France-Albanie : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
France Dimitri Payet @Maxppp

La France a attendu 90 minutes pour prendre l'avantage sur une courageuse Albanie (2-0). Griezmann puis Payet ont libéré les Bleus, encore décevants dans le jeu.

Une victoire grâce à un coup de génie de Dimitri Payet et c'est à peu près tout. Voilà ce qu'on pouvait retenir de l'entrée en lice de l'équipe de France dans l'Euro, face à la Roumanie. Depuis vendredi, les débats se sont multipliés autour des cas Pogba et Griezmann, pas au niveau attendu, ou au niveau espéré, c'est selon. Résultat, Didier Deschamps a modifié son schéma de jeu, sacrifiant ces deux hommes au passage. C'est donc en 4-2-3-1 que les Bleus ont débuté la rencontre, avec Martial et Coman sur les ailes et Kanté et Matuidi au milieu pour soutenir Payet. Cela partait plutôt bien, avec une première percussion de Coman, à droite, et un coup-franc obtenu, que Payet expédiait sur la tête de Giroud, non cadrée (4e). De bon augure ? Pas vraiment. Au lieu d'accentuer la pression sur les Albanais, positionnés très bas dans un schéma évidemment défensif, les Français enchaînaient les passes sans intensité, perdant le ballon à chaque tentative d'accélération ou presque. Rami allongeait le jeu sans succès, Payet tentait la passe décisive trop vite, Martial butait sur son défenseur, rien n'allait dans le bon sens. Il faut dire que la pelouse, désastreuse, n'aidait pas vraiment des Bleus à la glissade facile...

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Aucune occasion franche à se mettre sous la dent, jusqu'à un léger frisson à la 21e lorsque Payet, d'un petit ballon dans la surface, semblait mettre Martial dans une position idéale pour enchaîner la frappe, mais le Mancunien tardait à armer et était contré par Ajeti (21e). Pas vraiment inspiré sur son aile gauche, Martial n'a pas marqué de points, avec beaucoup trop de déchets dans son jeu. Au fil des minutes, l'Albanie sortait un peu plus. Une première frappe, au-dessus, de Lenjani (13e), un centre au cordeau de Hysaj (24e) pas exploité par Sadiku, combinaison intéressante sur corner (39e) ou encore coup-franc direct de Memushaj (44e), pas ridicule pour une équipe donnée largement battue... Côté français, hormis un nouveau coup de tête, ou plutôt d'épaule, de Giroud sur un coup-franc de Payet, rien à se mettre sous la dent au cours d'une première période terriblement pauvre (sans aucun tir cadré), qui n'a pas rendu service à Deschamps au regard des choix effectués. Le sélectionneur national n'a d'ailleurs pas hésité à la mi-temps. Il a sorti Martial pour faire entrer un Pogba réclamé par le peuple français, repassant donc dans un 4-3-3 plus habituel.

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Et tout de suite, on a senti un regain d'énergie, de volonté, de détermination dans les duels. Le match semblait enfin commencer réellement pour l'équipe de France. Coman n'était pas loin de trouver le cadre de la tête (46e), mais l'Albanie faisait passer un gros frisson dans le Vélodrome en touchant le poteau, sur un nouveau centre de Hysaj, très en jambe, détourné par Sagna, à la lutte (52e) ! Devenue plus rythmée, la rencontre permettait aux Bleus de mettre plus d'intensité. Pogba était un peu court dans la surface sur un bon service de Payet (54e). L'entrée du Turinois a certes redynamisé le jeu français mais n'éteindra pas tous les débats à son sujet, tant ses pertes de balle et ses mauvais choix (une chevauchée solitaire alors qu'une passe en profondeur s'imposait) ont parfois pénalisé son équipe.

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Les Bleus pressaient, mais étaient encore trop brouillons. Coman, côté gauche, créait de grandes différences et trouvait Giroud de la tête (67e). L'attaquant d'Arsenal croisait trop sa tête. Deux minutes plus tard, sur un centre d'Evra, c'est le poteau qu'il trouvait. Pas sa soirée. Deschamps lançait successivement Griezmann puis Gignac pour forcer le verrou albanais. Mais c'est Payet qui continuait à prendre le jeu à son compte. Les Français faisaient le siège de la surface adverse mais butaient toujours sur un défenseur. La délivrance est finalement venue de Griezmann, à la retombée d'un centre idéal de... Adil Rami, posté côté droit de la surface (1-0, 90e) ! La joie de l'attaquant disait tout de son état d'esprit, sûrement revanchard. Il s'agissait là de la première frappe cadrée des Bleus ! Et pour couronner le tout, Dimitri Payet s'en allait faire son numéro dans la surface et trouver le petit filet à la 95e minute. 2-0 score final, mais il ne faut pas s'y tromper, la sélection tricolore a encore beaucoup de choses à régler si elle souhaite aller loin dans la compétition.

