Juventus : le calvaire d’Edon Zhegrova est loin d’être terminé…
Arrivé dans le Piémont l’été dernier après trois ans et demi passés dans le nord de la France, l’ailier kosovar découvre le deuxième grand championnat européen de sa carrière. Et pour le moment, le démarrage est poussif.
En ce moment, c’est animé du côté de Turin. Pas au Torino, mais à la Juventus qui a récemment décidé de se séparer de son deuxième entraîneur en un an. Après Thiago Motta, c’est Igor Tudor qui a pris la porte. Le Croate a laissé une Vieille Dame à la huitième place du classement de Serie A et n’a pas brillé non plus en Ligue des Champions. Après deux matches nuls (contre Villarreal et Dortmund) et une défaite (face au Real Madrid), les Bianconeri sont 25es du classement et donc provisoirement hors des barrages. Mais hier, en attendant l’arrivée prochaine de Luciano Spalletti sur le banc de touche (Massimo Brambilla assurait l’intérim, ndlr), les Turinois ont retrouvé des couleurs à l’occasion du match de la 9e journée de championnat face à l’Udinese.
8 mois sans jouer
Vainqueurs 3 buts à 1, les Piémontais ont grimpé d’une place au classement et ne sont qu’à trois longueurs du top 4 synonyme de C1 la saison prochaine. Une bonne soirée donc pour le club du président Damien Comolli, même si un certain Edon Zhegrova (26 ans) est une nouvelle fois resté scotché au banc de touche. Après trois saisons et demie passées au LOSC (26 buts, 18 passes décisives en 107 matches, toutes compétitions confondues), l’ailier kosovar de 26 ans voulait donner un nouvel élan à sa carrière. Pas simple quand une blessure aux adducteurs l’a privé de compétition officielle depuis le 14 décembre 2024. Annoncé dans le viseur de l’Olympique de Marseille, Zhegrova a finalement rebondi en Italie en échange de 15 M€.
«Je suis très heureux et fier d’être à la Juve. Les retours de ces premiers jours sont positifs. Est-ce David qui m’a convaincu ? Le club et le projet. Et puis, bien sûr, je connais aussi David. Je sais que l’équipe a beaucoup de qualité et c’est pourquoi je l’ai choisie. Je pense que cette équipe veut gagner chaque match. Nous n’en sommes qu’au début, alors nous allons prendre les choses match par match. Quand j’ai joué contre la Juve avec Lille, nous avions très bien joué, mais cette époque est révolue. Le travail est différent, et je suis heureux d’y participer», déclarait l’ancien Lillois en septembre dernier. Depuis, ce n’est pas vraiment la joie. Sans surprise, sa très longue indisponibilité l’empêche d’être à 100%. Le 16 septembre dernier, il est entré en jeu pour jouer trois petites minutes. Cela faisait presque 8 mois tout pile qu’il n’avait plus disputé de rencontre officielle.
«Il a ce problème : chaque fois qu’il essaie de pousser, ça recommence.»
Depuis, Zhegrova n’est apparu qu’à trois reprises. Une fois en C1 et deux en Serie A. Mais à chaque fois, ce n’était que des bouts de match (7 minutes face à l’Hellas Vérone, 26 minutes contre l’Atalanta). À la veille du match perdu à Côme (0-2) le 19 octobre dernier, Tudor confiait en conférence de presse que son joueur n’était pas encore prêt en raison de douleurs au pubis. «J’utilise ce système de jeu depuis quelques années, mais je pense qu’il est possible d’envisager d’autres options. Nous verrons bien, tout est encore ouvert. Zhegrova n’est pas en forme, il ne sera pas convoqué.» Cinq jours plus tôt, le quotidien turinois Tuttosport titrait : « Trois mois après son arrivée à la Juventus, Zhegrova est devenu un cas », ajoutant que Comolli ne l’avait pas fait venir pour faire le nombre mais pour renforcer un secteur offensif très fourni en attaquants de pointe mais sans trop de joueurs du profil de l’ex-Dogue.
Malheureusement pour Zhegrova, Tudor s’était montré plus loquace sur son cas juste avant d’affronter la Lazio le 26 octobre dernier (défaite 1-0). «Edon arrive après une année sans jouer, nous l’avons fait entrer à deux reprises, puis, lorsqu’il est revenu de ses engagements avec l’équipe nationale, il a dû s’arrêter à la suite d’un entraînement un peu plus intense que d’habitude. Malheureusement, il a ce problème : chaque fois qu’il essaie de pousser, ça recommence. Nous devrons être prudents avec lui, en l’entraînant de la bonne manière. Je ne sais pas quand il sera de nouveau au mieux de sa forme. Pour l’instant, il peut nous aider grâce à son brio dans les 20, 30 dernières minutes. Mais il est impossible qu’il puisse jouer titulaire». Zhegrova parviendra-t-il à mettre un terme à son calvaire ? Bientôt entraîné par Luciano Spalletti, le Kosovar peut au moins se dire qu’il évoluera sous la coupe d’un coach qui le connaît puisque le futur patron de la Juventus le voulait lorsqu’il dirigeait le Napoli. Et vu le travail accompli de Spalletti avec ses ailiers napolitains, dont un certain Khvicha Kvaratskhelia, Zhegrova a des raisons d’être optimiste. Encore faut-il que son corps le laisse enfin tranquille.
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