Entretien avec… Formose Mendy : «J’ai vu le grand Barcelone de Xavi, Alves et Guardiola inquiet»

Par Alexis Pereira
6 min.
Sporting Gijón @Maxppp

Pour sa première titularisation en Liga, Formose Mendy (22 ans) a affronté le FC Barcelone au Camp Nou (3-1, 26e journée). Un souvenir fort que le Franco-Sénégalais a raconté à Foot Mercato avant de revenir sur son début de carrière en France. Une France qu'il aimerait retrouver un jour, et pourquoi pas sous le maillot de l'Olympique de Marseille, son club de cœur.

Foot Mercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?

Formose Mendy : Ça va, ça va. Je suis en Espagne, je fais mon trou en Espagne, petit à petit. Il y a deux semaines, j'ai débuté en Liga avec le Sporting Gijon face au Racing Santander (1-1, 25e journée).

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FM : Félicitations pour votre première titularisation en Liga cette saison, sur la pelouse du Camp Nou contre le Barça (3-1, 26e journée). Qu'avez-vous ressenti ?

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FM : Franchement, je vais être franc, je n'avais pas de pression. Au moment où j'ai su que j'allais être titulaire, à l'hôtel lors de la causerie du coach, j'ai eu un petit moment de pression. Mais quand je suis entré sur le terrain, je ne pensais plus qu'à l'équipe, à jouer mon jeu, à faire quelque chose pour l'équipe tout en étant tranquille dans la tête. On a fait un très bon match dans l'ensemble. J'ai vu le grand Barcelone inquiet. Je l'ai vu dans les yeux de Xavi, d'Alves, de Guardiola. On a vraiment tenu jusqu'à la fin. Mais Keita a mis ce très beau but et voilà. Maintenant, je suis content parce qu'on est sorti de ce match la tête haute et ça nous donne encore plus de force pour les matches à venir.

FM : Pouvez-vous décrire votre style de jeu en quelques mots pour nos lecteurs qui apprennent à vous découvrir ?

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FM : Je joue sur le côté droit ou gauche. Je suis droitier, mais j'aime bien jouer sur le côté gauche aussi. Je joue des deux pieds. Je suis plutôt technique, rapide, j'aime bien déborder pour dribbler, centrer ou frapper.

FM : Depuis l'arrivée de Javier Clemente, vous semblez avoir un coup à jouer dans cette équipe. Qu'est-ce qui a changé ?

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FM : L'arrivée de Clemente m'a permis de débuter. Personnellement, je pense que tout le monde est content dans le club. Beaucoup d'observateurs pensaient que Clemente allait arriver et faire n'importe quoi. Mais contre le Racing Santander (1-1, 25e journée), on a très bien joué et on n'est pas passé loin de la victoire. Face à Barcelone (3-1, 26e journée), on perd mais la tête haute après un très bon match. Tout le monde est content. Il fallait quelque chose de nouveau au groupe. Preciado était un bon entraîneur, il a beaucoup apporté au Sporting, mais on avait besoin de nouvelles choses. Tout le monde respecte énormément Clemente, parce que c'est un entraîneur qui a gagné plein de choses avec plein d'équipes.

FM : La présence de Grégory Arnolin est-elle un plus pour vous ?

FM : Grégory, c'est un joueur qui m'a beaucoup aidé quand je suis arrivé ici il y a deux ans. Je ne parlais pas espagnol. Ça m'a aidé d'avoir un Français ici. Il m'a parlé du club, des choses importantes à savoir pour réussir en Espagne. Il m'aide toujours. C'est comme un grand frère pour moi.

FM : La lutte pour le maintien promet d'être féroce. Pensez-vous avoir les armes pour vous en sortir ?

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FM : C'est vrai qu'on joue bien, mais l'important, ce sont les points. Après le match à Barcelone, on est convaincus qu'on va se sortir de là. On est en confiance, tous soudés. Dans le vestiaire, l'ambiance est bonne. Ce week-end, on joue à la maison (victoire contre le FC Séville 1-0 ce samedi, 27e journée), et avec le soutien des supporters, je pense qu'on va gagner. Après, on est à 6 points de Villarreal et à 4 points de Santander, ça reste jouable je pense.

