Les rachats marquants de clubs de Premier League

Par Aurélien Macedo - Lucas Billard
18 min.
Chelsea FC @Maxppp

Newcastle s'apprête à passer sous pavillon saoudien et commence à rêver en grand. Un achat important qui pourrait avoir des conséquences sur le futur de la Premier League. Foot Mercato fait le point sur les principaux rachats de clubs dans l'élite anglaise au cours des dernières années.

Le pari gagnant de Roman Abramovitch à Chelsea

Le mois de juin 2003 restera à jamais gravé dans les mémoires des fans de Chelsea. Cette date correspond au rachat du club de l'ouest de Londres par le milliardaire Roman Abramovitch, pour 160M€ à Ken Bates, et donc au changement de dimension des pensionnaires de Stamford Bridge. L'investissement massif de l'homme d'affaires russe, qui a notamment attiré Didier Drogba à l'été 2004 en provenance de l'OM, en échange de 31M€, a rapidement permis aux Blues d'atteindre leurs objectifs. Les Invincibles d'Arsenal en 2004 ont en effet cédé la couronne d'Angleterre à leurs voisins de la capitale dès la deuxième année de Roman Abramovitch, en 2004-05, grâce à une équipe coachée par José Mourinho et composée de Cech, Terry ou encore Lampard, en plus de l'attaquant ivoirien. Ce titre de champion en Premier League a été le premier des cinq (2006, 2010, 2015, 2017) remportés par le propriétaire des Blues, qui a surtout su amener Chelsea sur le toit de l'Europe en 2012, après avoir échoué en finale de Ligue des Champions, en 2008. Les plus de 400 millions d'euros investis par Roman Abramovitch dans les transferts ont permis à Chelsea de remporter 18 trophées, dont 2 Ligues Europa (2013, 2019), depuis son arrivée. S'il a un temps été question d'un rachat, Roman Abramovitch n'a pas l'intention de laisser tomber un club qui, avant sa prise de pouvoir, ne comptait qu'un petit titre de champion d'Angleterre (1955), et qu'il a donc majoritairement façonné. En l'espace de 15 ans, Roman Abramovitch a fait de Chelsea une puissance majeure au Royaume de Sa Majesté tout en faisant une place au club sur la scène européenne.

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Manchester City et les Émiratis

Deuxième club de Manchester, City a longtemps eu du mal à soutenir la comparaison avec son voisin de United. Malgré une période faste à la fin des années 1960 et au début des années 1970 avec notamment un succès en coupe d'Europe des vainqueurs de coupes lors de la saison 1969-1970, Manchester City connaît une descente lors de l'exercice 2000/2001. Remontant immédiatement, les Sky Blues végèteront ensuite dans le ventre mou du championnat. En juillet 2007, le club va connaître un changement avec l'arrivée du Thaïlandais Thaksin Shinawatra à la tête du club. S'ensuivra un recrutement ambitieux avec l'arrivée de l'ancien sélectionneur de l'Angleterre Sven-Göran Eriksson à la tête du club et le recrutement de plusieurs joueurs importants pour une équipe qui évoluait alors dans le bas de tableau en Premier League. La sensation italienne Rolando Bianchi arrive de la Reggina tandis que le bulgare Martin Petrov vient en provenance de l'Atlético. Étonnant avec le Shakhtar Donetsk, Elano arrive tout comme Vedran Corluka, Felipe Caicedo, Benjani ou encore le bad boy Valeri Bojinov. La saison ne sera pas mauvaise, mais elle se conclura par une neuvième place et Thaksin Shinawatra vendra le club au bout d'un an. Si le nom de Thaksin Shinawatra n'est pas vraiment connu dans le monde du football anglais, c'est aussi parce que ses successeurs vont faire bien mieux. Lors de l'été 2008, un fonds d'investissement émirati avec à sa tête Khaldoon Al Mubarak prend le club en main et le transforme vite en une machine de guerre. En trois saisons, le club parvient à se qualifier pour la Ligue des Champions et remporte même la Premier League l'année suivante, en 2011/2012. De nouveau vainqueur du championnat à trois reprises depuis (2014, 2018 et 2019), Manchester City vise désormais l'Europe avec comme meilleur résultat une demi-finale de Ligue des Champions lors de la saison 2015/2016. En ayant attiré des joueurs comme Carlos Tevez, David Silva, Sergio Agüero, Robinho, Mario Balotelli ou encore Yaya Touré, Manchester City est devenu un grand d'Angleterre grâce à ses propriétaires émiratis.