L'homme du match : Dimitri Payet (7,5) : sans être au niveau de son match contre la Roumanie, il a livré une première période intéressante, où il semblait l'un des seuls à parvenir à mettre le pied sur le ballon. Toutefois, il se précipitait un peu trop à rechercher la passe décisive, au lieu de faire jouer ses partenaires. En seconde mi-temps, remis dans les conditions du 4-3-3, il a profité d'une grande liberté de mouvement pour prendre définitivement en main le jeu des siens, distillant plusieurs bons ballons dans la surface, et en tentant quelques initiatives personnelles. Il est récompensé par son second but dans la compétition dans le temps additionnel.

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France :

  • Lloris (5) : rien à faire mais typiquement le genre de rencontre délicate pour un gardien, où la vigilance est mise à l'épreuve. Il a répondu présent dans ce domaine, notamment sur un bon centre de Hysaj (24e). Et la chance était avec lui, sur le poteau trouvé par Sagna...

  • Sagna (5) : mine de rien, il a eu un peu de travail défensif avec Lenjani, assez percutant. Il s'en est bien sorti de ce côté-là, mais il aurait pu se montrer plus entreprenant offensivement, surtout en première période où il est trop peu monté.Du mieux en seconde période. Il s'est autorisé une volée à la retombée d'un centre, au-dessus (79e). Quelques bons centres en fin de rencontre. Également à son crédit, il a beaucoup aidé Adil Rami avec son placement.

  • Rami (5) : dans un match où le travail défensif était quand même minime, il a encore provoqué quelques frissons avec des interventions pas toujours nettes et surtout des relances à l'emporte-pièce. Le moindre pressing adverse, et le joueur de Séville panique un peu, préférant dégager. Moins risqué, c'est sûr, mais cela n'aide pas son équipe à développer du jeu. Sa prestation est évidemment rehaussée par son centre décisif, et parfait, à destination de Griezmann à la 90e minute.

  • Koscielny (6) : une prestation rassurante et sereine. Un beau sauvetage de la tête (38e) et des relances de bien meilleure facture que son partenaire de l'axe. Sa présence dans les airs a aussi été utile offensivement avec quelques ballons pris sur coups de pied arrêtés.

  • Evra (4) : s'il a mieux tenu son couloir que face à la Roumanie, il a parfois laissé trop de libertés à Hysaj et Lila. Sa relation avec Martial a été insuffisante en première période. Un peu plus tranchant en seconde période, avec en point d'orgue un excellent centre pour la tête de Giroud sur le poteau (69e).

  • Kanté (7) : encore une grosse prestation de la part du petit milieu défensif. Des récupérations dans les pieds, des relances impeccables (même s'il peut parfois prendre un peu plus de risque sur des passes vers l'avant) et un placement toujours opportun. Sa récupération haute dans les pieds adverses a offert une belle occasion aux Bleus et à Giroud à la 67e. Déjà devenu indispensable.

  • Matuidi (4) : un bon début de match dans l'impact, mais ensuite beaucoup de difficulté à se situer dans ce milieu à 2 têtes avec Kanté. On a plus vu le joueur de Leicester à la récupération et aux premières relances, le Parisien percutant moins qu'à son habitude et jouant trop latéralement. Du mieux en seconde période avec le retour au 4-3-3, où on l'a vu plus offensif, même s'il ne s'impose pas assez comme un relais privilégié dans le jeu des siens. Il peut faire mieux.

  • Martial (3) : la grosse déception de la soirée chez les Bleus. Lui qui était annoncé titulaire avant l'avènement de Payet avait l'occasion de démontrer tout son pouvoir de percussion sur le côté gauche. C'est raté. Pas inspiré dans ses dribbles, trop lent pour déclencher une frappe malgré une position idéale (21e), l'attaquant de MU n'a réalisé aucune différence et perdu trop de ballons. Logiquement remplacé à la pause par Pogba (4). Tout de suite, la présence du Turinois se fait sentir, et le jeu se délie. Cependant, il n'aura pas forcément convaincu Deschamps sur son entrée. La faute à plusieurs pertes de balle et surtout à un contre très mal mené, où il a poussé trop loin sa chevauchée personnelle au lieu de servir Griezmann (70e).

  • Payet (7,5) : voir ci-dessus.

  • Coman (6) : bien entré dans le match avec un premier débordement réussi (4e), il s'est montré plutôt disponible en allant chercher des ballons un peu en dehors de sa zone. Une roulette de classe le long de la ligne qui a régalé le public au coeur d'une triste première période (35e). Bien pris, il a n'a pas démérité, avant de changer de côté en seconde période. Là, il a fait de réelles différences et enchaîné deux bons centres, dont un parfait pour Giroud (67e). Mais c'est à cet instant que Deschamps l'a sorti pour lancer Griezmann (68e), qui s'est positionné dans l'axe. Très peu trouvé dans le jeu, il a tout donné dans ses courses et ses appels. Mais il a su être présent dans la surface au bon moment, au bon endroit, pour propulser de la tête un centre d'Adil Rami (90e, 1-0).

