Brésil-Mexique : les notes du match
Le Brésil et le Mexique se sont séparés sur un match nul et vierge (0-0). La Seleção n'a pas convaincu, mais aurait pu ouvrir le score sans un immense Guillermo Ochoa.

Montrer un meilleur visage et bonifier les 3 points acquis face à la Croatie lors du match d’ouverture. Voilà quels étaient les deux missions du Brésil contre le Mexique, lui aussi vainqueur de son premier match face au Cameroun. Portés par tout un stade, les Auriverdes étaient remontés à bloc et ils l’ont montré dès les premiers duels de la partie, particulièrement virils. Ils ne sont pas tombés sur une victime consentante, loin de là. Bien regroupés dans leur système en 5-3-2, les Mexicains se jetaient avec appétit dans la bataille. Résultat, des premières minutes avec beaucoup d’intensité et de duels dans l’entrejeu, mais peu de jeu. C’est Oscar qui faisait passer les premiers frissons à Fortaleza en déboulant sur l’aile gauche, sans que cela ne débouche sur de véritables occasions. Marcelo et Dani Alves, comme d’habitude, évoluaient très haut dans leurs couloirs mais laissaient beaucoup d’espaces dans lesquels s’engouffraient Herrera et Guardado.
C’est finalement le Mexique qui lâchait une première banderille avec une frappe d’Herrera qui frôlait la barre (24e). Le Brésil répondait juste derrière avec sa plus grosse occasion de la première période, un centre de Dani Alves repris de la tête par Neymar et détourné par Ochoa (26e). Le match s’emballait enfin. Mais la bonne volonté brésilienne butait sur la défense mexicaine. Marcelo tirait de loin (39e), Oscar aussi, sans succès. Vazquez ratait lui le cadre de peu (41e) après une belle séquence collective. Ochoa, déterminant sur la tête de Neymar, remettait ça face à Paulinho, bien servi par Thiago Silva (44e). Sans convaincre, le Brésil se procurait quelques situations mais rentrait aux vestiaires avec des questions en tête.
En seconde période, malgré l’entrée de Bernard à la place de Ramires et une situation chaude dégagée par Rodriguez (48e), le même scénario s’installait, avec des Mexicains de plus en plus entreprenants. En l’espace de trois minutes, les Aztèques bombardaient 4 frappes, toutes hors cadre mais pas sans danger. Le Brésil tremblait et attaquait de manière désorganisée, s’en remettant aux exploits de Neymar, le reste du secteur offensif étant en perdition. Neymar était d’ailleurs tout proche de marquer (69e) mais continuait de faire connaissance avec Ochoa, sur un nuage. Les attaquants de la Ligue 1 savent qu’il peut en dégoûter plus d’un. Thiago Silva l’avait vu avec le PSG, il l’a redécouvert ce soir sur une tête à bout portant sortie par un réflexe du portier mexicain (86e). Les dernières minutes était étouffantes, le Mexique ne renonçant pas aux contres mais le score en restait là (0-0). Poussive et sans inspiration, la Seleção n’a pas rassuré et devra finir le boulot face au Cameroun. Le Mexique, impressionnant de détermination et joueur, peut croire à la qualification.
L'homme du match : Guillermo Ochoa (9,5) : en fin de contrat avec Ajaccio, le dernier rempart a tout intérêt à se montrer à son avantage pour attirer un maximum de prétendants. Après avoir déjà brillé face au Cameroun, le portier mexicain a remis ça ce soir contre le Brésil. C'est simple, il a écœuré les attaquants brésiliens. Ses parades ont marqué les esprits, à l'image de cette envolée pour dévier sur sa ligne de but une tête de Neymar (26e), cet autre arrêt devant Paulinho (44e), cette déviation peu académique face à Neymar (69e), ou encore cet arrêt bluffant devant Thiago Silva (86e). Des interventions de classe, auxquelles il faut ajouter un jeu au pied chirurgical. Magistral.
Brésil :
Julio Cesar (5) : heureusement pour lui, les Mexicains n’ont pas beaucoup cadré… Pas beaucoup de travail au final, mais il est resté vigilant et présent sur les trajectoires.