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Wolverhampton sous pavillon chinois avec l'ombre de Jorge Mendes

Club historique en Angleterre, le Wolverhampton Wanderers est l'un des douze fondateurs du championnat anglais. Avec trois championnats à son actif et quatre FA Cup, l'équipe au maillot orange s'est construit un palmarès lors de la première moitié du 20e siècle. Racheté en 2007 par Steve Morgan, le club évolue alors en Premier League. Si ce dernier parvient à faire remonter le club en 2008/2009 après deux ans au pouvoir, il ne parviendra à le maintenir que trois saisons dans l'élite. S'ensuivent deux relégations consécutives, mais aussi un retour en Championship au terme de la saison 2013/2014. Stagnant ensuite, les Wolves devront leur salut à l'arrivée du fonds chinois Fosun International à la tête du club. Malgré une première saison ratée sous Walter Zenga qui s'achève par une piteuse quinzième place, le club va vite réagir. L'agent Jorge Mendes qui est très proche du co-fondateur de Fosun International Guo Guangchang met en place ses réseaux. Ainsi l'équipe prend un accent lusophone. Après avoir fait venir un an plus tôt Helder Costa et Ivan Cavaliero, il facilite les venues de Willy Boly (FC Porto), Diogo Jota (Atlético de Madrid), Ruben Vinagre (AS Monaco), mais surtout celle d'un certain Ruben Neves (FC Porto). Grand espoir du football portugais, le milieu de terrain prend le risque d'aller en deuxième division. Sa carrière aurait pu en pâtir, mais au final elle a pris une autre dimension au même titre que Wolverhampton. Champion de Championship et promu en Premier League avec à sa tête Nuno Espirito Santo, le club des West Midlands s'affirme très vite avec une septième place et un jeu léché. Sixième cette saison suite à l'arrêt du championnat pour cause de pandémie de coronavirus, mais aussi encore engagé en huitième de finale d'Europa League, Wolverhampton est en train de se faire une place dans le gratin anglais. Le plus dur est à venir, mais le modèle prôné porte jusqu'à présent ses fruits.

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Watford, nouvelle tête d'affiche de la famille Pozzo

«Les propriétaires veulent faire de Watford un grand club». Voilà ce qu'avait déclaré Gianfranco Zola, entraîneur de l'époque, en 2012 peu de temps après le rachat de Watford à Laurence Bassini par la famille Pozzo (29 juin 2012), également propriétaire de l'Udinese en Italie et de Granada en Espagne. Évoluant en Championship depuis 2007, les Hornets ont acquis leur accession à l'élite à l'issue de la saison 2014-2015. Le projet a donc mis du temps à se mettre en place. Depuis, le club de la banlieue de Londres a su se maintenir en Premier League. Sur les quatre dernières années, Watford fait partie du ventre mou du championnat anglais, avec une 14e position en moyenne. Un bilan décevant au regard des 312M€ injectés sur le marché des transferts depuis le changement de propriétaire, alors que l'été 2015 a marqué le début des grandes dépenses pour le club. Tout cela a notamment donné lieu à la valse des entraîneurs (9 changements de coach) sous l'ère Pozzo. Si l'exercice 2018-2019 a assurément été le meilleur des pensionnaires de Vicarage Road depuis le rachat par la famille Pozzo (11e place, 50 points), l'échec de cette saison 2019-2020 est assez étonnant au regard de la précédente. Watford a certes réussi l'exploit de faire chuter Liverpool (3-0) après 44 matches sans défaite en championnat, mais le maintien en PL (17e, 27 points) est loin d'être garanti pour Abdoulaye Doucouré et ses partenaires. La route qui sépare les Hornets de la lignée des grands clubs est encore étroite et sinueuse.

