RC Lens : le gros coup de gueule des supporters !

«Pour l'amour du maillot, que vous portez sur le dos, dans le malheur ou la gloire, nous, on est là.» Ces paroles d'une chanson rendue célèbre par le kop lensois sont plus que jamais d'actualité, car si le club est dans le dur, à la 19e place du classement de Ligue 1, les fans du Racing Club de Lens ont promis de continuer leur lutte. Samedi dernier, face à Caen (4-1), la rencontre a été arrêtée par des jets de fumigènes et autres projectiles en provenance du parcage artésien, visiblement agacé par le manque de réaction des dirigeants face à la situation du club. Car il faut rappeler qu'en début de saison, Gervais Martel avait promis le renfort de nombreux joueurs. Le président artésien avait même fixé une dixième place au classement comme objectif. Force est de constater que tout cela n'était qu'un doux rêve.

Les supporters justifient les débordements face à Caen

«Je ne suis pas choquée par le déroulement du match de samedi pour ma part, les supporters en ont marre de tout ce qui se passe», livrait Amandine, une supportrice présente à Caen qui s'attendait visiblement à une réaction du parcage. Une action «spontanée et non préméditée» qui visait à réclamer la tête des dirigeants du club, Gervais Martel (le président, ndlr) et Hafiz Mammadov (le propriétaire, ndlr). «Je veux d'abord dire que ce qui s'est passé n'est pas destiné aux joueurs, eux mouillent le maillot et font avec les moyens du bord. Ce qu'il s'est passé samedi ? On a explosé. C'est une accumulation. Lors du 4e but de Caen, cela a débordé. On en veut à Martel et à Mammadov, on en peut plus de tous ces mensonges», confiait Pierre, membre du bureau des Red Tigers, un groupe de supporters qui suit le Racing contre vents et marées, à travers la France.

Pierre fustige l'attitude des têtes pensantes du club qu'il accuse de mensonges : «Pour être clair, on nous a toujours pris pour des cons, voir pour de la merde (sic). On nous a pondu des excuses, des jours fériés, des numéros d'IBAN... Depuis quelque temps, la tension monte. Là la coupe était pleine. Spontanément les gens en ont eu marre. Ils nous ont fait un communiqué pour dire qu'on était des pseudos supporters, en retour, nous, on pourrait dire qu'eux sont des pseudos dirigeants »,voilà qui en dit long.

La colère gronde, les supporters promettent de ne rien lâcher

Même son de cloche pour Jacky, président de Lens Capitale, une association de supporters lensois basée à Paris : «Chaque week-end, on dépense de l'argent, on consacre beaucoup de temps au RC Lens et au final pour avoir le sentiment de ne pas être respecté. Gervais Martel a apporté beaucoup de choses dans le passé, mais maintenant il fait sans doute la saison de trop. Tant qu'il sera là avec Mammadov, personne ne mettra un euro dans le RC Lens». «Depuis le début de saison, on nous prend pour des cons et des naïfs, a chaque fois on nous sort que l'argent arrive etc., alors qu'on en a jamais vu la couleur, maintenant on demande à nouveau de la transparence de la part de la direction», avance pour sa part Loïc, le président des North Devils, autre groupe important dans l'animation des tribunes artésiennes.

Alors, les supporters ne veulent pas laisser leur club sombrer sans rien dire et réclament la tête de leurs dirigeants. C'est pourquoi les patrons des principaux groupes de soutien au Racing veulent s'organiser pour se faire entendre, comme l'indiquait Pierre : «Nous, responsables d'associations, allons nous rencontrer. Je pense qu'il y aura des suites. Pour l'instant rien n'est défini, mais il est sûr que nous continuerons les actions». Pour Loïc des North Devils, le temps des actes est venu : « Je pense qu'on va devoir réfléchir a tête reposée sur ce qu'on peut faire a l'avenir, mais c'est sur qu'on peut pas stopper là-dessus, vu les matches qui arrivent en plus, sur le sportif ça risque de se dégrader encore, du coup la tension va continuer à monter.» Ce matin, une poignée de supporters indépendants ont manifesté devant le centre d'entraînement du Racing. Une nouvelle démonstration de colère face au manque de clarté de la direction du club. Plus que jamais, le supporter artésien ressent le sentiment que le club sombre en silence, malgré ses vociférations...