Temps Additionn’Elles : Amandine Henry, le juste milieu entre l’OL et les Bleues

Demain, l'Équipe de France Féminine affronte la Nouvelle-Zélande en amical. Un bon test pour les Bleues qui croiseront le fer avec le Brésil mercredi au Stade de Gerland. Une enceinte que connaît très bien Amandine Henry, internationale tricolore et joueuse de l'OL Féminin depuis 2007. Pour Foot Mercato, la milieu de terrain âgée de 25 ans a évoqué ses objectifs en club comme en sélection. Entretien.

Par La Rédaction FM
6 min.
Amandine Henry se confie pour FM Maxppp

Foot Mercato : Comment avez-vous débuté dans le football ?

Amandine Henry : C'est une passion familiale. Mon père et mes cousins y jouaient. J'habitais derrière un stade de foot. Dès mon plus jeune âge, j'avais toujours un ballon dans les pieds. Au fur et à mesure, c'est devenu une passion. Ma mère avait essayé de m'inscrire à la gymnastique, mais ça ne m'avait pas trop plu. Je suis restée dans le football. (...) J'ai commencé à l'âge de 5 ans. Je me suis inscrite dans l'équipe de mon quartier à l'OSM Lomme. Je jouais avec les garçons jusqu'à 11 ans. Ensuite, j'ai continué à jouer avec des garçons à l'Iris Club de Lambersart. Puis j'ai intégré le centre de formation de Clairefontaine. J'étais en alternance là-bas la semaine. Je faisais mes études. Les week-ends, je rentrais dans le Nord pour jouer avec mon club de Hénin-Beaumont. Cette fois, c'était avec une équipe féminine. J'y ai joué un an avant d'évoluer avec l'équipe du centre pendant deux ans. J'ai rejoint l'OL en 2007.

FM : Vous avez évolué avec des garçons étant plus jeune. Quelles sont les différences que vous avez perçu ?

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AH : Quand j'ai joué avec les garçons, j'étais jeune. On ne voyait pas trop la différence. À partir du moment où ils ont commencé à grandir et à devenir des hommes vers 13-14 ans, là la différence physique s'est vue directement. Avec les filles, c'était différent. Le jeu allait moins vite. Mais c'était plus exigeant en ce qui concerne la tactique. C'était plus l'équipe qui comptait.

FM : Depuis 2007, vous avez rejoint l'Olympique Lyonnais. Quelles sont les raisons qui ont motivé votre choix ?

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AH : C'est le meilleur club français. En 2006-2007, elles étaient championnes de France pour la première fois. Pour moi, il n'y avait qu'un seul club qui me faisait rêver, l'Olympique Lyonnais. Quand j'ai été contactée par ce club, je n'ai pas hésité parce que côtoyer les meilleures joueuses au quotidien pouvait que me faire progresser.

Une référence à son poste

FM : Vous êtes d'ailleurs considérée comme l'une des références à votre poste. Qu'en pensez-vous ? Quelles sont vos qualités et les points à améliorer ?

AH : Merci. C'est vraiment une fierté. Je suis flattée d'être considérée comme une référence au poste de milieu défensif. Mon point fort, je pense que c'est ma puissance physique. Au niveau tactique, je peux encore progresser. Idem en ce qui concerne l'expérience. Je dois aussi plus me projeter vers l'avant pour être plus dangereuse offensivement.

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FM : Lyon a été éliminé en UEFA Women's Champions League. Quelles sont désormais vos priorités pour la fin de saison ?

AH : Il reste la Coupe de France. Concernant le Championnat de France, on ne va rien lâcher c'est sûr. On va tout donner. On n'a pas le droit à une deuxième erreur. On va aussi devoir préparer la Coupe du Monde. Il nous reste à toutes de beaux challenges.

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FM : Beaucoup ont parlé de passation de pouvoir entre l'OL et le PSG. Quel est votre sentiment là-dessus et sur le match ?

