L’interview coup de poing de Marco Otero sur la formation à l’OM

Par Matthieu Margueritte
3 min.
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La formation marseillaise est depuis longtemps un dossier sensible au sein du club phocéen. Ce mardi, Marco Otero a pris la parole pour faire une grosse mise au point.

C’est l’un des sujets récurrents à l’Olympique de Marseille. Beaucoup regrettent encore et toujours de ne pas voir de « minot » éclore au plus haut niveau avec l’équipe première phocéenne. Depuis mai 2022, Marco Otero, directeur technique de l’OM, a la lourde tâche, avec Yann Daniélou (directeur du centre de formation), de redorer le blason de la formation olympienne. Une mission pas facile, car beaucoup espèrent voir de purs Marseillais s’imposer. Or la carte marseillaise n’est pas un passe-droit pour Otero. « Être marseillais est un avantage, mais ce n’est pas une condition de profilage », a-t-il déclaré à La Provence.

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Le dirigeant phocéen a d’ailleurs profité de ce long entretien avec le quotidien local pour lâcher ses vérités, sans langue de bois. Car dernièrement, ce sujet sensible a été à l’origine de la fameuse réunion tendue du 18 septembre dernier entre ultras et la direction olympienne suite à la vague de départs massifs de « minots ». Pour Otero, il s’agit tout simplement d’un faux procès. Accusé de ne pas privilégier l’éclosion des jeunes talents marseillais, l’Espagnol n’y est pas allé par quatre chemins pour répondre à ses détracteurs. « Ça me fait rire, mais le problème de ne pas être marseillais, c’est seulement quand les joueurs ne sont pas bons. (Enzo) Sternal, tout le monde nous demande pourquoi il n’est pas chez les pros, mais il vient de Nancy ; (Darryl) Bakola n’est pas marseillais et ça ne pose pas de problème. »

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«Soit tu deviens footballeur à l’OM, soit tu deviens narcotrafiquant»

Un jugement à géométrie variable qu’il critique fortement. Car pour Otero, il n’y a qu’une vérité. Si un ou plusieurs minots ne sont pas conservés, c’est tout simplement parce qu’ils n’ont pas le niveau. « Je préfère prendre une décision qui fait pleurer un enfant pendant un jour plutôt que de le garder trois ans sans jouer une minute. L’OM va continuer à prendre les décisions par rapport à la qualité et au potentiel des joueurs, sans regarder les positions contractuelles. (…) Tu es bon ou tu n’es pas bon. La réalité, c’est qu’aucun des joueurs partis ne joue en D1 ou en D2. Il faut arrêter d’écouter ces histoires. La vérité, c’est celle du terrain. (…) Pour expliquer les carrières qui ne se font pas, on préfère toujours dire que le directeur du centre est un fils de p/. qui ne veut embaucher que des Espagnols, que le directeur sportif des pros dit de prendre tel agent pour y arriver, etc… »

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Enfin, le directeur technique de l’OM a également expliqué que le contexte marseillais constitue un autre problème à gérer avec les jeunes et leurs familles, dont certaines réclament des fortunes pour des enfants mineurs (Otero a cité l’exemple d’une famille réclamant 80 000€ de prime à la signature pour son enfant de 13 ans). « On oublie qu’on est dans la ville la plus pauvre de France. Ici, il y a deux options pour avoir un futur exceptionnel à court terme : soit tu deviens footballeur à l’OM, soit tu deviens narcotrafiquant… Et je ne parle pas du petit vendeur au coin de la rue. On n’arrive pas à faire comprendre aux jeunes que tu peux faire des études, comme Abdou Sbihi (directeur technique médical) ou Robert Nazaretian (conseiller du président), et que, même si tu ne seras pas milliardaire, tu auras une vie exceptionnelle. » Un entretien cash qui fera sûrement parler dans la cité phocéenne, mais qui a le mérite d’être clair.

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