Monaco - OM : les notes du match

Monaco avait une belle occasion de mettre la pression sur ses concurrents dans la course au titre. Les hommes de Leonardo Jardim recevaient l'OM ce samedi à Louis II pour ce qui est un classique du championnat français. Historiques ou non, les débats s'annonçaient tout de même déséquilibrés entre une formation en grande forme avec son attaque de feu et une équipe toujours en quête de repères. Après sa belle victoire en Ligue des Champions face à Tottenham, l'ASM faisait légèrement tourner son effectif puis Mendy était absent et Lemar laissé sur le banc au coup d'envoi. Côté marseillais, Rudi Garcia pouvait enfin compter sur un groupe au complet où seul Bedimo manquait toujours à l'appel. L'ancien entraîneur de la Roma optait pour un 4-3-3 avec une défense centrale Fanni-Rolando, Rekik latéral gauche, un trio au milieu Diarra, Vainqueur et le jeune Maxime Lopez. Devant Thauvin et Alessandrini entouraient Gomis.

On craignait beaucoup que l’OM prenne une volée mais curieusement, le début de match était plutôt à son avantage. Malgré cette percée de Boschilia qui a abouti à une première frappe de Bernardo Silva (4e), les Olympiens, plus frais aussi, parvenaient à gêner les Monégasques et à prendre le dessus notamment dans l’aspect physique, car ils remportaient la plupart des duels. Seulement ce bon début de rencontre n’était qu’un semblant de promesses. Sans réelle raison, Garcia faisait passer son équipe en 3-5-2 avec Alessandrini latéral gauche. Le début du calvaire. Mieux en place, Monaco se rapprochait du but de Pelé et ouvrait assez rapidement le score sur ce magnifique coup-franc de Boschilia (1-0, 23e) suite à une faute bête d’Alessandrini. L’OM réagissait bien avec cette remise de Lopez pour Gomis suite à cette longue ouverture de Thauvin, mais l’attaquant manquait complètement son geste face au but (26e).

15 minutes ont suffi à plier le match

Mal lui en a pris, car Marseille n’aura plus jamais l’occasion de revenir au score et la tornade offensive asémiste s’est enclenchée. Côté droit, Silva s’amusait d’Alessandrini et adressait un centre de l’extérieur pour Germain qui doublait la mise de la tête (2-0, 29e). Voyant son équipe prendre l’eau de toute part, Garcia décidait de changer de nouveau son équipe et remplaçait Alessandrini par Njie (38e). Malheureusement pour le coach marseillais, il n’avait pas le temps d’apercevoir le moindre changement sur le pré que Germain s’offrait un doublé (3-0, 39e). Dépassé dans le jeu et complètement désorienté tactiquement, on se demandait comment l’OM allait vivre la deuxième période. Finalement le score n'a quasiment pas bougé mais les deux équipes ont eu quelques opportunités entre des Monégasques qui ont joué tranquillement et des Marseillais trop maladroits face au but.

4 - C'est la plus large victoire de l'@AS_Monaco face à Marseille dans son histoire en Ligue 1 (4-0). Punition.

— OptaJean (@OptaJean) 26 novembre 2016

Germain s'est montré un peu timide sur cette frappe (48e), tout comme Thauvin qui, après avoir réceptionné un centre de Sakai, a vu Sidibé revenir dans ses pieds (53e). Gomis loupait lui une nouvelle belle occasion sur ce centre de Rekik (60e). L'ASM se contentait de gérer tranquillement son avance. Les joueurs du Rocher régnaient dans l'entrejeu à l'image de Fabinho qui pouvait distribuer le jeu sans aucune résistance et de Bakayoko qui se promenait tranquillement entre les lignes. Malgré cette domination, ils baissaient légèrement le pied sur la fin de rencontre et Jardim donnait du temps de jeu aux remplaçants (Moutinho, Dirar, Carrillo). Marseille profitait de ce léger moment de déconcentration pour inquiéter Subasic. Njie percutait côté gauche et offrait un excellent ballon pour Cabella qui voyait son tir à bout portant repoussé par le gardien croate (75e). En toute fin de rencontre, Carrillo participait lui aussi à la fête en trouvant chemin des filets (4-0, 90e+1). Monaco inflige une véritable correction historique à l'OM pour reprendre provisoirement le fauteuil de leader.

Le classement de Ligue 1 à retrouver ici.

L'homme du match : Silva (8) : quel match de la part du Portugais qui s'affirme toujours un peu plus comme l'un des meilleurs joueurs du championnat de France. Après une première frappe hors cadre (4e), il a mis en déroute la défense marseillaise et notamment Rekik et Alessandrini par ses accélérations, ses prises de balle et sa technique. C'est bien simple, à chaque fois qu'il touchait le ballon, il y avait danger pour l'équipe adverse (17e, 49e, 56e). Il adresse notamment un centre parfait pour la tête de Germain (29e). Il est même accompli de gros efforts défensifs. Remplacé par Dirar (80e).

