Entretien avec... Nicolas Batum : « Je suis un grand fan de Zlatan »

**Foot Mercato : Nicolas, en tant que sportif professionnel et basketteur en NBA, que représente pour vous le football au quotidien ?

Nicolas Batum :** Le foot, j'ai grandi avec. Je suis basketteur et me suis mis au basket très jeune, mais à l'école ou avec les potes on jouait au foot à côté. Je crois d'ailleurs que je jouais plus au foot qu'au basket quand j'étais jeune parfois !

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**FM : Suivez-vous toujours de près l'actualité du ballon rond ?

NB :** Oui, toujours ! Je suis l'actualité au quotidien, au jour le jour, que ce soit la Ligue des Champions, la Ligue Europa, la Ligue 1, n'importe quelle compétition. Je suis tout !

**FM : Parmi les temps forts récents, le Ballon d'Or a été décerné à Cristiano Ronaldo, au détriment de Franck Ribéry. Qu'en pensez-vous ?

NB :** Cristiano Ronaldo a été énorme en fin d'année 2013, il a marqué les esprits, je pense qu'il a été élu par rapport à ça. Mais normalement, au niveau des résultats, Ribéry aurait dû l'avoir. Ça aurait dû être Franck Ribéry, vu sa saison et celle du Bayern. J'ai été déçu pour Ribéry, il méritait. Mais les gens sont restés sur la dernière impression, celle qu'a donnée Ronaldo. On ne peut pas non plus dire que c'est volé, que c'est démérité, c'est un grand joueur. Mais je pense que Ribéry le méritait un peu plus que Ronaldo.

**FM : N'est-ce pas frustrant de voir que l'aspect individuel a été plébiscité aux dépens du collectif ? Est-ce différent en NBA pour le trophée de MVP ?

NB :** En basket, en NBA ou en Europe, celui qui est élu meilleur joueur de la saison est souvent le meilleur joueur de la meilleure équipe. C'est frustrant de voir un joueur d'une équipe qui n'a rien gagné être élu, contrairement au Bayern Munich qui a gagné cinq titres. Mais bon, ce n'est pas non plus volé, car il est très fort et ce qu'il fait est très impressionnant.

**FM : Qui dit Ribéry dit aussi équipe de France. Pensez-vous les Bleus capables de faire un grand coup au Mondial ?

NB :** Vu ce qu'ils ont traversé ces dernières années, et qu'ils ont réussi à se qualifier pour la Coupe du monde, je pense qu'ils peuvent faire un truc. Ils ont cravaché, ils ont galéré, ils ont connu l'enfer entre guillemets, maintenant ils sont au Mondial, ça ne peut être que du plaisir. J'espère qu'ils vont faire quelque chose de grand et qu'ils vont nous faire rêver. Je crois en eux.

**FM : En tant que basketteur de haut niveau et joueur de l'équipe de France, qu'avez-vous pensé de Knysna, et plus largement des épisodes fâcheux qui ont terni l'image des Bleus ?

NB :** C'est un épisode malheureux, mais il faut passer à autre chose. C'était il y a quatre ans, c'était un autre groupe, une autre compétition. C'est du passé, il y a une autre équipe, les joueurs sont fiers de porter le maillot Bleu pour la Coupe du monde. L'Afrique du Sud, c'est terminé, il y a eu des sanctions, il faut tourner la page. Maintenant, c'est le Brésil, et j'espère qu'ils vont faire quelque chose.

**FM : Cet épisode a-t-il pu avoir une incidence sur le regard porté par le grand public sur les basketteurs ? Avez-vous pu noter que certains vous donnaient une mauvaise image comme celle collée aux Bleus ou, au contraire, vous a-t-on vu plus vertueux ?

NB :** Je ne sais pas vraiment, nous on fait ce qu'on a à faire. On est en équipe de France, on joue, on donne tout ce qu'on a pour le maillot Bleu. Et puis, on a aussi eu nos mauvais moments. Moi, personnellement, j'ai fait un geste horrible aux Jeux Olympiques (un coup adressé à l'Espagnol Juan-Carlos Navarro, Ndlr). On a tous connu des histoires. Le foot aussi, mais les images après la qualification face à l'Ukraine étaient sympas, on a vu des joueurs sur le terrain chanter La Marseillaise avec le drapeau français. En tout cas, on est supporters de l'équipe de France de foot, comme eux sont supporters de l'équipe de France de basket.

