Reims-Monaco : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Reims Grzegorz Krychowiak @Maxppp

L'AS Monaco a été freiné ce soir à Auguste Delaune par un Stade de Reims emballant et décomplexé (1-1).

Après une défaite face à Reims au stade Auguste Delaune, le PSG avait expliqué qu’il n’était pas bâti pour la Ligue 1. Quid de l’AS Monaco ? Le club de la Principauté a en tout cas vite été mis au parfum de ce que le Stade de Reims pouvait proposer. Après 3 minutes déjà intenses, le club champenois ouvrait la marque grâce à Devaux, dont la tête trompait un Subasic assez emprunté (4e). De quoi annoncer la couleur. Détermination, volonté, esprit collectif et pressing de tous les instants, tout était en place pour bousculer les Monégasques. Mais voilà, si Monaco était un peu en dedans, il pouvait toujours compter sur l’une de ses pépites. Pas de Falcao ou de Rivière cette fois-ci, mais João Moutinho, dont le subtil coup franc surprenait Agassa (13e). Comme face à Marseille ou Paris, Monaco revenait au score. Mais plus encore que face à ses deux adversaires précédents, l’ASM a éprouvé le plus grand mal à poser le pied sur le ballon.

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Car les Rémois ont souvent réussi à étouffer leurs prestigieux adversaires, grâce à un pressing épatant, mené par un Krychowiak de gala. Sans forcément se créer des occasions franches, Reims mettait une pression constante sur l’entrejeu monégasque. Devaux lâchait un missile détourné par Subasic (23e), Fortes provoquait sans cesse Kurzawa, De Préville n’hésitait pas à se frotter à la charnière Abidal-Carvalho, bref, Reims imposait sa loi. Pouvait-il poursuivre sur ce rythme 90 minutes ? Au retour des vestiaires, Monaco parvenait à garder un peu plus le ballon et se montrait dangereux sur les coups d’éclat de Ferreira-Carrasco et Ocampos (47e, 52e, 75e), très discrets en première période. Mais Reims n’avait pas dit son dernier mot et repartait à l’abordage avec la générosité qui le caractérise. Ayité, entré en jeu à la place d’Atar, plaçait une mine sur la barre transversale (63e), et gâchait un contre à 3 contre 1 (79e). Fortes faisait passer un dernier frisson à Claudio Ranieri suite à un débordement de l’inépuisable Krychowiak. Courageux et loin d’être impressionnés, les Rémois sont passés tout près d’une victoire de prestige et Monaco peut se féliciter du point pris sur ce terrain difficile. Un point qui lui permet de conserver la tête de la Ligue 1, grâce à une différence de but favorable.

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L'homme du match : Krychowiak (7,5) : sacré match de l'international polonais ! Dans un grand soir, on se demande s'il n'aurait pas pu tenir seul le milieu de terrain rémois. Positionné en libéro devant la défense, à l'instar d'un Thiago Motta, il a anéanti les incursions dans l'axe et les contre-attaques des Monégasques. Régulateur du jeu des Champenois, son apport a été indispensable tant devant que derrière. On notera également sa superbe ouverture de 60 mètres pour Floyd Ayité dont la frappe termine sur la barre (63e). Un match complet pour un joueur coutumier de ce genre de prestations.

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Reims :

Agassa (6) : si le Togolais réalise une très bonne prestation d'ensemble, captant ou sauvant de nombreux ballons chauds (33e, 48e, 52e, 70e, 75e, 76e, 78e), il est malgré tout coupable sur le coup-franc de Moutinho, avec un mur à deux qui permet au Portugais de le contourner.

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Conte (6) : le jeune défenseur prêté par le PSG a réalisé une jolie première période, solide défensivement, et portant souvent le surnombre offensivement. Malheureusement, il se blesse en début de seconde sur un centre et cède sa place à Fofana (51e, 5). Costaud derrière mais à un poste qui n'est pas le sien, son apport offensif a été trop limité et a commis beaucoup de déchets.