Monaco :

• Subasic (6,5) : il a vécu une première période très tranquille où il a vu son équipe martyriser son adversaire. Il a aussi profité de la maladresse des attaquants marseillais comme un Gomis bien trop gentil face au but (26e, 60e), Thauvin (53e) et cette frappe à bout portant de Cabella qui lui tire dans les bras (75e). Il a aussi soulagé sa défense par quelques prises de balle aériennes.

• Sidibé (7) : auteur d'une très grosse prestation face à Tottenham, l'international français a mis un peu de temps à se mettre dans le bain notamment à cause d'un bon Thauvin. Il a redressé la barre assez rapidement et a réalisé un très bon match entre un sens du timing défensif (19e, 35e) et bon apport offensif. Il n'a jamais cessé d'effectuer des allers-retours dans son couloir. Il revient in extremis dans les pieds de Thauvin (53e) mais a été dépassé par Cabella (75e).

• Glik (5,5) : parfois gêné par la technique et la vivacité de Thauvin (10e), le Polonais a semblé moins rassurant que d'habitude. Il est notamment dépassé par l'appel de Gomis qui lui avait échappé dans son dos (26e) et n'a pas toujours su communiquer sereinement avec Subasic. Néanmoins, il a coupé la plupart des centres (59e) et n'a plus vraiment été inquiété par la suite.

• Jemerson (7) : impérial dans les airs avec de nombreux ballons pris de la tête, bon dans la relance avec quelques transmissions longues bien senties, il a aussi effectué des interventions importantes dans sa surface comme sur ces centres de Thauvin (10e) et de Vainqueur (12e). Dans l'ensemble, le Brésilien s'est montré bien plus costaud que son homologue polonais et a réalisé un excellent match notamment en début de rencontre lorsque la pression marseillaise existait encore.

• Raggi (6) : il récupérait la place d'un Mendy laissé au repos après un gros match en Ligue des Champions et il a plutôt bien rempli son rôle. Malgré les quelques incursions de Vainqueur et de Lopez en début de rencontre, l'Italien a répondu par son expérience en isolant ses adversaires par son bon placement et sans jamais se jeter. Une fois il a été pris dans son dos par Sakai (53e). Offensivement, il n'a pas apporté grand-chose en avait-il réellement besoin vu l'armada offensive de son équipe ?

• Silva (8) : voir ci-dessus.

• Fabinho (7,5) : après un début de rencontre compliqué où il a souffert dans l'impact, il s'est bien repris et a su jouer juste et entre les lignes. Très complet, il a montré ses qualités aux quatre coins du terrain avec ce retour dans sa surface important (12e), et un apport offensif pas négligeable (19e) même s'il n'a pas toujours été adroit dans les derniers mètres. Dans l'ensemble, il a offert pas mal d'équilibre au milieu de terrain, notamment avec une orientation du jeu impeccable.

• Bakayoko (7) : un peu comme contre Tottenham, l'ancien Rennais n'a pas réalisé un gros match contrairement à la majorité de ses coéquipiers. Il a mis un certain temps à rentrer dans son match et a parfois été un peu en retard sur ses interventions. Mieux ensuite, notamment sur le pressing qui a gêné l'OM, il a aussi réussi à étouffer Lopez et a coupé ses transmissions. Il s'est même illustré aux abords de la surface avec cette frappe (78e). Il a su hausser son niveau de jeu au fur et à mesure.

• Boschilia (7) : On va finir par l'appeler Monsieur « Coup-franc ». Titulaire à la place d'un Lemar légèrement touché, le Brésilien a largement donné satisfaction. En jambes dès le début de match avec cette accélération plein axe (4e), c'est lui qui ouvre le score sur coup-franc donc (23e), son troisième de la saison. Il a fait mal à Sakai mais n'a peut-être pas assez varié son jeu en repiquant souvent dans l'axe. Averti (23e), il a été remplacé par Moutinho (62e) qui a su se glisser entre les lignes en électron libre. Utile.

• Germain (8) : comme face à Tottenham, il a offert un match plein. En plus d'un joli doublé, une tête piquée décroisée (29e) et une frappe enroulée (39e), l'attaquant a régalé en faisant jouer ses partenaires par ses déviations. Souvent libre, il a animé le jeu offensif de son équipe par son placement entre les lignes et ses appels dans la profondeur. Si on ne l'a pas trop vu combiner avec Falcao, on sent qu'il a une réelle entente avec Silva.

• Falcao (4) : le Tigre a probablement été le joueur le plus discret de son équipe aujourd'hui. Il n'a jamais réussi à se mettre en évidence devant le but. Pas toujours adroit avec ses pieds, il a semblé en retard dans pas mal de situations comme sur le deuxième but de Germain où il lui donne le cuir sans le vouloir à la suite d'un contrôle raté. Fatigué après son match en Ligue des Champions, il est sorti, remplacé par Carrillo (74e) qui a terminé le travail avec ce but de la tête dans les six mètres (90e+1).