Dani Alves (4) : il a touché énormément de ballons, dans une position haute, comme à son habitude. Il n’en a pas bonifié beaucoup. Il a souvent tergiversé au moment d’approcher de la surface et n’a pas su trouver ses attaquants dans le jeu court. Par contre, il a adressé un centre parfait à Neymar (26e). Pas dans sa meilleure forme, il a surtout éprouvé du mal à contenir Guardado et Layun, qui ont souvent débordé.
T. Silva (4) : du très bon, lorsque son équipe vacillait au cœur de la deuxième période, et du très mauvais, avec des relances ratées notamment. Son sens de l’anticipation a sauvé à une ou deux reprises son équipe lors de contres mexicains, et il est resté dominateur de la tête. Cependant, il s’est fait passer souvent balle au pied (29e, dans la surface) et a commis une grosse faute sur Chicharito (79e), provoquant un coup-franc dangereux. Il n’est clairement pas au meilleur de sa forme. Il gâche une splendide occasion de la tête à la 86e en la plaçant en plein milieu.
D. Luiz (5) : lui aime le combat et l’a prouvé en y allant franchement dans les duels. Il s’en est plutôt bien sorti face aux attaquants mexicains. Au fil du match, il a de plus en plus dézoné pour apporter son aide dans l’entrejeu.
Marcelo (5) : avec le ballon, il n’a pas de problèmes. Vif et rapide, il a tenté plusieurs débordements et a amené quelques situations chaudes. Défensivement, ce fut plus compliqué, notamment en raison de Herrera, qui ne l’a pas lâché. Un match moyen.
L. Gustavo (5) : une première période compliquée, au cours de laquelle il a perdu la majeure partie de ses duels face à des Mexicains plus volontaires. En délicatesse, il a remis les pendules à l’heure après la mi-temps. Avec un peu plus d’agressivité, il a récupéré plus de ballons et a mieux orienté le jeu de son équipe.
Paulinho (3) : une grosse déception. Battu dans l’engagement physique, où il est normalement présent, et peu inspiré avec le ballon. Beaucoup de pertes de balle, une lenteur d’exécution et une belle occasion manquée devant Ochoa (44e).
Ramires (4) : un début de match très tonique et prometteur avec quelques percussions intéressantes. Mais plus rien après ! Devenu transparent, il a laissé s’engouffrer Dani Alves dans le couloir droit sans être un relais privilégié dans l’entrejeu. Averti pour un tacle mal maîtrisé (45e), il a été remplacé dès la mi-temps par Scolari, au profit de Bernard (4). Bien entré dans la seconde période, avec un très bon centre sauvé par Rodriguez (48e), il a tenté d’amener sa vivacité, mais a confondu vitesse et précipitation. Pas plus en valeur que Ramires malgré plus de ballons touchés.
Oscar (4) : à l’instar de Ramires, un bon début de match, avec notamment deux belles percées côté gauche. Mais il a disparu au fil des minutes, restant effacé et laissant Neymar à la manœuvre. Il a tenté une frappe de loin (29e), non cadrée, et c’est à peu près tout. Une déception après son premier match réussi. Remplacé (un peu tard) par Willian (84e).
Neymar (7) : le seul rayon de soleil dans le jeu offensif brésilien. Non, Neymar n’a pas marqué, mais oui, il a porté son équipe sur ses épaules, en étant le plus dangereux et entreprenant. Il s’est chauffé avec un petit numéro dès la 17e minute au cœur du jeu. Par ses accélérations, il a parfois déstabilisé la défense aztèque mais c’est bien de la tête qu’il s’est procuré sa plus grosse occasion sortie par un Ochoa en état de grâce. Ochoa a également repoussé sa frappe du gauche dans la surface (69e). Un beau coup-franc direct, qui n’est pas passé bien loin. Il a assumé ses responsabilités, mais n’a pas été aidé par ses coéquipiers ce soir.
Fred (3) : on comprend mieux pourquoi Brandão a postulé en équipe de France, son profil existe déjà en Seleção avec Fred. Comme le Stéphanois, l’attaquant brésilien n’a existé que par le combat physique, où il s’est souvent fait dominer. Lent dans ses transmissions, il a affiché un déchet technique rédhibitoire, qui a agacé le stade. En plus, il a souvent été signalé hors-jeu… Remplacé à la 68e par Jô, dont le premier ballon touché l’aura été… du talon annihilant un beau mouvement brésilien. Derrière, il se démarque bien mais se précipite trop pour tirer (75e).