FM : Votre trajectoire est singulière. Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

FM : Je suis de Marseille. Je jouais à Septème-les-Vallons. À 14 ans, je suis parti à l'Olympique Lyonnais. Je suis resté 3 ans. Je suis revenu à Marseille, à Consolat en CFA. De là, j'ai rejoint Lens, où je suis resté deux ans. Après ces deux ans, on me prête à Istres pour me donner du temps de jeu en National. Mais je n'ai pas eu la chance de jouer, Henri Stambouli ne comptait pas sur moi. J'ai passé l'année en réserve. À la fin de cette saison, ni Istres, ni Lens ne m'ont donné ma chance. Et à ce moment-là, Mohamed Diamé, un ami que je connaissais de Lens, m'a demandé si je voulais tenter ma chance en Espagne. J'ai dit oui, j'ai pris mon sac et je suis parti. J'ai atterri à Puertollano, où j'ai commencé très fort. J'ai tapé dans l’œil des gens. Le Real Madrid C me voulais mais j'ai opté pour l'Aris Salonique. J'y ai signé mon contrat, mais pour des magouilles d'agent, je suis rentré à Puertollano. J'ai attendu cinq mois et j'ai eu l'opportunité de venir à Gijon. La première année, je n'ai pas beaucoup joué à cause des blessures, mais là, ça va mieux.

FM : Comme vous le disiez, le Real Madrid vous a contacté en 2010 pour sa réserve. Comment avez-vous réagi ?

FM : En fait, l'entraîneur du Real Madrid B voulait me signer. Mais si j'y allais, je ne pouvais pas jouer avec cette équipe parce qu'elle était dans la même poule que la mienne. J'aurais donc dû jouer 6 mois avec la C avant d'intégrer la B. Mais bien sûr, quand j'ai su que le Real Madrid, Villarreal aussi, étaient intéressés, ça m'a fait plaisir. Ça m'a vraiment touché, même si ça n'a pas pu se faire.

FM : Comment expliquer que plusieurs joueurs comme vous, Abdelaziz Barrada à Getafe, Pape Diop au Racing Santander, Allan Nyom à Granda ou Michael Pereira à Majorque explosent en Liga alors que vous étiez dans l'ombre en France ?

FM : En France, on a été un peu oublié. On était un peu jeunes. Il n'y a qu'à partir de la Ligue 2 que l'on commence à faire attention à vous. En France, on ne s'occupait pas trop de nous. Alors on a regardé ce qu'il se passait ailleurs. Moi j'ai eu la chance d'attirer l'attention en Espagne, par ma vitesse notamment. Maintenant, c'est aussi grâce à la formation à la française qu'on a notre chance ici. En France, on devrait quand même faire plus attention aux jeunes qui sont très talentueux mais qui finissent mal parce qu'il manque d'aide.

FM : Avez-vous certains regrets ?

FM : Pas de regrets. Si j'étais resté en France, je n'aurais peut-être pas percé. Maintenant, jouer en France, ça aurait été bien. Il y a ma famille. Aujourd'hui, je suis très content en Espagne, les gens sont très accueillants et chaleureux.

FM : Aimeriez-vous évoluer en France justement ?

FM : Le championnat de France me plaît. Je travaille pour avoir ma chance. En France, en Angleterre ou en Espagne. Je suis disponible. Mon rêve, ça a toujours été de jouer à Marseille. Je suis de là-bas et ça me ferait vraiment plaisir de jouer à l'Olympique de Marseille, c'est le club que j'aime depuis tout petit.

FM : Quelle est votre situation au Sporting Gijon ?

FM : J'ai signé un contrat de quatre ans il y a deux mois (Ndlr, jusqu'en 2016). Pour l'instant, le plus important, c'est de jouer et de sauver le club. On verra pour mon avenir en fin de saison.

FM : Un dernier mot sur la sélection. Étant d'origine sénégalaise, opteriez-vous pour les Bleus ou les Lions de la Teranga ?

FM : En étant jeune, quand j'évoluais à Lyon, j'ai côtoyé les sélections de jeunes en France. Je suis d'origine sénégalaise. Je suis jeune et en travaillant dur, on peut toujours rêver à intégrer un jour l'équipe de France. Néanmoins, je laisse la porte ouverte au Sénégal si on me contacte.

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