Marseille :

• Pelé (4,5) : un début de match très tranquille jusqu'à ce coup franc sublime de Boschilia sur lequel il ne peut absolument rien (23e). Il est ensuite abandonné par sa défense sur les deux buts de Germain (29e et 39e). Il intervient bien en devançant Falcao un peu avant l'heure de jeu. Un match frustrant pour l'Albatros, trompé une quatrième fois par Carillo (91e).

• Sakai (4) : sur son côté droit, le Japonais n'a jamais fait la différence, aussi bien défensivement qu'offensivement, en dépit d'un joli débordement qui débouche sur l'une des rares occasions marseillaises (53e). Sa deuxième mi-temps est d'un autre niveau même si elle n'a rien d'extraordinaire. Plus à l'aise lorsque Monaco a baissé de rythme.

• Fanni (4) : pas toujours très rassurant dans ses relances, il n'a pas non plus brillé en défense, se faisant prendre de vitesse par Germain sur le deuxième but monégasque (29e). Il a parfois manqué de sérénité même si sa qualité défensive dans les duels aériens n'est pas remise en cause. Mais bon, Rod vieillit, et ça commence à se voir.

• Rolando (5) : le nouveau taulier de la défense phocéenne s'est retrouvé bien seul aujourd'hui tant ses coéquipiers en défense ont fait preuve d'absentéisme. Il prend toutefois le temps de se faire plaisir avec une jolie talonnade (46e). Il reçoit plus tard le brassard de capitaine des mains de Gomis lorsqu'il quitte ses partenaires et cède sa place à Gomis. Un vice-capitanat qui n'a toutefois pas donné plus d'ailes à l'ancien de Porto, auteur d'un match quelconque.

• Rekik (3,5) : il n'est définitivement pas à sa place sur le côté gauche de la défense marseillaise, sa lenteur lui faisant souvent défaut face à la vivacité de Bernardo Silva. Si son apport offensif a été quasi-inexistant, il offre toutefois un joli centre pour Bafé Gomis (61e). Il a parfois tenté de combiner avec Njie sans pour autant y parvenir. Vivement que l'OM se trouve un latéral gauche digne de ce nom.

• Diarra (4) : de retour dans le onze titulaire de Rudi Garcia, on a senti qu'il manquait encore de rythme. Il a donc offert une copie plutôt neutre, manquant nettement de tranchant et faisant parfois preuve de grosses maladresses dans ses transmissions. Qu'il semble loin le Lassana Diarra du début de saison dernière, même s'il a tenté d'haranguer par moments ses partenaires pour les remobiliser. Sans effet. Visiblement touché aux adducteurs, il cède sa place à Anguissa (76e), qui s'illustre d'entrée par une jolie percée mal conclue (79e).

• Vainqueur (5) : au milieu de terrain, il a été seul à plus ou moins surnager, très présent dans les duels et s'appliquant à perturber au mieux les transmissions monégasques. Sûrement le moins mauvais des milieux de terrain olympiens cet après-midi à Louis II.

• Lopez (4,5) : il n'a pas aussi brillé qu'à l'accoutumée, et s'est fait littéralement museler par le milieu de terrain de Monaco. Il a beaucoup moins touché le ballon que d'habitude, et a même semblé parfois hors du coup physiquement, perdant plus de la moitié de ses duels. Mais le potentiel du minot est clairement là. Et c'est tant mieux pour l'avenir des Olympiens.

• Thauvin (5,5) : comme d'habitude, il a été le Marseillais le plus dangereux. Sauf qu'il a cette fois-ci très peu pesé, pour dire le niveau de l'animation offensive de l'OM cet après-midi. Si ses dribbles et ses chevauchées ont parfois fait la différence, son apport offensif a souvent été vain. Il est à deux centimètres de trouver le chemin des filets (52e). Il s'est peu à peu éteint en deuxième mi-temps.

• Alessandrini (non-noté) : très discret en début de match, il est bêtement averti pour un mauvais geste (22e), et concède donc le coup-franc de l'ouverture du score monégasque. Par la suite il se fait mystifier par Bernardo Silva sur le deuxième but de l'AS Monaco. En conséquence, il est remplacé avant la mi-temps par Njie (4) (38e), qui n'a pas beaucoup plus pesé, hormis sur cette jolie passe adressée à Cabella (75e).

• Gomis (3,5) : il est averti d'entrée pour un mauvais geste en retard (13e). Il manque une occasion toute faite (26e), qui témoigne de la maladresse dont il a fait preuve aujourd'hui. Il doit mieux faire sur le centre de Karim Rekik (60e).Absent des débats en deuxième mi-temps, il remet son brassard à Rolando et cède sa place à Cabella (67e), qui malgré sa qualité technique n'a pas su faire davantage la différence. Il manque une occasion en or bien repoussée par Subasic (75e).