Mexique :
Ochoa (9,5) : voir ci-dessus.
Aguilar (6) : match solide de la part du latéral droit de la sélection mexicaine. Devant faire face à Neymar et Marcelo dans son couloir, le joueur n'a jamais vraiment tremblé, contenant bien les assauts de ses adversaires directs. S'il est moins monté que le latéral gauche Layun, ses rares incursions dans le camp brésilien ont fait mal. Propre.
Rodriguez (5,5) : si sa première mi-temps a été plutôt compliquée, Rodriguez a clairement redressé la barre au retour des vestiaires. Bien mieux, le défenseur central est revenu sur le pré avec de meilleures intentions, et cela s'est concrétisé par quelques interventions décisives dans sa surface de réparation.
Marquez (6,5) : du haut de ses 35 ans, l'ancien joueur de Monaco prouve qu'il en a encore dans le moteur. Le pilier de l'équipe mexicaine a été époustouflant derrière, tenant la baraque tel le patron qu'il est. Le capitaine d'El Tri a tenu son rang tout au long des 90 minutes, et n'a laissé aucune chance aux attaquants auriverdes, à commencer par Fred.
Moreno (6) : le joueur de l'Espanyol Barcelone connait parfaitement Neymar, Daniel Alves, et consorts. Logique donc de ne pas le voir trembler face à eux, et de le voir réaliser un match solide, fait de tacles bien négociés, et de relances globalement réussies. Un match en costaud derrière.
Layun (6) : annoncé dans le viseur de la Fiorentina, ayant même confirmé l'intérêt du club transalpin, le latéral gauche espère bien convaincre la Viola de passer à l'action. Sa prestation pourrait bien faire accélérer la chose, lui qui a été très bon défensivement, et qui a régulièrement pris son couloir. Petit bémol néanmoins, sur certains centres mal ajustés.
Vazquez (7,5) : s'il n'est pas le plus célèbre des joueurs d'El Tri, le milieu défensif gagne assurément à être connu. Face à la Seleção, celui qui a gagné sa place dans les 23 sur le tard a régné en maître dans l'entrejeu, solide à la récupération, et se permettant des chevauchées dans les rangs brésiliens, allant même jusqu'à s'offrir deux occasions de but (41e, 55e). Très intéressant.
Guardado (6,5) : prêté l'hiver dernier au Bayer Leverkusen par le FC Valence, le natif de Guadalajara n'a pas à rougir de son match, loin de là. Le joueur de 27 ans, capable d'occuper tous les postes sur le flanc gauche, a brillé dans l'entrejeu, s'entendant à merveille avec ses compères du milieu Vazquez et Herrera, ainsi que ses coéquipiers offensifs.
Herrera (8) : au four et au moulin, le talent du FC Porto a réalisé une prestation bluffante. S'il n'est pas le footballeur le plus glamour qui soit, le milieu formé à Pachuca a cartonné dans cette partie, se montrant appliqué des deux côtés du terrain. Ne lâchant rien à la récupération, il a bien combiné avec ses partenaires d'attaque. Encore une de ces bonnes pioches made in Porto... Remplacé par Fabian (76e).
Dos Santos (4,5) : match compliqué pour le joueur de Villarreal. S'il a énormément couru et n'a rien lâché, l'attaquant de poche n'a que très rarement su faire la différence. Peu inspiré dans ses choix de dribbles ou de passes, il aura eu le mérite d'y croire jusqu'au bout. Mais cela n'a débouché sur rien. Remplacé par Jimenez (84e).
Peralta (5,5) : l'avant-centre d'El Tri s'est bien battu. Causant bien des tourments à un Thiago Silva étonnamment fébrile, le buteur âgé de 30 ans a fait mal à ses adversaires, se battant pour couper les relances de l'arrière-garde, en bon empêcheur de tourner en rond. Et s'il n'a pas marqué, celui qui a fait toute sa carrière au pays a pu quitter le pré l'esprit tranquille. Remplacé par Chicharito (74e).
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