Coupe du monde des clubs

Viré de l’OL, John Textor fait son petit chef à Botafogo !

À l’issue du huitième de finale du Mondial des Clubs perdu par Botafogo contre Palmeiras (0-1), John Textor a décidé de virer son coach Renato Paiva, à la surprise générale. Et visiblement, l’Américain a fait preuve d’un certain interventionnisme.

Par Matthieu Margueritte
4 min.
John Textor @Maxppp

Le contraste est saisissant. Le 20 juin dernier, John Textor interrompait une interview d’après-match de Renato Paiva pour aller embrasser son coach, après la victoire historique de Botafogo face au Paris Saint-Germain à la Coupe du Monde des Clubs (1-0). Un succès de choix puisque c’était la première fois depuis 2012 qu’une équipe sud-américaine l’emportait face à une formation du Vieux continent. Huit jours plus tard, le Portugais a été viré sans ménagement par le boss d’Eagle après l’élimination du Fogão en huitième de finale du Mondial des Clubs par le rival Palmeiras (0-1). Un coup de balai qui peut surprendre. Botafogo est loin d’avoir subi une humiliation et Paiva était arrivé aux commandes en février seulement. Malheureusement pour lui, il est devenu le 11e coach licencié par Textor depuis l’arrivée de l’Américain à Rio de Janeiro en 2022.

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Textor veut son Botafogo Way

«John Textor et le conseil d’administration du département de football sont à la recherche d’un nouvel entraîneur pour relever le défi de continuer sur la voie des titres, de se battre pour deux championnats Libertadores et brésiliens et pour le titre sans précédent de la Copa do Brasil», pouvait-on lire sur le communiqué publié par le club. Au Brésil, la presse locale a expliqué ce limogeage par le désir de John Textor d’engager un coach plus offensif, qui puisse pratiquer le style de jeu créé par l’Américain, c’est-à-dire le « Botafogo Way ». Personne n’est encore en mesure d’expliquer précisément le concept inventé par la personne la plus détestée de la ville de Lyon, mais toujours est-il que l’homme d’affaires a réuni toute son équipe à l’issue du match pour leur tenir ce discours.

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Une façon d’annoncer un interventionnisme plus grand chez les vainqueurs de la Copa Libertadores 2024 ? Avant sa mise en retrait de l’Olympique Lyonnais et la nomination de Michele Kang, Textor avait déclaré qu’il allait clairement se concentrer sur la formation carioca. «Je vais passer beaucoup plus de temps à penser à Eagle globalement, en revenant davantage à Botafogo. J’ai d’excellents partenaires au sein d’Eagle Football Group, des actionnaires qui prendront sur eux de régler des problèmes que je n’ai honnêtement pas très bien su gérer en France. J’ai hâte de renouer avec le Brésil.» Et ce soir, Globo relaie une information selon laquelle Renato Paiva pense que l’une des raisons ayant provoqué son licenciement surprise serait justement un interventionnisme trop pensant de Textor.

Textor n’aimait pas les compos

« L’allégation porte sur l’interférence (de Textor) dans la composition des équipes. Cela se produit depuis que Botafogo est au Brésil. Par exemple, Cuiabano joue en tant qu’attaquant. Textor n’aime pas ça parce qu’il veut vendre Cuiabano en tant que latéral, et cela entrave le plan commercial. Et c’est là que se trouve la raison essentielle : la formation avec trois milieux défensifs. Textor s’était déjà plaint de cette formation lors du match nul 0-0 (en championnat contre Palmeiras). Paiva estime que Botafogo a contrôlé le match et je suis d’accord avec lui. Textor lui a dit qu’il ne voulait plus voir l’équipe jouer comme ça. Ce n’est pas le « Botafogo Way » », a lâché le présentateur de SporTV, André Rizek, à qui Renato Paiva aurait fait cette confidence. ESPN confirme que le choix d’avoir aligné trois récupérateurs aurait agacé Textor, mais assure-lui aussi que les membres du board de Botafogo ne s’attendaient pas à voir Paiva être débarqué après seulement 24 matches passés à la tête du Glorioso. Le Portugais aurait d’ailleurs appris la nouvelle par la bouche d’Alessandro Brito (directeur sportif) et s’attendait à avoir au moins une explication de la part de Textor. Mais le coup de fil de l’Américain ne viendra jamais.

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Mis sur la touche à Lyon, John Textor semble décidé à faire de Botafogo son nouveau joujou. Consultant sur SporTV, Gilmar Ferreira valide cette thèse. « Quand je l’ai appris, il était bien plus de minuit, j’ai envoyé quelques messages et certains m’ont répondu. J’étais déjà endormi, d’autres m’ont répondu ce matin, disant que les choses n’allaient pas bien depuis la victoire contre Seattle lors du premier match de Botafogo. Mais il y a eu la victoire contre le PSG, qui a un peu calmé le mécontentement, et la défaite contre l’Atlético de Madrid a ramené un climat de grand mécontentement, qui a culminé avec l’élimination contre Palmeiras. J’ai vu beaucoup de gens critiquer l’attitude de Botafogo, traiter Renato Paiva de lâche. Je ne suis pas vraiment d’accord, je pense que Botafogo est en train de vivre une année très spéciale. Cette restructuration de Botafogo est pleine de hauts et de bas. L’effectif est constitué pendant la compétition, certains joueurs sont arrivés juste avant la compétition. Il ne faut pas oublier qu’il a fallu 45 jours pour annoncer un entraîneur. Là, finalement, ça repart, avec le championnat brésilien qui est en jeu, la Libertadores, et j’en passe. Je ne sais pas où John Textor veut en venir, mais je pense qu’il a vraiment adopté la façon brésilienne de voir le football. Gagner, c’est bien. Perdre, c’est nul. » Et c’est Renato Paiva qui en a fait les frais. En attendant le suivant…

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