Serie A

Antonio Conte menace de démissionner du Napoli !

Antonio Conte est en colère et le fait savoir. Après la nouvelle défaite du Napoli face à Bologne, l’entraîneur italien a laissé éclater sa frustration, mettant en doute l’engagement et la mentalité de son équipe. Troisième de Serie A mais en plein doute, le club napolitain voit la tension monter à tous les étages, et l’avenir de Conte semble désormais plus incertain que jamais.

Par Valentin Feuillette
5 min.
Antonio Conte   @Maxppp

La tension est à son comble au Napoli, où Antonio Conte semble de plus en plus isolé et frustré après la défaite face à Bologne. Le technicien italien, qui espérait enchaîner facilement un deuxième Scudetto de suite, se retrouve déjà au bord de la rupture avec son vestiaire et sa direction. Ses déclarations d’après-match ont résonné comme un cri d’alarme, voire comme une menace à peine voilée de départ. L’ancien entraîneur de la Juventus et de l’Inter, connu pour son exigence et son intensité, ne supporte plus le manque de combativité et d’investissement qu’il perçoit dans son groupe. Le Napoli d’Antonio Conte, qui devait incarner la domination totale après une saison de transition catastrophique sous Rudi Garcia, Walter Mazzarri et Francesco Calzona, se retrouve aujourd’hui dans une spirale inquiétante malgré le titre l’an passé. Si le club occupe encore la troisième place de Serie A, la dynamique est clairement négative : cinq défaites depuis le début de la saison toutes compétitions confondues dont trois en championnat et des prestations apathiques qui laissent planer le doute sur la solidité du projet.

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Ce malaise dépasse le simple cadre sportif. Antonio Conte a toujours bâti ses succès sur la rigueur et la cohésion d’un groupe uni derrière sa vision. Or, à Naples, il semble peiner à transmettre cette mentalité de conquérant. Les signaux d’alerte se multiplient : des leaders en baisse de régime, un vestiaire scindé entre anciens champions et nouvelles recrues, et un président De Laurentiis qui, selon plusieurs sources proches du club, aurait déjà manifesté son agacement face au ton trop direct de son entraîneur. Le discours de Conte traduit un désenchantement profond. Il ne s’agit plus seulement de corriger des erreurs tactiques, mais de réveiller une équipe qui semble avoir perdu l’âme et la faim de victoire. À ce stade, certains observateurs estiment qu’une rupture est inévitable si les résultats ne s’améliorent pas rapidement.

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Des déclarations qui mettent le feu au Calcio

Sur le plan européen, la situation n’est guère plus rassurante. Le Napoli affiche un visage méconnaissable en Ligue des champions, où il pointe à une modeste 24e place au classement des clubs en phase de championnat, loin des standards qui avaient fait de lui un outsider redouté il y a encore un an. Les supporters, passionnés, mais exigeants, commencent à perdre patience : « Je suis inquiet, il n’y a pas grand-chose à dire. L’équipe considérée comme la grande favorite qui perd cinq matchs, c’est qu’il y a un problème. Il ne faut pas oublier qu’après avoir remporté le Scudetto, nous avons terminé dixièmes. On a souvent l’impression que le vilain petit canard se transforme en cygne. L’année dernière, nous avons réalisé quelque chose d’extraordinaire, et cette année, nous continuons à travailler… Mais il faut se demander si l’enthousiasme, la motivation, le désir de revanche sont toujours présents, ou si nous nous contentons de savourer notre victoire et de penser à autre chose. Nous n’avons plus l’énergie positive de l’année dernière, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Les joueurs savent ce que je pense. Je n’arrive pas à insuffler cette énergie et je m’en excuse. Je ne fais pas du bon travail, ou peut-être que certains refusent de l’entendre », a-t-il déclaré. Le jeu proposé est terne, sans cette créativité offensive et cette intensité qui avaient fait la marque de l’équipe championne sous Spalletti. Conte, réputé pour son pragmatisme, semble désormais prisonnier d’un effectif en perte d’identité. Certains joueurs peinent à adhérer à sa philosophie plus rigide, tandis que d’autres, déjà usés mentalement, donnent l’impression d’avoir abandonné la bataille avant même de la livrer. La trêve internationale arrive donc comme une période charnière. Le prochain match face à l’Atalanta, également en difficulté, pourrait bien déterminer le sort du coach napolitain.

Une nouvelle contre-performance risquerait de précipiter une crise ouverte entre Conte et le club. À ce stade, son avenir paraît suspendu à une réaction immédiate de son groupe : « Je ne peux m’empêcher d’être inquiet, car cinq défaites depuis le début de l’année, c’est beaucoup trop pour une équipe censée dominer le championnat sans difficulté. Il faut se rendre à l’évidence. Nos défaites ne sont pas le fruit du hasard, mais bien une tendance qui se répète. J’ai essayé de faire part de mes réflexions aux joueurs les plus expérimentés. Je vais en parler avec le club, car je perçois des choses qui ne me plaisent pas. Après quatre mois, nous travaillons nos finances, mais il manque cette alchimie, cette combativité collective, cette envie de tout donner. Cela me désole. Sur le terrain, la technique et la tactique, c’est une chose, mais cela signifie que je ne fais pas du bon travail, car je n’arrive pas à communiquer avec les joueurs. Je ne veux pas être le seul à perdre. Si nous voulons redresser la barre et inverser la tendance, très bien, mais sinon, chacun doit prendre ses responsabilités, et je suis le premier. Moi je n’ai pas envie d’accompagner des morts : si on a envie de se remettre en marche alors tant mieux, sinon il faut que chacun prenne ses responsabilités. Je ne veux pas me cacher derrière les autres. Je ne peux pas me protéger. Je suis le premier responsable et je ne sais pas si les conditions sont réunies pour changer cette situation, car nous devons travailler sur le mental des joueurs. ». S’il venait à claquer la porte, ce serait un séisme de plus dans un Napoli déjà fragile, tiraillé entre l’héritage de deux Scudetti historiques et la réalité d’une saison qui s’enlise. Les prochains jours s’annoncent décisifs : soit l’équipe se révolte et relance sa saison, soit Antonio Conte deviendra le symbole d’un projet incapable de se réinventer après la gloire.

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