suivrait une certaine logique même s’il y en a pas forcément dans la carrière d’un footballeur. Le fait de m’entraîner avec eux, de les voir tous les jours, de progresser, de participer à la vie du groupe, ça me donne envie d’aller plus haut. Cela participera par le travail, l’écoute de mes coachs et de mes coéquipiers, les performances en réserve tous les week-ends, si tout se passe bien, on espère que ça suivra son cours, mais cela passera par tout ça.» Grand fan de Paul Pogba, Marcus Rashford ou encore Ousmane Dembélé, ses modèles ont évolué en même temps que son positionnement : «j’ai des modèles aussi en tant que défenseur comme Lucas Hernandez, Nuno Mendes et Wesley Fofana. Ce sont des défenseurs que j’apprécie. Nuno Mendes et Lucas Hernandez sont des latéraux et apportent des choses différentes. Le premier attaque et défend et apporte son explosivité. Le deuxième, on a envie d’aller à la guerre avec lui. J’aime bien cette mentalité de guerrier sur le terrain, j’aime beaucoup et j’essaye d’avoir la même.»

Puisant sur ses inspirations pour apprendre et évoluer, il ressent cette progression sur ce début de saison où une bonne émulation ressort de la réserve auxerroise : «nous sommes une équipe jeune avec beaucoup d’anciens U19. On a quelques automatismes et on est bien encadré. On essaye à chaque match de progresser. Il y a un maintien à chercher, mais on cherche avant tout la performance. On fait encore des erreurs de jeunesse, mais on travaille pour progresser et corriger cela. Marquer en début de saison ça fait plaisir, en tant que défenseur je n’ai plus l’habitude d’en mettre autant (rires). C’est important de performer en réserve et c’est ce qu’on essaye de faire.» Actuellement en contrat aspirant avec Auxerre, Alexi Koum voit son bail se terminer à l’issue de la saison. Le joueur espère pouvoir poursuivre avec le club bourguignon où il sent comme un poisson dans l’eau.

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«À Auxerre, je me sens bien même si dans le football on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Performer en réserve, continuer de m’entraîner avec les professionnels et pourquoi pas apparaître dans le groupe en Ligue 2. Avoir un bon projet à Auxerre ou ailleurs, mais je me sens bien à Auxerre et je veux continuer ainsi. Le plus important, c’est le projet et surtout le temps de jeu. Un projet où je serais épanoui. Notre génération veut atteindre le football professionnel le plus vite possible. Après il faut prendre le temps de réfléchir, faire ce qui est le mieux et cela passe par le travail. Il faut faire en sorte de se tromper le moins possible dans ses choix», a-t-il conclu. Devenu international U18 (2 capes) depuis septembre dernier - remportant d’ailleurs le Tournoi international de Limoges - et enchaînant les prestations avec l’AJ Auxerre, Alexi Koum ne se fixe aucune limite et entend bien poursuivre sur sa lancée.

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