FC Barcelone-PSG : les notes du match
D’abord malmené par le Barça de Lamine Yamal, privé de plusieurs titulaires, le PSG a peu à peu pris le dessus, pour finalement s’imposer après une fin de match à sens unique. Mayulu et Ramos sont les deux buteurs du soir, et Nuno Mendes a brillé.

Un choc avant l’heure. Pour cette 2e journée de phase de championnat de Ligue des Champions, le PSG se rendait sur la pelouse de Montjuïc pour affronter le FC Barcelone. Certains y voyaient un rattrapage de la finale loupée de l’an passé, d’autres une revanche du quart de finale d’il y a 18 mois. Il ne s’agissait pourtant que d’une rencontre d’un début de premier tour entre deux prétendants à la victoire finale. Cette belle affiche était tout de même contrariée par les nombreuses absences côtés parisiens. Marquinhos, Dembélé, Doué, Kvaratskhelia et même Neves pendant l’échauffement ont déclaré forfait, alors que les Culés disposaient d’à peu près tout le monde, excepté Joan Garcia, Gavi et Fermin Lopez.
Arrivés un peu en outsiders, les champions d’Europe en titre ont eu beaucoup de mal à entrer dans ce match. La titularisation de dernière minute de Zaïre-Emery dans l’entrejeu se sentait. Le Barça de Lamine Yamal prenait les choses en main, à l’image de la roulette après moins d’une minute de jeu seulement du dauphin de Dembélé au Ballon d’Or. Le public accompagnait chaque mouvement de son équipe par des "Olé", comme sur ce splendide extérieur du gauche de Yamal pour Torres. L’attaquant préféré à Lewandowski effaçait Chevalier sorti à contretemps mais voyait Zabarnyi revenir en catastrophe pour repousser sur sa ligne (14e). Paradoxe de ce début de match, l’inexpérimenté collectif francilien tanguait et finissait par craquer sur une erreur d’un de ses tauliers.
Le PSG serre les dents et retourne la situation
La perte de balle de Vitinha à 40 mètres était immédiatement sanctionnée en trois passes par Torres à la conclusion (1-0, 19e). Les jeunes Mayulu, Mbaye et même Barcola ne pesaient pas lourd jusque-là mais doucement les joueurs de la capitale redressaient la barre, s’enorgueillissaient à l’image de ce coup-franc cadré d’Hakimi (30e) ou ce duel autoritaire remporté par Nuno Mendes sur Yamal. Le Portugais aurait même pu être à l’origine d’une expulsion de De Jong sur ce contre où la VAR n’a pas semblé bon de demander une vérification de M. Oliver (32e). Le latéral gauche a beau boiter, il en a vu d’autres et sonnait toujours la révolte sur immense percée de 60 mètres où Cubarsi passait au travers de sa passe et offrait à Mayulu une tentative d’égalisation qu’il ne manquait pas (1-1, 38e)\.
Le regain de forme se confirmait. On pouvait même parler de domination parisienne, alors que Barcola manquait le cadre pour donner l’avantage aux siens avant la pause (42e). Toujours un peu décevant au retour des vestiaires, le leader de l’attaque échouait à nouveau, en force cette fois, sur Szczesny (53e). Encore une munition grillée quand les débats s’équilibraient après l’heure de jeu. L’odeur de KO montait doucement dans les travées. Zabarnyi puis Hakimi sauvaient leur équipe devant Olmo puis Torres (64e), alors que la tentative taupée de Ruiz, où il se blessait d’ailleurs, finissait dans les bras de Szczesny (70e). Les entrants Lee, Ramos et le néophyte Ndjantou Mbitcha tentaient à leur tour de faire basculer la fin de rencontre. Le Coréen fracassait même le poteau au terme d’un numéro de soliste (83e). Après la tête cadrée de Nuno Mendes (86e) et une chaude alerte dans la surface (89e), un dernier déboulé d’Hakimi permettait à Ramos de crucifier le Barça chez lui (1-2, 90e). Le PSG s’offre un succès de prestige, malgré tous ses blessés et prend la 3e place de Ligue des Champions. Un vrai succès de champion d’Europe.
L’homme du match : Nuno Mendes (7) : déconnecté en début de match, il laissait bizarrement de l’espace à Yamal. Mais il est peu à peu rentré dans son match, avec un rush stoppé illicitement par De Jong. Cela l’a réveillé et sur sa deuxième percée, il a idéalement servi Mayulu pour l’égalisation parisienne. Averti pour une faute sur Yamal et proche d’un deuxième pour une nouvelle intervention sur le numéro 10 catalan, il était proche de la rupture défensivement. Remonté d’un cran après l’entrée de Lucas Hernandez, aussi pour éviter le deuxième carton. Pas loin de s’offrir une deuxième passe décisive, vers Gonçalo Ramos. Au final, Yamal l’aura un peu tourmenté mais il l’a peu à peu éteint, et c’est bien lui qui aura été décisif.