Everton n'y arrive pas sous Farhad Moshiri

Avec neuf titres de champion d'Angleterre à son actif, Everton fait partie des clubs importants de l'autre côté de la Manche. En février 2016, quand les supporters des Toffees ont vu Farhad Moshiri racheter 49,9% des parts du club (pour environ 100M€) et en devenir actionnaire majoritaire, l'espoir de s'élever à nouveau parmi les plus grands né à nouveau. L'homme d'affaires irano-britannique, qui détient depuis juillet 2019 77,2% du club, était actionnaire minoritaire d'Arsenal jusqu'en 2016. Avant de revendre ses parts à Alisher Usmanov, qui est lui aussi désormais lié aux Toffees (l'Ouzbek a payé 34,3M€ pour s'offrir le naming du futur stade d'Everton) depuis la vente de ses parts du club londonien à Stan Kroenke, propriétaire américain des Gunners. Depuis l'arrivée de Farhad Moshiri, le club a dépensé plus de 500M€ sur le marché des transferts pour se donner les moyens de réussir et de concurrencer les gros poissons de Premier League. Cet investissement massif ne s'est pourtant pas traduit par un changement radical dans les résultats. Déjà considérés comme un club sérieux chaque année en Angleterre, les Toffees oscillent entre la 7e et la 8e place au fil des saisons et font preuve d'irrégularités dans leurs performances sur 38 journées. Quand ils ont atteint la phase de poules de la Ligue Europa, en 2017-2018, ils n'ont pas pu se sortir d'un groupe composé de l'Atalanta, l'OL et l'Apollon Limassol. Le club de Liverpool, qui pointe actuellement à la 12e place du classement (37 points) en Premier League, a du mal à franchir un cap. Avec un stade où il est toujours compliqué de venir chercher des points, un public fidèle et bruyant ainsi qu'un coach d'envergure en la personne de Carlo Ancelotti, Everton réussira-t-il à s'immiscer parmi les plus grands d'Angleterre dans les années à venir ?

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Vichai Srivaddhanaprabha et Leicester au sommet de la Premier League

L'histoire entre Vichai Srivaddhanaprabha et Leicester est à la fois belle et tragique. Elle débute à l'été 2010 quand l'homme d'affaires thaïlandais qui est à la tête du King Power International Group décide de prendre en main le club anglais. Alors en Championship, les Foxes sont habitués à faire l'ascenseur. L'ambition est de revenir en Premier League pour s'y établir. Cela mettra quatre ans avec notamment un barrage perdu contre Watford suite à un scénario fou en 2012/2013. Retrouvant l'élite lors de la saison 2014/2015, Leicester sera longtemps lanterne rouge, mais se sauvera suite à une fin de saison de folie. S'ensuivra alors le mercato le plus rentable de la Premier League. En faisant venir Christian Fuchs (Schalke 04), Robert Huth (Stoke City), Shinji Okazaki (Mayence), N'Golo Kanté (Caen), Yohan Benalouane (Atalanta), Gökhan Inler (Napoli), Demarai Gray (Birmingham City) et Daniel Amartey (Copenhague) pour près de 35 millions d'euros, Leicester va écrire la plus belle page de son histoire. Emmené par le coach italien Claudio Ranieri et avec des joueurs comme Riyad Mahrez, Jamie Vardy, Danny Drinkwater ou encore Kasper Schmeichel qui vont s'affirmer, le club anglais surprendre son monde. Profitant de la saison compliquée de Manchester City, Liverpool, Manchester United et Chelsea, les Foxes se montreront bien plus régulier qu'Arsenal et Tottenham afin de remporter le titre. Le premier de l'histoire du club. L'année suivante, une autre belle page est écrite avec un quart de finale de Ligue des Champions. Désormais ancré dans le paysage anglais, Leicester a cependant vécu une tragédie la saison dernière. Le 27 octobre 2018, Vichai Srivaddhanaprabha décède dans un accident d'hélicoptère aux abords du King Power Stadium. Son fils Aiyawatt lui succède dans des circonstances tragiques. Les joueurs, les supporters, la famille du président, tous sont unis dans la détresse. Le destin de Leicester est cependant un bel hommage puisque le club est troisième de Premier League cette saison et semble bien parti pour retrouver la Ligue des Champions.

