EdF : Valbuena jubile, Vieira et Mavuba l'ont mauvaise...

Hier soir, il est plus de 20h quand Raymond Domenech donne, non pas 23, mais 30 noms de joueurs présélectionnés pour le Mondial 2010. Première surprise, mais ce n'est pas tout. Dans sa liste, le sélectionneur de l'équipe de France décide d'inclure de nouvelles têtes comme Valbuena, Planus et M'Vila et de rappeler de vieilles connaissances telles que Landreau, Réveillère, Cissé, Gignac ou encore Briand. Pas de trace de Vieira, ni de Benzema et encore moins de Nasri.

Comme souvent dans ces moments-là, les appelés jubilent et les recalés ruminent leur sort sans parler des joueurs qui se jugent oubliés. Nous vous proposons donc de faire un tour d'horizon dans chaque camp afin d'avoir les premières impressions des joueurs concernés. Bien évidemment, dans la presse nationale d'aujourd'hui, deux hommes se détachent. Le premier, c'est bien sûr Patrick Vieira.
Vieira-Valbuena, destins croisés

Bien qu'elle ne soit pas vraiment une surprise, la non-convocation de l'ancien capitaine des Bleus est un crève-cœur pour l'intéressé. Si l'annonce d'une liste élargie peut forcément lui donner des regrets, le joueur de Manchester City reproche surtout à Domenech la manière dont il a appris la nouvelle. « Je me sentais encore en forme. Je ne remets pas en cause cette liste. Je respecte son choix. Mais le seul problème que j'ai c'est sur le plan relationnel avec lui (Domenech). J'attendais plus de franchise. Je l'aurais accepté plus facilement s'il m'avait appelé plutôt que de l'apprendre comme ça (en arrivant sur le plateau de l'émission Les Spécialistes). C'est ça qui me fait mal », a-t-il indiqué sur Infosport. Triste, Vieira a donc, à 33 ans, décidé de mettre un terme à sa carrière internationale après 107 sélections.

Réaction diamétralement opposée du côté de Mimizan où Mathieu Valbuena n'a pu retenir ses larmes en apprenant la nouvelle. Placardisé en début de saison et placé sur la liste des transferts en janvier dernier, le milieu de l'Olympique de Marseille revient de loin et son éventuelle participation au Mondial relève du miracle. S'il lui faudra toutefois encore attendre pour savoir si son nom fera partie des 23 élus, le Marseillais annonce la couleur au micro de RMC.

« Il y a tellement d'émotion que j'ai pleuré lorsque j'ai vu mon nom sur l'écran de télévision. À ce moment-là, une multitude d'images me sont venues... J'ai pensé à mes parents, à mon entourage qui a toujours été proche dans les bons moments comme dans les mauvais et qui a toujours été de très bon conseil. (…) Ce n'est qu'une étape, et certainement pas un aboutissement. J'ai tout à prouver ! Et je vais prouver que l'on peut compter sur moi. Je ne vais rien lâcher comme depuis le début de ma carrière. Je n'arrive pas vraiment à réaliser... Je suis heureux et fier pour mes parents ! »
Rami surpris, Mavuba peste

Autre surprise, le jeune Rennais Yann M'Vila. Titulaire indiscutable chez les Rouge-et-Noir dès sa première saison en Ligue 1, l'international Espoirs la joue plus sobrement. « Je suis super content et surpris aussi, car je pensais plutôt à l'équipe de France Espoirs. Jouer pour l'équipe de France, c'est un rêve. (…) Cette convocation, je la dois à Frédéric Antonetti. Sans lui, je ne serai pas là. (…) Maintenant, je vais essayer d'imiter mes deux modèles en équipe de France : Lassana Diarra et Alou Diarra. »

Enfin, terminons par deux joueurs évoluant dans un même club, Lille, mais qui ont connu une soirée quelque peu différente. Convoqué chez les A', Adil Rami a cette fois-ci la chance de briller chez les A grâce à sa bonne saison réalisée avec le LOSC. « Par rapport à ma saison, oui, j'y croyais. Maintenant, du fait que je ne suis pas un titulaire en puissance, c'est vrai que ça m'a surpris », a-t-il indiqué à L'Équipe. Une bonne année lilloise qui n'a cependant pas été profitable à son coéquipier Rio Mavuba. Appelé pour la dernière fois en 2007, le milieu défensif nordiste s'est quant à lui montré plus virulent envers le sélectionneur sur RMC. « Oui, j’ai les boules parce que je pensais avoir fait une bonne saison avec le LOSC. J’en veux à Raymond Domenech parce que j’estime que j’avais ma place dans les 30. »

On l'a bien compris, entre joie et déception, les réactions diffèrent. Si les recalés n'ont plus qu'à brancher leur téléviseur, les 30 premiers élus ne crient pas tous victoire pour autant. Les prochains entraînements seront décisifs et quelques jours seulement après avoir connu l'euphorie, sept d'entre eux n'échapperont pas au coup de bambou d'une sortie si près du but.