Bundesliga

PSG, Bleus, mercato : Hugo Ekitike se lâche totalement !

Présent depuis un peu plus d’un an à l’Eintracht Francfort, Hugo Ekitike s’éclate en Allemagne, lui qui a définitivement tourné la page PSG et qui pense aux Bleus.

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Hugo Ekitike  @Maxppp

Il n’y a pas d’échec, que des leçons. C’est un peu ce que pense Hugo Ekitike depuis son passage au Paris Saint-Germain. Un club où il n’est resté qu’un an et demi, dont six mois au placard. Après l’arrivée de Luis Enrique, l’ancien joueur de Reims s’est vu montrer la porte de sortie lors du marché des transferts estival 2023. Malgré des touches en Premier League, c’est surtout en Allemagne que son profil a plu. L’Eintracht Francfort, qui s’apprêtait à perdre Randal Kolo Muani, en partance pour Paris, avait tenté une approche. Les Franciliens étaient ouverts à son départ là-bas.

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Une renaissance à Francfort

Mais Ekitike a finalement décidé de rester. Résultat : il a passé six mois au trou. Une situation très difficile à vivre pour lui. Quand le mercato d’hiver 2024 est arrivé, le Français n’a pas hésité une seule seconde cette fois-ci à prendre la poudre d’escampette. Et c’est à Francfort qu’il a filé sous la forme d’un prêt. En manque de rythme et de compétition, il lui a fallu du temps pour se remettre en forme. Il a aussi dû s’adapter à sa nouvelle équipe et à un autre football. Mais l’Eintracht a toujours cru en lui.

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Lors de sa première demie saison, il a marqué 4 buts et délivré 2 passes décisives en 16 apparitions toutes compétitions confondues. Satisfait de lui, le club allemand a levé son option d’achat en déboursant 16,5 M€. Le joueur de 22 ans, définitivement libéré du PSG, a pu déployer ses ailes. Cette saison, il totalise déjà à 18 buts marqués et 6 assists en 34 apparitions toutes compétitions confondues. En pleine forme, Ekitike a retrouvé le sourire de l’autre côté du Rhin. C’est un jeune homme apaisé que L’Equipe a retrouvé ce mercredi.

Des doutes au PSG

L’occasion pour lui de donner une longue interview dans laquelle il est revenu sur un début de carrière où il a connu les montagnes russes. Mais il a expliqué à nos confrères ne pas avoir de regrets et que c’était simplement son destin de vivre ces choses pour en arriver là où il est aujourd’hui. Conscient de ses erreurs, le Français, qui s’est entouré d’un staff personnel (3 analystes vidéo et 1 préparateur physique) pour réaliser un travail de l’ombre nécessaire, a expliqué avoir eu un déclic lors de ses 6 mois d’isolement à Paris. Cela a été une vraie leçon pour l’attaquant, qui a voulu prouver qu’il n’avait pas été une erreur de casting et qu’il avait le talent pour réussir au plus haut niveau, lui qui avait du beau monde devant lui à Paris.

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«En tant qu’être humain, forcément, je vais vous dire oui (il s’est demandé parfois s’il était nul, ndlr). T’es obligé de douter. Si tu cherches à être grand, le doute, il est toujours là. Aujourd’hui, quand je ne marque pas sur un ou deux matches, le doute existe. Alors quand tu ne joues pas pendant six mois, je vous laisse imaginer (…) Je joue au foot pour réussir, pas pour être un joueur lambda. Je veux exister. Forcément, il y a de l’orgueil. Quand tu es dans ce type de période, la question, c’est : "Qu’est-ce que tu fais ?" J’ai décidé de tout mettre en oeuvre pour réussir. Aujourd’hui, je joue dans un endroit où on me donne des responsabilités.» Ekitike, qui insiste aussi sur le travail mental, estime ne pas avoir perdu son temps à Paris où il a appris.

En apprentissage dans la capitale

«J’ai toujours senti que j’avais le niveau. Mais il y avait un contexte. J’arrive dans la dernière année de Messi et de Neymar. Va les faire sortir… tu ne peux pas. Ils doivent jouer, ce sont les meilleurs joueurs du monde. Toi, t’es derrière, tu essayes de gratter du temps. Deux minutes, quinze minutes, deux matches sur le banc puis soixante minutes… Il n’y a pas de mensonge dans le foot. Il n’y a que la continuité qui te fait devenir un joueur qui peut compter. Je ne vais jamais dire que j’ai tout bien fait. J’aurais pu faire mieux, c’est la vérité, mais on ne m’a pas aidé à ce que je fasse mieux. On ne m’a pas donné de la confiance. Même pendant les entraînements, même à travers des discussions… On n’a jamais vraiment pris le temps de discuter avec moi pour pouvoir m’aider. Je me suis retrouvé dans une situation où j’ai été obligé de me débrouiller. Même en match, il fallait réfléchir à ma manière de me déplacer pour ne pas gêner tel ou tel joueur pour que l’équipe fonctionne. Tout ça, mélangé à une confiance qui n’était pas au maximum, avec un football différent… Ça fait beaucoup d’informations qui ont fait que ça n’a pas marché. Mais j’ai beaucoup appris (…) Je suis un joueur différent parce que je joue. Déjà 50 matches avec Francfort. J’ai perdu, j’ai gagné, j’ai marqué, j’ai loupé : et ça t’apprend en fait.»

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Le footballeur, qui veut s’approcher de la perfection mais qui a encore du boulot selon lui, a notamment été conseillé par un certain Karim Benzema, avec lequel il a échangé. Des discussions précieuses et bénéfiques qui l’ont aidées à avancer en tant que footballeur et homme. Plus confiant et minutieux dans son travail, Ekitike a aussi fait évoluer son jeu en Allemagne, où il veut être plus tueur face au but. Et cela semble lui réussir pour le moment. Mais l’ancien joueur du Stade de Reims en veut toujours plus. Tout cela pourrait d’ailleurs le mener vers l’équipe de France. C’est l’un de ses objectifs, même s’il est conscient que le chemin est encore long pour être appelé par Didier Deschamps.

Son avenir et les Bleus

«C’est le coach qui décide. Je me concentre sur la façon de toujours faire plus pour, pourquoi pas, y arriver un jour. Mais on est peut-être la meilleure nation du monde, les places sont chères donc il faut la mériter. Je vois ça comme le graal. L’équipe de France représente tout (…) Randal (Kolo Muani) était en équipe de France quand il jouait à Francfort. Il l’a fait, donc pourquoi pas moi ?» Mais pour lui, cela passera peut-être par un départ dans un club d’un plus gros calibre. « J’ai désormais de l’expérience et je marque des buts. Je suis concentré sur mon club, mais je sais que si je veux franchir un nouveau cap, je serai mieux préparé qu’à l’époque.»

D’autant qu’il y a déjà du beau monde prêt à l’accueillir dans le futur. Selon nos informations, Arsenal, Liverpool et West Ham se sont positionnés sur lui. De son côté, Francfort ne sera pas fermé à une vente. L’idée était de le laisser filer en 2026, mais si une proposition suffisamment intéressante arrive sur le bureau des dirigeants allemands cet été, la porte s’ouvrira. Bild révélait récemment que les pensionnaires de Bundesliga avaient fixé son prix de départ minimum à 80 M€. Ils veulent faire de lui le prochain transfert XXL du club. Les temps ont changé pour Hugo Ekitike, passé de pestiféré au Paris Saint-Germain à joueur vedette à Francfort.

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