La famille Liebherr a réveillé Southampton

En 2009, Southampton se retrouve relégué en League One (D3 anglaise) et sous contrôle judiciaire. Dans une grande difficulté économique, le club va finalement passer sous pavillon suisse avec l'irruption de l'homme d'affaires Markus Liebherr. Très proche des supporters, il décédera d'un arrêt cardiaque l'été suivant. Katharina, sa fille, va alors lui succéder et emmènera le club en Premier League après deux montées successives. Après un maintien acquis la première année (14e), le club va enchaîner quatre belles saisons entre la 6e et la 8e place. De nombreux joueurs vont se révéler (Sadio Mané, José Fonte, Morgan Schneiderlin, Virgil van Dijk, Alex Oxlade-Chamberlain, Callum Chambers, Luke Shaw, Nathaniel Clyne ou encore Adam Lallana) et le club fera de belles plus-values. Capables d'apporter aussi des joueurs d'expérience comme Victor Wanyama, Toby Alderweireld ou encore Dusan Tadic, les Saints pourront compter sur de bons coachs avec Mauricio Pochettino puis Ronald Koeman à la tête de l'équipe première. Claude Puel suivra aussi, mais les mauvais résultats commenceront à arriver avec le désengagement de la propriétaire suisse. Désormais propriété de fonds chinois, avec à sa tête Lander Sports Investment, le club basé au St Mary's Stadium est désormais un habitué de la deuxième partie de tableau en Premier League. Cependant, Katharina Liebherr conserve encore aujourd'hui 20% du club. Les résultats sont plus mitigés depuis l'arrivée des investisseurs chinois, mais le club devrait encore se maintenir dans l'élite une nouvelle saison.

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Aston Villa, monument instable

Sept fois vainqueur du championnat d'Angleterre et victorieux de la Coupe des Clubs Champions en 1982, Aston Villa est un club historique de la première division anglaise. Mais à force de jouer avec le feu, le club de Birmingham s'est brûlé les ailes et a été relégué en Championship à l'issue de la saison 2015-2016. Cet été-là, le Dr Tony Jiantong Xia, propriétaire du conglomérat chinois Recon, a racheté le club que détenait l'Américain Randy Lerner depuis 2006 pour environ 75M€. Le nouveau patron des Villans voulait alors faire de son équipe un membre permanent du Big 6 en Angleterre. Sauf que tout ne s'est pas passé comme prévu. Les 85,5M€ mis sur le mercato n'ont pas empêché Aston Villa de finir 13e en deuxième division. Un échec criant pour Tony Xia. Après la défaite 1-0 en finale des play-offs face à Fulham pour accéder à l'élite l'année suivante, l'homme d'affaires chinois a été dans l'obligation d'accueillir deux nouveaux actionnaires au sein du capital de son club afin de régler des problèmes de trésorerie. Le groupe NSWE (55% des parts), détenu par l'Américain Wes Edens (co-propriétaire des Milwaukee Bucks en NBA) et surtout Nassef Sawiris, homme le plus riche d'Égypte et président du club, a sauvé Aston Villa et l'a mené en Premier League à l'issue de l'exercice 2018-2019. Le retour des Villans en PL est toutefois catastrophique (19e, 25 points). Les près de 160M€ mis sur la table pour renforcer l'effectif de Dean Smith conduisent pour l'instant les pensionnaires de Villa Park sur le chemin du retour en Championship. La stabilité semble être le premier pas à effectuer pour Aston Villa avant de retrouver, peut-être, un statut digne de ce nom et, pourquoi pas, son lustre d'antan.

