Mexique : c’est le chaos total à six mois du Mondial 2026
Presque six mois avant l’ouverture de son Mondial 2026, qu’il co-organisera, le Mexique traverse une sérieuse crise de résultat. Ce qui a provoqué une lourde tension entre les supporters et les joueurs de la sélection d’El Tricolor.
Victorieuse de la Gold Cup l’été dernier, la sélection mexicaine se présentait comme la mieux armée des trois organisateurs du prochain Mondial 2026 et espérait faire quelque chose de grand après sa victoire contre les États-Unis en finale du tournoi américain. «La Coupe du monde 2026 sera un grand test pour nous et nous avons un an pour bien nous y préparer (…) Oui, nous avons bien progressé ces derniers temps dans la CONCACAF, car le Panama, le Canada et les États-Unis nous avaient devancés et nous avions l’impression de stagner. Aujourd’hui, je pense que nous occupons une place prépondérante au sein de la CONCACAF», assurait le sélectionneur Javier Aguirre après le sacre.
Les supporters demandent le départ du sélectionneur
Mais depuis, El Tricolor semble avoir du mal à assumer son statut de pays organisateur. En préparation pour son grand événement, l’équipe mexicaine n’a gagné aucun de ses matches depuis le mois de juillet dernier et cette victoire en Gold Cup. Avec quatre nuls décevants concédés contre le Japon, la Corée du Sud, l’Uruguay ou encore l’Équateur, elle a également essuyé une lourde défaite à domicile contre la Colombie, sur un score de 4-0 qui a inquiété les supporters d’El Tri, qui ont hurlé «¡Fuera Vasco !» pour demander le départ de Javier Aguirre au sein de l’Estadio Corona.
Une situation inquiétante à six mois de la Coupe du monde. «Bien que le Mexique progresse vers la Coupe du monde 2026, il semble de plus en plus vulnérable face aux nations mieux classées», explique La Jornada. «Le Mexique doit veiller à ne pas se ridiculiser en 2026 et poursuivre son processus», ajoute le Los Angeles Times. Car les supporters locaux s’impatientent et ont notamment été virulents contre leur équipe à l’issue du nul concédé contre l’Uruguay (0-0), samedi à Torreón. «L’atmosphère autour de l’équipe nationale mexicaine est de plus en plus tendue. Face à la pression croissante et aux demandes de changement des supporters, Javier “Vasco” Aguirre se retrouve au cœur de la tourmente», ajoute le média Record, après des déclarations qui ne passent pas après le match contre la Celeste : «nous n’avons pas pu conclure, non, mais j’ai senti une tension positive, des aspects encourageants par rapport à la précédente. Statistiquement, en termes de chiffres, je suis satisfait de ce que les garçons montrent».
Gilberto Mora, la seule éclaircie de la sélection
Mais au-delà du style de jeu, le principal problème est la succession de Guillermo Ochoa au poste de gardien de but. Raúl Rangel, l’un des neuf joueurs testés à ce poste, a été hué par le public après avoir été annoncé titulaire au détriment de Carlos Acevedo, que de nombreux supporters mexicains souhaiteraient voir comme numéro un de l’équipe. « C’est triste de jouer à domicile et de se faire huer, d’entendre les gens crier “Vasco dehors” ou “puto” au gardien (…) C’est vraiment triste. C’est peut-être pour ça qu’ils nous emmènent toujours aux États-Unis pour disputer des matches amicaux », a lâché l’attaquant de Fulham, Raúl Jiménez.
Le jeune talent Gilberto Mora (17 ans), entré peu avant la mi-temps, a été l’un des rares à se distinguer lors du nul contre l’Uruguay. La jeune pépite est le symbole d’une grosse individualité dans un collectif encore trop incertain, rempli de jeunes joueurs et d’anciens cadres vieillissants, à l’instar d’Edson Álvarez ou Hirving Lozano. Dans la nuit de mardi à mercredi, le Mexique affrontera le Paraguay, une autre équipe qualifiée pour la Coupe du monde, avec l’espoir de redresser la barre et montrer un meilleur visage avant mars prochain et un dernier rassemblement de répétition.