Entretien avec… Mahamadou Diarra : « Un retour à l’OL ? J’ai compris que l’entraîneur ne voulait pas de moi »

**Foot Mercato : Tout d'abord Mahamadou, où en êtes-vous dans votre rééducation ?

Mahamadou Diarra :** Ça va beaucoup mieux par la grâce de Dieu. J'ai même repris la course, donc d'ici trois semaines je dois pouvoir faire mon premier match, Inchallah.

**FM : Ressentez-vous encore de vives douleurs ou le plus dur est-il derrière vous ?

MD :** Là ça va, même si j'ai eu à faire 3 opérations, j'avais un peu mal jusqu'à présent. Mais je pense aussi que la blessure était plus grave que prévu. J'avais les deux cartilages cassés, mais heureusement tout est en ordre maintenant.

**FM : Est-ce frustrant pour vous de devoir être aussi régulièrement éloigné des terrains à cause de ces pépins ?

MD :** Oui, c'est vrai, comme tous les autres joueurs j'aimerais ne pas avoir de blessures, surtout comme la mienne. Tout à commencé en 2008, et pendant ces cinq années je n'ai quasiment pas joué, je n'ai pas pu enchaîner les matches comme je l'aurais souhaité. 51 matches en 5 ans dont 13 sélections, c'est vraiment trop peu.

**FM : Qui dit Mahamadou Diarra dit Olympique Lyonnais. Quels souvenirs gardez-vous de vos années rhodaniennes, et notamment de ce milieu à trois au sein duquel vous faisiez des ravages ?

MD :** À l'époque, on était très bien ensemble, et on était très complémentaires que ce soit avec Juni et Essien, puis Tiago. C'était pas mal, mais il ne faut pas oublier non plus les côtés qu'on possédait, avec Malouda et Govou en attaque, Abidal et Antho (Réveillère) derrière. On n'avait pas peur de tenter quoi que ce soit, ou de jouer n'importe quelle équipe.

**FM : En parlant de l'OL, vous vous êtes entrainé entre Rhône et Saône en 2011. Avez-vous eu l'opportunité de resigner avec Lyon ?

MD :** Déjà, mon passage à Monaco s'est très mal fini, je n'ai pu faire que 9 matches sur 21 à cause des blessures. Du coup, j'ai appelé Bernard Lacombe pour savoir s'il était possible de poursuivre ma rééducation et m'entraîner avec les pros. Le lendemain, il m'appelle, et me dit que je peux venir. Mais j'ai tout de suite compris que je n'étais pas le bienvenu chez les pros. J'ai capitulé, je me suis demandé si j'étais dans le même OL. Mais après avoir parlé avec certains joueurs, j'ai compris que tout avait changé, donc je suis allé avec les jeunes de la CFA. C'était une belle expérience à vivre avec les gamins, car il m'ont fait beaucoup rire, et il y avait des talents. D'ailleurs, je suis content de voir souvent ces jeunes avec le maillot de Lyon à la télé. Au final, j'ai passé 6 mois à Lyon à me soigner et à suivre ma rééducation avec Nicolas (Quinault), le préparateur physique de l'équipe CFA et sans oublier Gilles (Rousset) et Stéphane (Roche). Tout ça m'a permis d'équilibrer mon corps et avoir moins de blessures. J'ai été bien accueilli par le staff de la CFA, plus que par le staff des pros. Mais je comprends bien, car la vie est ainsi, tu ne peux pas plaire à tout le monde. Après 3 mois, j'ai commencé à me sentir bien, d'autant que l'OL cherchait un milieu. Mais j'ai compris que l'entraîneur ne voulait pas de Djilla dans son vestiaire, préférant recruter Ndinga ou Fofana. C'est le foot, il n'y a pas eu de retour. C'est leur choix, je le respecte.

**FM : Que pensez-vous de l'OL actuel ?

MD :** Franchement, Lyon peut compter sur ses jeunes car je les connais très bien, ils ont du talent. Il suffit juste de bien les cadrer et leur inculquer les vraies valeurs du foot.

**FM : Après l'OL, passage par le Real Madrid, rien que ça. Quels souvenirs en gardez-vous ?

MD :** Madrid, c'était une autre dimension, c'est le rêve de tout footballeur, même si les deux dernières années ont été dures à cause des blessures. Je suis content d'avoir réalisé 80% de ce que je voulais faire à Madrid, même si je pensais que c'était le bon endroit pour gagner la Champions League. Mais je n'ai pas eu la même chance là-bas qu'à l'OL.

**FM : Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

MD :** De revenir bientôt. Même si je suis fatigué par les blessures, je ne suis pas fini.