  • Giroud (4) : un minimum de ballons touchés en première période, où le jeu français peinait à parvenir jusqu'à lui. Courageux dans les duels, il a aussi su aider ses partenaires avec son replacement. Mais offensivement, il n'a pas su concrétiser les rares cartouches qui lui sont parvenues. Elles ciblaient majoritairement sa tête (4e, 36e, 67e, 69e). La dernière a trouvé le poteau, et méritait meilleur sort. Mais celle d'avant, sur un centre idéal de Coman, avait été loupée. Remplacé par le local de l'étape, André-Pierre Gignac (77e), qui a amené sa hargne, mais qui ne s'est pas procuré d'occasions. Il joue un rôle sur le second but français, signé Payet.

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Albanie :

  • Berisha (5): après une première période très calme, durant laquelle il a rassuré les siens par quelques interventions aériennes, le portier albanais a vécu une deuxième mi-temps tout aussi tranquille. Serein dans les airs et appliqué dans ses relances, il n’a presque rien a eu faire face à des Bleus bien trop imprécis. Mais il devait s’incliner dans les dernières minutes de la partie sur la tête de Griezmann parfaitement placée (90e) puis sur la belle frappe de Payet (90e+5).

  • Agolli (4): en difficulté dans son marquage sur coups de pied arrêtés et dans ses duels, le capitaine albanais a eu du mal face à la vivacité des attaquants français. Auteur de quelques bons déboulés dans son couloir gauche, il a tenté de se projeter vers l’avant, mais ses transmissions ont trop souvent manqué de justesse pour pouvoir inquiéter l’arrière-garde tricolore.

  • Mavraj (5): calme et appliqué, le défenseur albanais a livré une copie correcte. Même s’il n’a pas véritablement brillé, il a tenu son rang en réalisant quelques bonnes couvertures. Seul ombre au tableau, et non des moindres, il a été constamment battu dans son duel aérien avec Giroud, qui en a profité pour se procurer de grosses occasions (67e, 69e).

  • Ajeti (6,5): solide sur ses appuis, le défenseur central s’est montré vigilant face aux nombreuses offensives françaises, à l’image de son duel remporté face à Martial (15e). Capable du meilleur comme du pire (17e), il a surtout été très précieux en dégageant son camp à de nombreuses reprises. Une sérénité qui a permis aux siens de ne pas sombrer dans les moments de doute. Remplacé par Veseli (84e) qui oublie Griezmann sur l'ouverture du score française (90e).

  • Hysaj (7): très bon match pour le latéral du Napoli ce soir. Auteur de bonnes interventions, il a parfaitement géré son duel avec Martial ou encore les assauts de Coman en deuxième période. Offensivement, il a su créer le danger par de nombreuses montées intéressantes sur son côté droit, et a souvent été à l’origine des plus grosses occasions des siens (25e, 39e, 52e). Complet.

  • Kukeli (5,5): placé devant sa défense, le milieu de terrain n’a pas compté ses efforts dans cette partie. Même s’il a passé la majorité de la rencontre à courir derrière le cuir, il a multiplié les courses pour bloquer les offensives tricolores. Très précieux dans la récupération, il a été peu en vue à la construction. Averti (55e) et remplacé par Xhaka (74e).

  • Abrashi (6): tout comme son compère de l’entrejeu, il a énormément couru pour lutter face à un bloc français techniquement supérieur. Élément clé à la récupération, il a grappillé de nombreux ballons dans les pieds des hommes de Didier Deschamps. Intenable, il a également été un poison pour la défense française par ses nombreuses projections vers l’avant. Averti (81e).

  • Memushaj (6): infatigable, le milieu albanais a livré une bonne copie face aux Bleus. Auteur de bonnes percées, il a, tout comme ses compères, souvent manqué de précision dans les vingt derniers mètres (21e). Si son coup franc passait de peu à côté, c’est lui qui obligeait Sagna à dévier le cuir sur le poteau de Lloris (52e). Précieux dans la récupération également, il a été très actif ce soir.

  • Lenjani (5,5): bon match pour lui ce soir. Auteur de quelques bonnes percussions, il a manqué de précision dans le dernier geste, à l’image de sa tentative lointaine qui ne trouvait pas le cadre (13e). Tout proche d’ouvrir le score après une belle combinaison sur corner, le Rennais a réalisé une bonne prestation.

  • Lila (5): moins en vue que son pendant à gauche, l’ailier albanais a tout de même multiplié les courses dans son couloir. Percutant, il a réalisé quelques déboulés intéressants mais s’est quelque peu effacé au fil de la rencontre, jusqu’à être remplacé par Roshi (70e) qui n’a pas eu de véritables occasions à se mettre sous la dent.

  • Sadiku (3): esseulé à la pointe de l’attaque, le buteur de cette formation albanaise a eu du mal à se sortir du marquage français. Sevré de ballon, il a tenté de peser sur l’arrière garde tricolore par ses déviations dos au but ou quelques tentatives lointaines. Mais dans l’ensemble, ce fut bien trop peu pour donner quelques frayeurs à Lloris et sa défense.

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