Fulham a multiplié les erreurs avec Shahid Khan

Plus ancienne écurie londonienne dans le circuit du football, Fulham a changé de main à l'été 2013, mais pas forcément de dimension. Propriétaire depuis 1997, l'Égyptien Mohamed Al Fayed a cédé le club du sud-ouest de Londres, qui venait de boucler l'exercice 2012-13 à la 12e position en Premier League, au milliardaire américain d'origine pakistanaise, Shahid Khan (aussi propriétaire des Jaguars de Jacksonville en NFL), en échange d'un chèque de près de 175M€. Avec un nouveau boss faisant partie des 400 hommes les plus fortunés des États-Unis, les supporters des Cottagers pouvaient s'attendre à de grandes choses. «Ma priorité est d'assurer que le club et le stade Craven Cottage aient tous deux un avenir durable en Premier League dont les générations présentes et futures puissent être fières. Nous dirigerons le club avec prudence et attention», avait d'ailleurs lancé le nouvel homme fort de Fulham à son arrivée. Près de sept ans après, force est de constater que l'échec est cuisant. Dès la première année de Shahid Khan, Fulham a pris la direction de l'échelon inférieur après une saison médiocre dans l'élite (19e, 32 points). Les Lilywhites ont ensuite végété dans la seconde moitié du tableau en deuxième division (17es en 2014-15, 20es en 2015-16) avant de reprendre le droit chemin. Après avoir effleuré un retour en PL en 2017, le club londonien a atteint son objectif en sortant vainqueur des play-offs pour accéder à la Premier League. Shahid Khan a alors profité de la puissance du Championnat d'Angleterre et de la richesse liée à ses droits TV pour se renforcer considérablement (15 arrivées) sur le marché des transferts à l'été 2018. En recrutant notamment le Niçois Jean-Michaël Seri ou encore le Marseillais Frank Zambo Anguissa, Fulham a plus dépensé en l'espace de quelques semaines (116,1M€) que lors des cinq années précédentes (100M€). Une stratégie qui s'est avérée perdante : les Cottagers ont rapidement fait machine-arrière en bouclant la saison 2018-2019 à une décevante avant-dernière place du classement en Premier League. Actuellement 3e de Championship, Fulham peut croire à la remontée. Shahid Khan reconduira-t-il les mêmes erreurs que deux ans auparavant ? Une chose est sûre, l'objectif de l'Américano-Pakistanais est encore loin d'être atteint.

Le détesté Vincent Tan s'est racheté une image à Cardiff

Si l'arrivée d'un nouvel investisseur peut être bien ou mal perçu, difficile de faire pire entrée en matière que Vincent Tan. En 2010, le club passe sous pavillon malaisien et va connaître un changement d'identité deux ans plus tard. Jouant habituellement en bleu, Cardiff va porter un maillot rouge à partir de 2012, car la couleur bleue est souvent associée au deuil en Asie. Pour ne pas froisser les sponsors, il fait donc ce changement et décide également de modifier le logo du club. Celui-ci passe du bleu au rouge et le merle qui représente les Bluebirds laisse place au Dragon Gallois. Un temps, le club aurait même pu s'appeler Cardiff City Dragons, mais l'idée a été avortée puisque ce nom était déjà pris par un club de football gay de la capitale galloise. En 2015 finalement, il a fait un rétropédalage en revenant aux symboles qui ont fait l'histoire du club afin d'unir les supporters. Sur le terrain, le résultat est contrasté. Assez stable et doté d'une belle puissance financière, il a connu deux montées en Premier League qui ont été automatiquement suivies d'une descente. Jamais menacé d'une descente en League One (D3) depuis l'arrivée des Malaisiens, le club est actuellement neuvième de Championship. On est très loin d'un rachat catastrophique sportivement, mais il manque encore beaucoup de choses pour que Cardiff devienne un bastion du football britannique.

