L'arbitrage français dans l'œil du cyclone

Par Alexis Pereira
4 min.
Les arbitres pointés du doigt @Maxppp

À Bordeaux comme à Marseille, l'arbitrage français a été sévèrement pointé du doigt. Il se défend mais...

Zlatan Ibrahimovic dans les couloirs de Chaban-Delmas, Vincent Labrune et ses joueurs dans la zone mixte du Vélodrome... L'arbitrage a été copieusement critiqué ce dimanche après Bordeaux-PSG (3-2) et Olympique de Marseille-Olympique Lyonnais (0-0), les deux affiches de la 29e journée de Ligue 1. Les hommes en noir n'en peuvent plus. Stéphane Lannoy, arbitre international et président du Syndicat des arbitres de football d'élite (SAFE), a publié une lettre ouverte ce lundi, relayée par L’Équipe et Le Parisien, pour faire part de son mal-être. « Ça suffit ! Trop, c’est trop. Là, il s’agissait d’une passe en retrait. Et demain, ce sera pour une touche ? Je suis indigné. L’équation est simple : passe en retrait = arbitre le plus nul en quinze ans = pays de merde… Cela va beaucoup trop loin. Si on banalise ce genre de comportement, jusqu’où ira-t-on ? J’attends que la commission de discipline prenne des décisions », a-t-il lâché avant de poursuivre.

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«Il est temps que les arbitres soient respectés comme c’est le cas dans d’autres sports. Il y a de plus en plus de dérapages qui se déroulent en toute impunité. Il faut désormais revenir à des comportements plus responsables de la part de chacun des acteurs du football.  Les grands joueurs ont une valeur d’exemple pour les jeunes», a-t-il lancé. Eric Borghini, président de la commission fédérale des arbitres, partage son sentiment de déception et d'indignation. « Évidemment que je suis choqué, comme tous les arbitres français. La charge est assez violente. C’est un immense champion qui évolue dans un des clubs phares de notre championnat. Mais il a complètement pété un câble. Il ne faut stigmatiser ni Ibra ni le PSG. Il n’est pas le seul à avoir ce genre de dérive. Mais sa sortie laisse un goût amer dans la bouche. Il s’est excusé pour ses mauvaises paroles sur la France et les Français, pas pour celles sur l’arbitre. Et c’est d’autant plus injuste que M. Jaffredo est un arbitre exemplaire», a-t-il indiqué.

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La technologie, une nécessité coûteuse...

Seulement, la corporation des arbitres doit faire face à une volée de critiques depuis plusieurs heures, le débat autour du but refusé à l'OM faisant également rage. «Ça donne une image catastrophique de notre arbitrage ! Quand les gens de l’UEFA et de la FIFA voient ça, que pensent-ils ? Que les Français sont nuls ! C’est un sommet du championnat et le résultat est faussé. On arrive à la phase où le titre de champion, comme la relégation, sont des questions de chance ou de malchance arbitrales. On ne peut plus continuer comme ça dans un football qui va encore aller de plus en plus vite», a par exemple expliqué Bernard Caïazzo, président du comité de surveillance de l'AS Saint-Étienne, avant de poursuivre. «Quand, dans un stade, 60 000 personnes ont un téléphone portable et donc, des images, comment peut-on continuer à accepter que les seuls à ne rien avoir soient les quatre arbitres ? Avec les nouvelles technologies, le spectateur sait tout de suite ce qui s’est passé. Et je ne parle même pas des téléspectateurs... C’est comme si aux Jeux Olympiques, on jugeait le 100m à l’œil nu !»

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Un avis partagé par le patron du LOSC Michel Seydoux. «Si les Anglais ont la Goal Line, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas l’avoir nous aussi ! Quand on sait l’importance de chaque but dans un championnat comme le nôtre, ça éviterait des polémiques. Ça a existé au Mondial, c’est donc faisable ! Les instances ne bougeront que s’il y a un poids médiatique et politique pour faire avancer ce dossier. C’est différent de l’arbitrage vidéo, c’est une technologie qui est déjà approuvée. Le but (non accordé) d’OM-OL a une importance économique très difficile à chiffrer, mais certaine. Pour l’instant, les règles du football international n’ont pas validé l’arbitrage vidéo, mais elles ont validé la Goal Line, alors autant s’en servir...», a-t-il précisé. Seulement, pour mettre en place ce système, il faudrait, selon Le Progrès, investir 4 M€ pour aménager les stades de Ligue 1. La LFP consentira-t-elle à aider des arbitres au bord de la crise de nerfs et au cœur du scandale ?

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