Tacalfred (5) : une soirée contrastée, car pas toujours mis en danger, mais il a paru fébrile dans les duels dès que les par les attaquants monégasques s’immisçaient dans la surface, comme sur cette percée de Ferreira Carrasco à la 47e où il se jette inutilement.

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Weber (5) : même chose que son compère. Si le jeu dos au but des Monégasques ne lui a pas forcément posé de soucis, il n'a pas toujours été serein dans les faces-à-faces, comme sur le double crochet de Falcao suivi d'une frappe (44e). Coupable à la 81e d'un tirage de maillot alors que Falcao partait au but. Logiquement averti, il aurait même pu être exclu comme il l'a lui même reconnu après la rencontre.

Turan (6) : quel dommage pour le Franco-Turc ! Il réalise une superbe rencontre, où il a été incroyable défensivement et dangereux devant. Auteur de la passe décisive sur le but de Devaux, le latéral gauche a bien bloqué Ocampos et Fabinho tout au long de la rencontre. Mais il se fait bêtement exclure en fin de rencontre (87e) pour un jeu dangereux sur Ocampos, alors qu'il venait de récolter un jaune deux minutes avant et met ses coéquipiers en danger pour la fin de rencontre.

Krychowiak (7,5) : lire ci-dessus.

Devaux (6) : auteur de l'ouverture du score, le milieu de terrain a été étonnant. Précieux à la récupération, il aurait même pu doubler la marque sur une lourde frappe après une belle combinaison sur corner avec Atar (23e). Moins en vu en seconde mi-temps, son abattage a toutefois été essentiel jusqu'au bout.

Oniangué (6) : le Congolais a beaucoup couru tout au long de la partie et a harassé les milieux monégasques. Il a pressé haut, et son physique a souvent fait la différence. Un apport moindre toutefois offensivement que ses coéquipiers de l'entrejeu.

Fortes (6,5) : superbe rencontre du Cap-Verdien ! Côté droit, il a rendu fou Kurzawa grâce à sa vitesse et ses dribbles et a souvent aidé ses partenaires derrière. Il manque la balle du KO en fin de rencontre sur un bon service de Charbonnier (88e), mais ses partenaires ne pourront pas vraiment lui en vouloir d'avoir manqué cette frappe puissante du gauche, vu l'énergie dépensée ce soir.

Atar (non noté) : un début de match difficile pour l'Israélien malgré de bons coups de pied arrêté. Malheureusement blessé, il cède sa place à Ayité (5,5, 38e) qui réalise un match en demi-teinte. S'il a souvent voulu provoquer, il a manqué de justesse et n'a pas toujours fait le bon choix. Toutefois, sa superbe frappe du gauche sur la barre (63e) aurait mérité un meilleur sort. En fin de rencontre, il ajuste bien sa passe pour De Préville sur un beau contre (79e) mais ce dernier manque malheureusement son contrôle.

De Préville (6) : s'il n'a pas toujours eu le dernier geste juste (3e, 79e), sa vitesse a énormément fait mal à la charnière centrale vieillissante des Monégasques. Sa combativité a été précieuse et a permis la fluidité du jeu rémois ce soir. Remplacé par Charbonnier (82e) qui se met rapidement en évidence avec un beau centre en retrait pour Fortes (88e).

Monaco :

  • Subasic (5,5) : on pourra lui reprocher une certaine apathie sur le but rémois, puisqu'il ne semble pas hors de position au moment où Devaux place sa tête. Après cette entame difficile, il a repris le dessus, avec une belle parade sur une frappe du même Devaux (23e), avant de réaliser des arrêts rassurants en seconde période. Une belle sortie également au devant d'Ayité.

  • Kurzawa (3) : excellent depuis le début de saison, Kurzawa a vécu son match le plus compliqué ce soir. Face à un Fortes en jambes, il a dû se résoudre à défendre, pas toujours avec bon sens. Il n'est pas au contact, comme ses partenaires, de Devaux sur le but rémois. Embêté défensivement, il s'est montré très timide offensivement, loin de ses standards.

