L’Europe s’arrache le nouveau Messi de 9 ans mais…

Par Rodolphe Koller
3 min.
Barcelone Lionel Andrés Messi Cuccittini @Maxppp

Effrayés par la sanction du Barça qu'ils redoutent de subir, de nombreux clubs européens rechignent à signer le nouveau Messi, âgé de 9 ans...

Chaque jour, de «nouveaux Messi» apparaissent un peu partout autour du monde, mis en scène dans de savants montages vidéos consultables partout sur la toile. Pour éviter que la ruée vers l'or tourne à la véritable exploitation de jeunes enfants, au mépris de leur développement, mais au nom d'intérêts économiques toujours plus gourmands, la FIFA a mis en place plusieurs mesures pour protéger les joueurs mineurs à l'international. «En principe, le transfert international d’un joueur n’est autorisé que si le joueur est âgé d’au moins 18 ans», est-il inscrit dans le Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs. Plusieurs exceptions existent toutefois, dont l'une devient rapidement rédhibitoire lorsqu'il s'agit de contrées lointaines : «Si les parents du joueur s’installent dans le pays du nouveau club, pour des raisons étrangères au football»,

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Or, il est impossible de laisser filer un jeune garçon de 9 ans à près de 10 000 kilomètres de chez lui et surtout de ses parents, à une étape de sa vie où il est en pleine construction. D'autant que si la règle n'est pas appliquée à la lettre, la FIFA sait se montrer particulièrement sévère : «Toute infraction à cette disposition sera sanctionnée par la Commission de Discipline conformément au Code disciplinaire de la FIFA.» Dernier exemple en date, celui du FC Barcelone, sanctionné à une lourde amende de 450 000 francs suisses et, pire encore, d'interdiction pure et simple de tout transfert jusqu'en janvier 2016 pour avoir manqué au respect de cette législation lors du transfert d'un jeune joueur sud-Coréen alors âgé de 15 ans.

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L'Europe à ses pieds

De fait, plus aucun club ne souhaite prendre le moindre risque dans des dossiers similaires, de peur de subir le même châtiment, grandement préjudiciable à toute ambition sportive d'envergure. De quoi donner lieu à la situation ubuesque de Claudio Gabriel Nancufil, prodige argentin âgé de 9 ans, déjà surnommé «Messi de la neige». Aucune des nombreuses écuries européennes qui le courtisaient avant que la sanction du Barça ne soit prononcée n'ose maintenant lui proposer de contrat, comme le révèle son représentant : «En Espagne, personne n'a pris le risque de le signer.» De quoi ravir le club local du Racing de Avellaneda, où joue le frère du garçon, bien décidé à réaliser l'affaire du siècle là où il n'aurait jamais pu lutter en temps normal... De quoi permettre à Nancufil de s'épanouir encore un peu au pays avant de plier bagages.

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Car le départ n'est gère plus qu'une question de temps. Au pays, le garçonnet est considéré comme un diamant brut. Et lorsqu'il s'agit de comparer le joueur pétri de talent à l'un de ses aînés, ce n'est à personne d'autre que Lionel Messi. Même si 18 ans séparent Nancufil de son illustre modèle, certaines similarités sautent aux yeux. Un petit gabarit, une balle qui colle au pied (gauche), une technique bien au-dessus de la moyenne, un sens du but hors du commun... ainsi que le numéro 10 que tous deux portent dans le dos. Encore plus troublant, un problème de croissance semblable à celui du métronome du Barça, mais pas de quoi l'empêcher de faire forte impression en Europe. Pourtant, le Vieux Continent devra patienter. Tout vient à point à qui sait attendre.

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