Entretien avec… Johann Carrasso : « L’OL ? Si c’est pour me poser sur le banc, autant rester ici »

Par Khaled Karouri
6 min.
Johann Carrasso @Maxppp

Petit frère de Cédric Carrasso, Johann suit les traces de son glorieux aîné. Devenu remplaçant à Montpellier suite à une grave blessure en fin de saison dernière, le gardien de but entend bien prouver sa valeur. Pour Foot Mercato, il revient sur sa relation avec son frère, le parcours de son club mais aussi son avenir.

Foot Mercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?

Johann Carrasso : Ça va très bien. Je continue à me préparer en vue de la saison prochaine. On a mis en place un système où je fais deux matches avec la CFA et deux matches sur le banc avec les pros.

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FM : Vous êtes donc le petit frère de Cédric. Le poste de gardien de but est une affaire de famille...

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JC : Oui, on peut dire que c'est dans nos gênes. C'est quelque chose qui est peu courant dans l'univers du football donc oui, ça peut être dans nos gênes. J'ai pu voir Cédric jouer quand j'étais petit donc c'est sûr que ça a pu m'emmener sur cette voie.

FM : Suivez-vous de près vos performances respectives ?

JC : Oui, évidemment. Chaque fois qu'on se parle au téléphone, on en discute. Mais c'est mutuel, je le suis autant qu'il me suit.

FM : Et étonnamment, vous n'avez pas été formé dans le même club...

JC : Ça n'a pas été calculé, ça s'est joué au niveau des opportunités. J'ai eu l'opportunité de rejoindre Montpellier et j'avais déjà remarqué que la formation, que ce soit pour les gardiens de but ou pour les joueurs de champ, était de qualité là-bas. C'est une équipe qui fait confiance aux jeunes donc ça m'a motivé pour signer.

FM : Vous étiez titulaire l'an passé mais une blessure en toute fin de saison vous a coûté votre place. Comment s'est passée cette période de convalescence ?

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JC : Je pense l'avoir plutôt bien gérée. J'avais fait une belle saison l'année dernière et tout s'est arrêté net. Je n'ai donc pas eu droit à la carotte que représente la Ligue 1 comme mes coéquipiers. Je me suis remotivé pour travailler et espérer toucher un jour à la Ligue 1.

FM : Ironie du sort, cette situation ressemble étrangement à celle de votre frère Cédric qui a vu Steve Mandanda prendre sa place à l'OM suite à une blessure. En avez-vous parlé entre vous ?

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JC : Oui, on en a parlé. Il a eu une blessure et Steve Mandanda a pris sa place. C'est vrai qu'il m'en a parlé. Après, j'ai eu la chance d'être blessé après avoir tout de même prouvé quelque chose au niveau professionnel en faisant 40 matches en Ligue 2.

FM : N'est-ce pas compliqué mentalement de devoir jouer les doublures ?

JC : C'est vrai que ce n'est pas évident, surtout vu ce que j'ai connu la saison dernière. Mais après, j'arrive à relativiser. La saison est presque terminée. Ma priorité, c'était d'être de nouveau à 100%. Aujourd'hui, c'est fait. Maintenant, si je peux apporter à l'équipe, je le ferai. Mon but, c'est surtout de préparer la saison prochaine.

FM : Vos relations avec Geoffrey Jourdren, qui est donc titulaire, sont-elles toujours bonnes ?

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JC : L'an dernier, c'est lui qui s'est blessé et c'est moi qui ai joué. Cette année, c'est le contraire. On travaille tranquillement chacun de notre côté et après tout, la concurrence fait progresser.

Le beau parcours de Montpelllier, pas si étonnant que cela

FM : Êtes-vous surpris par votre parcours en Ligue 1 ?

JC : Je pense que tout le monde est surpris. Il y a trois ans, on jouait pour ne pas descendre en National. Et là, cette année, on joue les places qualificatives pour l'Europe. C'est donc sûr que tout le monde est surpris. Mais maintenant, en étant dans le groupe, on a toujours été conscient de notre qualité. On en avait discuté l'année dernière et on savait qu'on avait le niveau pour faire quelque chose de bien en Ligue 1. On se rendait compte, au niveau de notre jeu, que l'on se débrouillait particulièrement bien. On avait pu affronter des équipes de Ligue 1 en Coupe de la Ligue et contre Lille, on avait gagné et on les avait bousculés. On voyait donc déjà notre potentiel. Et cette année, ça se confirme.

FM : Que vous a apporté René Girard ?

JC : Principalement, il a apporté sa personnalité. Rolland Courbis avait énormément de charisme et avait énormément apporté. Ce sont deux entraîneurs complètement différents et chacun a apporté son petit plus.

FM : Pourriez-vous nous dire quelques mots sur Alberto Costa qui brille particulièrement ?

JC : C'est un très bon joueur. Mais on le connaissait déjà quand il était à Sète, tout le monde en parlait. C'est un formidable tireur de coups de pieds arrêtés et il a fait de gros progrès dans le jeu donc oui, c'est un très bon joueur.

FM : Quelles sont vos ambitions pour la fin de saison ?

JC : Faire au mieux. Terminer dans les cinq premiers, ce serait très bien. Ce serait dommage de ne pas le faire car être sixième, c'est un peu la place du con, donc on aimerait éviter.

Un avenir avec pour leitmotiv le temps de jeu

FM : Que comptez-vous faire la saison prochaine ?

JC : Je n'ai pas d'idées précises en tête. C'est vrai que je veux retrouver du temps de jeu. Après, on verra où ça m'emmènera. Rester ici ou partir ? On en discutera avec les dirigeants et le staff. Mais c'est vrai qu'à l'heure actuelle, ce que je recherche, c'est du temps de jeu. Mon objectif est de disputer le Championnat d'Europe avec l'équipe de France Espoirs en 2011 et pour ça, il me faut du temps de jeu.

FM : En avez-vous déjà discuté avec la direction ?

JC : Pour l'instant, non. On n'a pas discuté de ça parce qu'on préfère se concentrer sur la fin de saison. On fera un point une fois que la saison sera terminée.

FM : Des rumeurs font état d'un intérêt de l'Olympique Lyonnais à votre égard. Qu'en est-il réellement ?

JC : Oui, c'est vrai que j'en ai entendu parler. Il y peut-être eu des contacts réels, mais en toute honnêteté, je ne suis pas tout. J'ai eu une discussion à ce sujet avec mon agent mais il m'a dit de me concentrer avant tout sur la fin de saison. Je lui laisse donc gérer ce côté là. Mais ce que je veux, c'est du temps de jeu. Un club comme l'OL ne m'apportera pas ça donc je ne pense pas que ce soit une destination idéale pour moi. Si c'est pour me poser sur le banc, autant rester ici.

FM : Ce challenge ne vous intéresserait donc pas ?

JC : Je ne vais pas dire que ça ne m'intéresse pas. L'OL est un grand club et joue la Champions' League. Ça donne forcément à réfléchir mais dans ma réflexion, je privilégie le temps de jeu. J'ai vraiment envie de jouer l'année prochaine mais après, on verra en fonction des opportunités.

FM : Un retour en Ligue 2 pourrait-il vous convenir ?

JC : Je suis totalement ouvert, que ce soit pour la Ligue 1 ou la Ligue 2. Ce que je veux, c'est jouer. Après, si c'est en Ligue 1 ou en Ligue 2, peu importe. Si je trouve en Ligue 1, je ne vais pas arriver du haut de mes 21 ans en réclamant un poste de titulaire. Je me plierai à la concurrence.

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