Allemagne : Hansi Flick et ses joueurs se font totalement détruire

Par Aurélien Macedo
5 min.
Hansi Flick sur le banc de l'Allemagne @Maxppp

Alors que l’Euro 2024 débutera dans neuf mois et que l’Allemagne est le pays hôte de la compétition, la préparation est chaotique pour les Aigles. Balayé une nouvelle fois par le Japon (4-1), l’équipe d’Hansi Flick est dans une crise sans précédent alors qu’elle sort également d’une élimination précoce lors de la Coupe du monde 2022. La sonnette d’alarme est tirée.

On avait quitté l’Allemagne en 2022 sur une sacrée désillusion. Dans un groupe compliqué, mais loin d’être impossible pour les Allemands avec l’Espagne, le Japon et le Costa Rica, l’équipe d’Hans-Dieter Flick avait perdu contre les Samuraï Blue (2-1) puis avait été accrochée par la Roja (1-1) avant d’aller chercher une victoire insuffisante contre los Ticos (4-2). Une troisième place et une élimination précoce qui avait de quoi inquiéter à moins de deux ans d’un Euro 2024 à domicile. Depuis, la situation a même empiré et la préparation de cette compétition se passe très mal. Malgré une victoire 2-0 contre le Pérou, l’Allemagne reste sur cinq matches sans victoire contre la Belgique (3-2), l’Ukraine (3-3), la Pologne (1-0), la Colombie (2-0) et le Japon (4-1). Certes ce sont des adversaires solides, mais l’Allemagne est censée faire beaucoup mieux. Mardi, c’est la France qui va se présenter face aux Aigles et il est clairement difficile d’imaginer un succès allemand pour le moment vu la dynamique des deux équipes.

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Hier soir à Wolfsbourg, l’Allemagne a pris une leçon face à un Japon dominant. De grosses erreurs de relance, une créativité proche du néant, des cadres en plein naufrage, le constat est encore plus dramatique que lors de la victoire des Samuraï Blue en Coupe du monde où l’Allemagne était dans le ton dans le contenu. Cette fois, c’est une vraie déroute pour l’équipe d’Hans-Dieter Flick qui en prend pour son grade. En tout cas, du côté de la presse allemande, le constat est autant défaitiste qu’unanime. «Tu es vraiment juste embarrassant» pose en Une le média Bild avec une photo d’Hansi Flick et ses joueurs. La presse étrangère n’est pas plus tendre. «Le Japon humilie une Allemagne sans objectif. L’avenir de son entraîneur Hansi Flick commence à être sérieusement en danger. Le Japon pousse Flick dans le précipice» écrit de son côté le média espagnol AS. «La misère de l’Allemagne s’aggrave» a opté froidement le média anglais du Mirror.

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La fin se profile pour Hansi Flick

Un climat médiatique loin d’être serein et le capitaine Ilkay Gündogan a pris la parole à la fin du match. Il tire un bilan très négatif : «c’est évident, on n’est tout simplement pas assez bons. C’est la réalité. On croit peut-être que l’on est meilleurs que ce que l’on est. D’un point de vue du jeu, on n’est pas au même niveau qu’une équipe comme celle que l’on a affrontée. C’est difficile et décevant, mais la tendance parle pour elle. Nos prétentions sont loin de la réalité. On doit accepter que l’on n’est pas assez bons en ce moment.» S’il a décidé de soutenir son coach Hans-Dieter Flick, ce dernier est plus que jamais sur la sellette. Plus que tout, il semble à court de solutions. «Nous n’avons actuellement pas les moyens de surpasser une défense aussi compacte et de créer des occasions de marquer. […] Nous n’étions pas en état de battre cette équipe aujourd’hui» a-t-il déclaré après la rencontre. Il s’estime néanmoins capable d’inverser la tendance : «je pense que nous allons bien et je suis le bon entraîneur. […] Nous, dans le football allemand, devons juste nous réveiller et travailler sur ces choses-là.»

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Pourtant, la question de son avenir est nettement débattue ce matin dans la presse allemande. Surtout après les propos de Rüdi Voller, le patron de la DFB, la fédération allemande : «nous devrions d’abord nous ressaisir. Un petit entraînement demain. Ensuite, nous jouons la France. Après cela, nous devrions d’abord réfléchir et réfléchir à ce qui se passera ensuite. Nous verrons…» Pas forcément inquiété sur le très court terme, Hans-Dieter Flick dirige l’entraînement de ce matin et a de fortes chances d’être là pour la rencontre contre la France. «Je continue à me battre. Ça continue, c’est ainsi» a-t-il déclaré à l’entraînement devant les 3500 supporters venus voir la sélection. Pour autant, son crédit semble être quasiment épuisé. Cela serait quand même un sacré choc pour l’Allemagne où aucun entraîneur n’a été licencié dans l’histoire de la sélection. Ils ont uniquement démissionné ou sont partis libres. Ce serait une grande première après 123 ans. Les retours dans le passé, l’Allemagne les collectionne puisque la défaite contre le Japon et la série de trois revers n’était plus arrivée depuis 1985…

C’est donc une véritable Chape de plomb qui se retrouve sous les épaules d’Hans-Dieter Flick. Dans un sondage réalisé par Kicker, 75% des lecteurs du média allemand (sur 21 000 votants) sont défavorables au fait de le voir sur le banc contre la France. Une vraie cassure entre le coach et son équipe avec le public. Dès lors, la question de sa succession commence à se poser en Allemagne. Interrogé par Bild sur une possibilité de diriger l’Allemagne, Lotthar Matthaüs a décliné poliment : «je suis absent depuis longtemps. Mon projet de vie est très différent, tant sur le plan privé que professionnel. Le poste n’est pas forcément celui que j’imagine.» Il a cependant glissé le nom de Matthias Sämmer comme intérimaire avec l’idée de ramener Jürgen Klopp après l’Euro 2024. Le Champion du monde 2014, Lukas Podolski, a de son côté glissé le nom de Julian Nagelsmann. «Il est le seul sur le marché, il connaît la plupart des garçons, a récemment entraîné une équipe de haut niveau, c’est la solution» a-t-il déclaré sur Bild TV. Hansi Flick n’est pas encore parti que sa succession commence à poser question en Allemagne.

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