AH : Ce que je retiens déjà, c'est la non-qualification. C'est dur à encaisser. Après, je pense que "passation de pouvoir", c'est fort comme mots. Pour l'instant, on s'est fait éliminer en 1/8e de finale de Ligue des Champions. Je pense que Paris n'a pas encore gagné le championnat de France. Ça fait sept ans d'affilée qu'on est championne de France. Une passation de pouvoir ne s'arrête pas à un 1/8e de finale de Ligue des Champions. C'est à nous de bien travailler pour montrer qu'on peut encore gagner ce championnat et la Coupe de France.

FM : Plusieurs anciennes lyonnaises évoluent à présent au PSG. Serait-ce envisageable pour vous ? Une aventure à l'étranger vous motiverait-elle ?

AH : Pour l'instant, je ne sais pas trop. Je suis sous contrat avec l'OL. Ce n'est pas d'actualité. Je suis bien à Lyon. (...) Par contre, une expérience à l'étranger avant la fin de ma carrière m'intéresserait. L'Allemagne, les États-Unis voire l'Angleterre, si ça continue à se développer, peuvent m'intéresser. Pour l'instant, ça reste dans un coin de ma tête. Ce n'est pas la priorité. J'ai envie de rester dans le championnat français pour le moment. Il y a une Coupe du Monde qui se prépare, puis les JO par la suite.

Des ambitions avec les Bleues

FM : L’Équipe de France affronte la Nouvelle-Zélande samedi. Que pouvez-vous nous dire de cette équipe ?

AH : Je sais qu'elles ont fait de bons résultats contre le Japon et le Brésil. Le Brésil a été apparemment en difficulté face à cette équipe. Elle est 19ème au classement FIFA. Ce n'est pas une équipe à prendre à la légère. Elles sont athlétiques. Je pense que leur style de jeu ressemble à celui de l'Australie qu'on a déjà rencontré. J'espère que ce sera un bon match et qu'on va le remporter.

FM : Ce sera un bon test avant d'affronter le Brésil à Lyon mercredi. Que représente ce match pour vous ? Que pensez-vous de Marta ?

AH : Je n'ai jamais joué contre elle, car à l'époque j'étais blessée. Mais pour l'avoir vue plusieurs fois à la télé, c'est une fille complète. Tout le monde rêverait d'avoir sa technique, sa vitesse, son expérience. Marta a tout. Elle est en compétition avec Louisa Necib pour le Ballon d'Or. Déjà, on espère remporter ce "duel" mais à travers l'équipe. On veut aussi montrer que l’Équipe de France peut espérer un podium un jour.

FM : Ces matches sont importants dans le cadre de la préparation au Mondial 2015. Quelles seront les ambitions des Bleues ?

AH : Au niveau collectif, on vise un podium. Ensuite, on veut se qualifier pour les JO. Pourquoi pas gagner cette Coupe du Monde...C'est quand même un peu dans la tête. Personnellement, j'espère être plus reconnue au niveau international. J'ai raté quelques années avec la sélection. J'ai envie de montrer que je suis présente et d'apporter le maximum à cette Équipe de France en espérant aller le plus loin possible.

FM : Vous avez 25 ans. Mais pensez-vous déjà à votre reconversion ?

AH : J'ai commencé à passer mes diplômes d'entraîneur. Pour l'instant, ça me plaît. Je ne me vois pas forcément pour l'instant au bord des terrains. Mais peut-être que dans le futur ça me plairait. Pourquoi pas aussi travailler dans le management. J'ai fait des études de marketing. Je pourrait toucher à tout ou associer un peu tout cela. Je ne sais pas encore vraiment ce que je veux faire. Mais c'est sûr qu'associer le management, le marketing et le football, ce serait bien.

France-Nouvelle-Zélande, samedi 22 novembre 2014 à 18h30 au stade Stade Francis-Le-Basser de Laval.

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