Nottingham Forest, le "satellite" de l'Olympiakos

Lointaine est l'époque où Nottingham Forest, fort de ses deux victoires en Coupe des Clubs Champions (1979,1980) régnait sur le football européen. Depuis 2008, les Reds ne font plus partie de l'élite et végètent en deuxième division anglaise. Le rachat du club du nord de l'Angleterre, sujet à des problèmes financiers, par la famille koweïtienne Al-Hasawi, en juillet 2012, n'a rien changé. Après cinq ans ponctués d'échec à la tête du club , la famille du Koweït a cédé, en mai 2017, 100% des parts de Nottingham Forest au Grec Evángelos Marinákis, qui possède également l'Olympiakos dans son pays. «Notre intention est de garder Nottingham Forest profondément ancrée dans la culture du football anglais. Notre objectif est de ramener les jours de gloire». Tels étaient les propos forts et ambitieux d'un homme ayant glané 10 trophées depuis son arrivée au Pirée. Le chantier s'annonçait toutefois bien différent pour un club venant de boucler la saison 2016-2017 à la 21e place (sur 24) en Championship, et donc d'éviter de peu une relégation en League One (D3). Mais si le magnat de la marine marchande n'a pour le moment pas réussi à faire remonter le club en Premier League, il suit une progression intéressante tant la pente était raide au départ. Nottingham a en effet terminé 17e de D2 pour la première saison d'Evángelos Marinákis, avant de finir l'exercice suivant en 9e position, à 8 points des play-offs. Avant que la saison actuelle ne soit suspendue en raison de la pandémie de coronavirus, les Rouge et Blanc pointaient à la 5e place de Championship. L'espoir d'un retour dans l'élite du Royaume pour ce club mythique, entraîné par Sabri Lamouchi après les passages d'Aitor Karanka et Martin O'Neill, est donc encore entier. Suivant une stratégie prudente, l'homme d'affaires grec n'a pas massivement dépensé en transferts depuis son arrivée en Angleterre (42,1M€), et a décidé de miser sur de jeunes talents prometteurs comme le Portugais Joao Carvalho (acheté 15M€ à Benfica), tout en mixant avec des joueurs plus expérimentés pour les encadrer (Carl Jenkinson, Nuno Da Costa, Sammy Ameobi). Si Nottingham Forest poursuit sur cette voie, le retour en Premier League pourrait bien venir récompenser le travail effectué ces trois dernières années. Le City Ground pourrait enfin de nouveau vibrer et remplir ses fans de bonheur, à défaut de leur offrir le toit de l'Europe.

Queen Park Rangers et les échecs de Tony Fernandes

Club historique de Londres, les Queens Park Rangers ont été fondés en 1882. S'ils ne comptent qu'une League Cup glané en 1967 ainsi que deux championnats de deuxième division anglaise comme palmarès, les Hoops ont aussi terminé à la deuxième place du championnat anglais en 1976. Racheté en 2007 par l'ancien patron de Formule 1 Renault Flavio Briatore et le patron de la F1 Bernie Ecclestone, le club revient dans la lumière en 2011 avec une montée en Premier League. L'homme d'affaires malaisien Tony Fernandes prend alors le pouvoir. Le patron d'Air Asia (aussi connu comme Malaysia Airlines) va renforcer le club au mercato hivernal puisqu'il ne prend le contrôle du club que le 23 août. Bobby Zamora (Fulham), Djibril Cissé (Lazio), Samba Diakité (Nancy), Federico Macheda (Manchester United) ou encore Taye Taiwo (AC Milan) vont aider le club dans l'opération maintien. Celui-ci aura bien lieu avec 1 point d'avance sur les Bolton Wanderers et ce malgré une défaite 3-2 contre Manchester City, qui permettra aux Sky Blues de devenir champions. Maintenu, QPR va voir grand, trop grand. Robert Green (West Ham), Park Ji-Sung (Manchester United), José Bosingwa (Chelsea), Julio César (Inter Milan), Esteban Granero (Real Madrid) et Stéphane Mbia (Marseille) vont rejoindre les rangs de QPR afin de jouer la première partie de tableau. Le flop sera retentissant, malgré l'arrivée de Loïc Rémy lors du mercato hivernal. Incapable de gagner un des 16 premiers matches de la saison, QPR va terminer bon dernier à 14 points du premier relégable. Malgré une remontée l'année suivante, le club terminera de nouveau dernier et se retrouve désormais englué dans le ventre mou du Championship.

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