Ligue 2

Budget, formations, recrutement… Quel avenir pour Caen en National ?

Relégué en National pour la première fois depuis plus de 40 ans, le Stade Malherbe de Caen a touché le fond vendredi soir, après une saison noire conclue par une humiliation à domicile contre Martigues (0-3). Mais dans ce chaos, une certitude demeure : le clan Mbappé, propriétaire majoritaire, reste aux commandes et prépare déjà le redressement. Reste à savoir avec quels moyens… et quelles ambitions.

Par Raphaël Raffray
4 min.
Budget, formations, recrutement… Quel avenir pour Caen en National ? @Maxppp

Relégué officiellement en National après une vingtième défaite de la saison contre Martigues (0-3), le Stade Malherbe de Caen a vécu vendredi soir une soirée douloureuse, marquant la fin d’une saison catastrophique. Sur la pelouse de d’Ornano, les supporters ont craqué. « Un, puis deux, puis dix supporters ont envahi la pelouse. Provoquant vite un effet boule de neige. Cette fois, la colère n’était plus contenue (…). Au milieu du chaos, des larmes. Celles de supporters mais aussi de certains employés du club, des gens qui dédient leur vie à Malherbe. Le calice jusqu’à la lie. », décrit Ouest-France. Cette relégation marque également un tournant historique : Caen n’avait plus connu le troisième échelon depuis 41 ans. La descente est vécue comme un véritable traumatisme pour le club et ses fidèles, avec un sentiment d’abandon mêlé à celui d’un immense gâchis. Mais dans ce marasme, reste la question de l’avenir du club.

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Le projet du clan Mbappé reste d’actualité

Pour autant, un retrait du clan Mbappé, actionnaire majoritaire à 80 % depuis moins d’un an, n’est pas à l’ordre du jour. Selon plusieurs sources proches du club, les investisseurs n’ont pas l’intention de se désengager. L’Équipe rapporte que cette décision s’explique à la fois par l’impossibilité actuelle de valoriser financièrement le club, mais aussi par la volonté de réellement mettre en œuvre leur projet, encore embryonnaire.

La famille du joueur du Real Madrid, qui avait pris les commandes à l’été 2023 avec ambition, veut désormais bâtir un plan de relance. Mais pour cela, il faudra d’abord convaincre la DNCG. Toujours selon L’Équipe, le déficit structurel du club s’élevait à 11 millions d’euros l’an dernier. Une partie de cette somme devra être comblée pour espérer conserver le statut professionnel, indispensable pour maintenir une certaine stabilité.

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Une cure d’austérité en vue ?

Cette relégation entraîne aussi mécaniquement une réduction drastique du budget. Le SMC, qui fonctionnait avec environ 15 M€ cette saison, devra réduire la voilure. D’après la presse régionale, la masse salariale sera l’un des premiers postes à être allégés, avec 13 joueurs en fin de contrat ou de prêt. Des départs comme ceux d’Alexandre Mendy, Bilal Brahimi ou d’autres éléments ayant des clauses de sortie sont attendus. «Le National, c’est un championnat très difficile, commente Pierre Mankowski, entraîneur emblématique du Stade Malherbe, à Ici Normandie (ex France Bleu). Quand on voit des clubs comme Valenciennes ou Bordeaux qui sont descendus, ils ne remontent pas forcément tout de suite dans un premier temps. Tout est négatif parce que maintenant, il va falloir régler les problèmes avec les joueurs. Certains sont encore sous contrat, certains vont à tout prix vouloir partir, certains vont pas trouver de club et tout ça va encore être très compliqué. Après, il va falloir économiser de l’argent. Donc là on va s’en prendre aux salariés du club qui n’y sont pour rien. Le positif, il sera peut être dans un an si Malherbe repart sur des bases solides, mais en attendant il faut les mettre en place.»

Du côté des salariés du club, l’inquiétude reste également vive. Le souvenir du plan social de 2021, où 23 équivalents temps plein avaient été licenciés, ressurgit. Des suppressions de postes sont redoutées, même si elles pourraient être moins massives. A en croire L’Équipe, la direction actuelle, représentée par Ziad Hammoud à la présidence et Reda Hammache à la direction sportive, devrait être reconduite. Hammoud, bien qu’inexpérimenté, conserve la confiance du clan Mbappé. Hammache, lui, aura l’occasion de construire un effectif cohérent dès l’intersaison, avec l’avantage de bien connaître le Championnat National, qu’il avait côtoyé avec Nîmes entre 2019 et 2022.

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Miser sur la formation pour rebondir

Dans ce contexte morose, la formation reste l’un des rares motifs d’espoir. Ouest-France souligne que le secteur jeunesse, cher à Kylian Mbappé, devrait conserver ses moyens et son rôle central dans le projet. Les performances des équipes U17 et U19, toutes deux en tête de leurs championnats, témoignent d’un réservoir prometteur. Le magazine Foot Normand prévient cependant : « Dans un domaine ultra-concurrentiel comme le recrutement de jeunes joueurs, une descente en National pourrait sérieusement amoindrir le potentiel de séduction du Stade Malherbe. (…) Certains clubs adverses n’hésitent pas à rappeler la situation sportive, pour le moins délicate, des “Rouge et Bleu”. »

Interrogé par le média, Pascal Plancque, directeur technique du club, reconnaît ce risque mais veut rester confiant. « C’est vrai que ça peut créer une incertitude. Mais Caen a une excellente réputation en matière de formation. Les gamins, ce qu’ils souhaitent, c’est être bien formés et avoir la possibilité d’évoluer en équipe première », explique-t-il. Une promesse que le SMC a su tenir récemment, avec les exemples de Brahim Traoré, Noé Lebreton ou Godson Kyeremeh. C’est peut-être là que le renouveau de Caen peut commencer : en bâtissant un collectif jeune, ambitieux, et enraciné dans l’ADN du club.

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