FC Barcelene
- Szczesny (3) : il s’est bien détendu pour dévier la première frappe cadrée des Parisiens, un coup-franc direct d’Hakimi (30e), mais il n’a rien pu faire face au tir de Mayulu (38e). Dans le second acte, il a repoussé une tentative dangereuse de Barcola (53e), mais la frappe de Ramos était trop bien placée (90e). S’il ne s’est pas troué, l’ancien de la Juventus n’a pas brillé non plus.
- Koundé (3) : le défenseur barcelonais le plus en difficulté. Trop lent à la détente, l’international français a raté plusieurs fois le timing de son pressing, offrant aux Parisiens des occasions de s’engouffrer dans son dos. Cela a permis une frappe puissante de Barcola (53e), mais surtout le but de Mayulu (38e). Malgré son expérience, il a également souffert dans son duel face à Mbaye, âgé de 17 ans.
- Garcia (6) : le défenseur central espagnol a confirmé son excellente forme du moment. À 24 ans, il n’a plus rien à voir avec celui qu’il était parfois à Manchester City, fébrile dans les duels. Face au PSG, il a excellé dans la défense de la profondeur, tout en suppléant son compatriote Cubarsí autant que nécessaire. Mention également pour ses bonnes anticipations.
- Cubarsí (4,5) : trop court sur son intervention face à Mayulu, il a permis au titi parisien de frapper sans opposition et de tromper Szczesny (38e). Il s’est reconcentré au fil des minutes, réalisant quelques tacles précieux et dominant dans les airs.
- Gerard Martin (4) : incapable de répondre à la vivacité de Barcola, le jeune latéral a subi la loi de l’ailier français lorsqu’il n’a pas pu se faire aider par Rashford. Il a été plus intéressant en seconde période, lorsque les Catalans ont reculé face au pressing parisien. Avant d’être remplacé par Balde (72e), il aura cumulé trois interceptions, deux tacles et cinq dégagements.
- De Jong (3) : le capitaine est passé à côté de son match, risquant même l’expulsion à la 32e minute, en stoppant par derrière Mendes, auteur d’une échappée fulgurante au centre du terrain catalan. Étouffé par le milieu parisien, il a perdu trop de ballons et n’a pas réussi à trouver Pedri aussi souvent que d’habitude.
- Pedri (5) : sa capacité à faire paraître les choses complexes simples et intuitives impressionne toujours autant. Au-delà de sa technique balle au pied, c’est aussi sa capacité à chiper des ballons dans les pieds adverses qui fascine (9 duels au sol remportés sur 12), toujours avec la même élégance. Il a fluidifié les attaques barcelonaises grâce à cette vision qu’on lui connaît. Mais il a peu à peu disparu de la circulation, plus en difficulté après la pause. Remplacé par le prometteur Marc Bernal (79e).
- Yamal (5,5) : titulaire pour la première fois depuis son retour de blessure, le prodige espagnol a fait de l’extérieur du pied gauche son mouvement signature en première période. Sa deuxième passe du genre, à la 14e, a failli offrir un but à Ferran Torres, mais Zabarnyi a sauvé le ballon avant qu’il ne franchisse la ligne. Il semble aussi avoir bien assimilé les exigences défensives du jeu d’Hansi Flick, puisqu’il s’est montré très actif dans le pressing. C’est également lui qui intercepte la passe hasardeuse de Vitinha sur la première réalisation catalane. Il a quelque peu disparu après la pause, la faute à la domination parisienne.
- Olmo (3) : dans une première période où le trio Yamal-Rashford-Ferran s’est mis en évidence, l’ancien de Leipzig a été l’élément offensif le plus discret. Incapable de fournir la même débauche physique que ses coéquipiers, il a semblé en retrait sur la plupart des situations dangereuses de son équipe. À la 64e, il aurait tout de même pu redonner l’avantage aux siens, mais sa frappe a été bloquée par Hakimi. Remplacé par Casadó (72e) pour solidifier le milieu de terrain catalan.
- Rashford (5) : sans être aussi fantasque que son homologue sur l’aile droite, l’Anglais a su se montrer très intelligent dans ses décisions avec le ballon, à l’image de son centre en une touche pour l’ouverture du score de Ferran Torres (19e). Puissant physiquement, le joueur prêté par Manchester United a également été précieux dans son jeu en pivot, combinant souvent avec Pedri et Gerard Martin pour faire remonter le bloc barcelonais. Il a montré plus de difficultés dans les duels défensifs. Remplacé par Lewandowski (72e).
- Ferran Torres (5,5) : préféré à Robert Lewandowski pour débuter ce choc, il a fait ce qu’on attend de tout bon attaquant : marquer lorsqu’il en a l’occasion. Trouvé par Rashford dans la surface parisienne, il a taclé du pied droit pour tromper Chevalier (19e). Quelques minutes plus tôt, il avait réussi à dribbler le gardien parisien, mais Zabarnyi a intercepté in extremis sa frappe.
PSG :
- Chevalier (5) : il était attendu pour ce premier choc de Ligue des Champions, et il a d’abord diffusé une impression de fébrilité, en sortant avec un temps de retard sur Ferran Torres qui filait au but. Sauvé par Zabarnyi sur ce coup, il n’a rien pu faire sur le but du même Ferran, de près. Sans être rassurant, il a bien boxé un ballon aérien potentiellement dangereux. Pas sollicité plus que cela au final.