  • Abidal (5,5) : même s'il est parfois à la limite, il dégage une sérénité permanente qui rassure ses partenaires. De Préville l'a bougé à de nombreuses reprises avec son jus et sa vitesse. Mais l'ancien Blaugrana lui a répondu avec un bon placement et une certaine roublardise dans les duels.

  • Carvalho (5,5) : Reims a poussé, Ricardo Carvalho a plié mais n'a jamais cédé. A l'image de son placement surprenant sur le but des Rémois, il a d'abord été surpris par la hargne rémoise. Avant de se mettre dans le bain et de mettre à profit son expérience, comme sur ce bon retour sur De Préville (22e) ou sur Fortes (86e).

  • Fabinho (4) : mêmes remarques que pour Kurzawa. Face à un adversaire déchaîné, il a été contraint à défendre. Et cela ne semble pas être son point fort. Sa première intervention sur Atar, nette, aura été finalement la plus réussie. Par la suite, il a eu beaucoup de travail à abattre, réduisant son apport offensif à peau de chagrin.

  • Obbadi (4) : lui le travailleur de l'ombre a terriblement souffert au milieu de terrain face à l'impact du trident adverse. Physiquement, il a été à la peine. Balle au pied aussi, et ça, c'est plus rare.

  • Moutinho (7) : pas un match facile pour lui. Face à l'agressivité et le pressing des Rémois, le Portugais n'a pas eu le loisir de diriger la manoeuvre à son aise. Alors il s'est distingué sur coup de pied arrêté avec un bijou de coup-franc (13e) qui aura surpris les spectateurs, les commentateurs et surtout Agassa. S'il a perdu quelques ballons inhabituels, il aura été de loin le Monégasque le plus précis dans son jeu de passes. Décisif pour l'ASM.

  • Ocampos (5) : une première période très compliquée. Pas dans le match, bousculé par les Rémois, il a effectué les mauvais choix. Averti bêtement, il ne semblait pas dans son assiette. Ce fut bien mieux en seconde mi-temps, où il a retrouvé sa grinta et surtout sa qualité technique. Il s'est essayé à la frappe (75e) mais est tombé sur un Agassa vigilant.

  • Ferreira Carrasco (5,5) : un peu mieux qu'Ocampos en première mi-temps, mais à peine. Il s'est d'abord distingué par son travail défensif, comme sur ce retour plein d'à-propos sur Fortes (28e). Il s'est mis en route offensivement au retour des vestiaires, avec un grand numéro démarré sur l'aile droite qui a abouti à une frappe contrée en pleine surface (47e). Très remuant, il a alerté Agassa à plusieurs reprises avant d'être remplacé parJames Rodriguez (68e), un peu léger dans les duels mais à la technique toujours aussi fine.

  • Rivière (4) : 1 but toutes les 50 minutes. Cette statistique se sera évanouie à l'issue de la 8e journée pour Rivière qui a quitté le stade Auguste Delaune sans but. L'ancien Toulousain a beaucoup bougé sur le front de l'attaque, proposant des appels que Falcao ne faisait pas. Pas toujours bien servi, il a surtout buté sur une excellente défense rémoise, qui l'a contraint au silence, hormis sur une frappe non cadrée après un subtil service de Falcao. Remplacé par Kondogbia (55e), qui a paru surpris par l'engagement mais qui a donné un coup de main nécessaire dans l'entrejeu.

  • Falcao (4) : lorsqu'on ne le voit pas et qu'il marque, on dit que c'est là le signe d'un grand buteur. Ce soir, on l'a rarement vu et il n'a pas marqué. Bien sûr, il représente un danger permanent pour les défenseurs, étant positionné toujours au plus près du but. Auteur d'une belle passe pour Rivière (42e), il s'est créé une occasion tout seul mais ne trouvait pas le cadre (44e). Un bilan un peu maigre pour celui qui reste le meilleur buteur de Ligue 1 avec 7 unités.

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