**FM : En revanche, si comparaison il devait y avoir, ce serait d'espérer que, comme vous l'été dernier à l'Euro, l'équipe de France de foot aille au bout au Mondial...

NB :** Voilà ! Qu'ils suivent notre exemple, et aussi celui des handballeurs !

**FM : Attardons-nous un peu sur la Ligue 1. Pour quel club avez-vous un penchant ?

NB :** Paris. Moi, j'aime bien l'ambition. On peut dire ce qu'on veut sur l'argent et ce genre de choses, j'aime l'ambition de ce club, des actionnaires du Qatar. Le foot français a besoin d'une équipe de foot de haut niveau sur le plan européen, et c'est ce qu'ils sont en train de faire. Avoir une équipe qui, d'année en année, peut peser en Ligue des Champions, c'est génial. J'adore l'ambition du PSG, je suis fan.

**FM : Voyez-vous le PSG capable de remporter la Ligue des Champions dès cette année ?

NB :** Oui. Sur deux matches, aller-retour, il peut se passer plein de choses, c'est la magie du sport. Regardez, Monaco l'a fait en 2004 avec un effectif pas comparable à celui du PSG en allant en finale, en battant le Real Madrid notamment. Le PSG peut le faire, ils ont l'effectif pour battre n'importe qui.

**FM : Et forcément, en parlant du PSG, difficile de ne pas mentionner Zlatan Ibrahimovic. Que pensez-vous de ce joueur ?

NB :** Je suis fan, j'adore ! Il fait son truc, il est lui et restera lui. Il n'a jamais changé et ne changera jamais. Il a ses détracteurs et ses fans, mais il est comme il est. Moi, je suis un grand fan de Zlatan.

**FM : Le PSG a officialisé ce mercredi après-midi la signature de Yohan Cabaye. Quel regard portez-vous sur ce recrutement ?

NB :** C'est bien, c'est un très bon joueur, international français. Après, ça va faire du monde, ce sera au coach Laurent Blanc de faire des choix. Mais en tout cas, c'est un joueur de qualité qui peut aider le club, c'est sûr.

**FM : Vous, c'est au Mans que vous avez cassé la baraque, avant de filer en NBA aux Portland Trail Blazers. Avez-vous suivi le parcours du Mans FC ?

NB :** À l'époque, j'allais voir pas mal de matches. Le club était encore en Ligue 1 et, au moment où je partais, il y avait la construction de la MMArena, juste à côté de la salle de basket. Il y avait de bons jeunes joueurs, issus du club, Rudi Garcia comme coach. C'est dommage, Le Mans est une ville de sport, de foot. Avoir un beau stade comme ça et connaitre ce parcours, c'est dommage.

**FM : Vous qui évolué aux États-Unis, constatez-vous que le regard porté sur le football change de l'autre côté de l'Atlantique ?

NB :** Oui, l'engouement grandit. Sans être sexistes ou machistes, ils considèrent plus ça comme un sport de filles, car les Américaines sont très fortes. Mais la MLS grandit, et les Américains s'intéressent de plus en plus au football européen, aux stars comme Cristiano Ronaldo ou Messi. C'est surtout les communautés latines qui s'intéressent au foot, ça aide.

**FM : On sait aussi que les Européens sont de plus en plus nombreux en NBA. Vous, par exemple, essayez-vous de faire connaitre le foot à vos coéquipiers ?

NB :** Moi, j'essaie. On a une équipe de MLS à Portland, les Timbers. J'essaie de faire venir des coéquipiers aux matches, certains se mettent à aimer. J'avais amené deux-trois coéquipiers américains pour le match face aux New York Red Bulls, avec Thierry Henry et Juninho. Ils avaient pas mal accroché, quand il y a des joueurs de haut niveau c'est toujours intéressant.

**FM : L'impact de Thierry Henry est-il clairement palpable ?

NB :** C'est l'une des figures de la Ligue. Quand on demande quelles sont les stars de la MLS, les gens vont parler de David Beckham même s'il n'est plus là, mais ensuite ils citent Thierry Henry.