- Hakimi (5,5) : une première période mitigée, où il a joué très haut, laissant beaucoup d’espace dans son dos tout en étant très neutre offensivement. Un superbe sauvetage sur sa ligne sur une frappe d’Olmo (64e), et plus de tranchant après la pause. Il lui aura manqué le dernier geste, et la bonne inspiration sur ses frappes ou ses centres. Jusqu’à la 91e minute et son centre au cordeau pour Ramos pour le but de la victoire.
- Zabarnyi (6,5) : titularisé à la place de Marquinhos, absent, l’Ukrainien s’est signalé avec un beau sauvetage pour suppléer son gardien (15e). Capable d’être dur sur l’homme en jouant haut, il se fait aussi parfois passer trop facilement, et Rashford a su le passer à deux reprises. Il a bien repris le dessus après la pause avec une bonne intervention, et un deuxième sauvetage sur une occasion de Ferran. Pas encore totalement dominateur, mais déjà très rassurant.
- Pacho (6) : du Pacho pur jus, fiable, costaud. Parfois pris dans la profondeur mais jamais hors de position. Il a bien jailli sur quelques endroits chauds et n’a jamais été pris dans les duels par Ferran Torres. Sûr dans ses relances.
- Nuno Mendes (7) : lire ci-dessus.
- Vitinha (5,5) : était-il à 100 % ce soir ? On peut se poser la question devant la prestation du Portugais, habituellement le maître à jouer de son équipe. Emprunté avec le ballon, lent et surtout loin de ses adversaires directs au pressing ou à la récupération, il a perdu un ballon facile qui a mené à l’ouverture du score des Barcelonais. Mieux après la pause, il a mis plus de rythme dans sa conduite de balle et s’est plus projeté offensivement. Il a régné sur le milieu en fin de rencontre.
- Zaïre-Emery (5) : on le sait, il n’est pas en confiance ces dernières semaines, voire ces derniers mois. Mais cela se constate encore trop sur le terrain. Deux pertes de balle, dont une dangereuse dans sa surface, parce qu’il a pris trop de temps à prendre sa décision avec le ballon. Il reste généreux dans ses courses, on est loin de la fluidité de ses débuts. On met à son crédit ses innombrables courses, qui ont permis au PSG de maintenir l’équilibre dans l’entrejeu.
- Fabian Ruiz (7) : lui a tenu son rang dans l’entrejeu parisien. De la générosité au pressing et dans les courses, des récupérations hautes, des passes bien senties, bref le Fabian Ruiz que le PSG a appris à aimer la saison passée. Plus que jamais indispensable par son activité permanence et sa fiabilité technique. Remplacé à la 74e par Gonçalo Ramos, qui n’est pas passé loin d’une belle action avec un enchaînement stoppé par Cubarsi. Il a fait le mauvais choix en fin de match en cherchant Ndjantou, à l’entrée de la surface. Mais il n’a pas tremblé pour reprendre du gauche le centre d’Hakimi (1-2, 91e). Décisif.
- Mbaye (6) : bombardé titulaire en raison des nombreuses absences et des choix du coach Luis Enrique, le jeune Parisien n’a pas démérité. D’abord placé à droite, il a permuté à plusieurs reprises avec Barcola. Timide mais pas timoré, il a fait son travail, tentant parfois de passer individuellement. Il est à l’origine du but de Mayulu avec une bonne remise vers Nuno Mendes, et a su mettre à l’amende Koundé sur ses débordements. Il lui manque encore du coffre physique mais sa prestation du soir est une excellente base pour la suite. Remplacé par Lucas Hernandez (65e), qui s’est positionné au poste de latéral gauche, laissant Nuno Mendes monter d’un cran, et qui a bien contenu Yamal lui aussi.
- Mayulu (6,5) : aligné en pointe, plutôt que Gonçalo Ramos, l’espoir parisien a montré qu’il avait du caractère. Il est parti au charbon dans les duels. Il n’a pas le profil du Portugais, plutôt de Dembélé dans un rôle de faux 9 et on l’a vu sur quelques conduites de balle intéressantes. Mais surtout, il n’a pas tremblé sur la première occasion, en concrétisant la bonne passe de Nuno Mendes. Repassé au milieu après l’entrée de Ramos, il a paru logiquement fatigué. Remplacé par Ndjantou (80e), auteur d’une entrée pleine de personnalité.
- Barcola (3) : quelle déception. Une fois encore, l’international français a semblé trop léger dans un match de Ligue des Champions. Sauf que cette fois, il était censé être le leader d’une attaque décimée et donc rajeunie. Au final, il a été le moins percutant des trois offensifs, la faute à des scories techniques (mauvaise conduite de balle, frappe non cadrée ou sur le gardien, etc), qui le condamneront probablement au banc de touche lorsque reviendront de l’infirmerie les Dembélé, Kvaratskhelia et Doué. Remplacé par Lee (80e), qui a touché le poteau d’une frappe du gauche (82e).
En savoir plus sur