Ligue 2

Entretien avec... André Ayew : «La L2 ? Je devais en passer par là pour franchir un palier»

Fils d'Abedi Pelé, André Ayew tente de se faire un nom dans le football français. Encore sous contrat avec l'Olympique de Marseille, l'international ghanéen a été prêté cette saison à Arles-Avignon afin de passer un cap. Pour FootMercato, il revient sur la saison exceptionnelle de son club, son avenir et la Coupe du Monde.

Par Khaled Karouri
6 min.
Olympique Marseille André Ayew Pelé Maxppp

FootMercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?

André Ayew : Ça va très bien. On est troisième en championnat, tout se passe bien pour le moment.

FM : Vous appartenez toujours à l'OM, mais vous avez été prêté cette saison à Arles-Avignon. Pourquoi ce choix ?

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AA : Je n'entrais pas dans les plans du coach du côté de l'OM. J'ai donc été obligé de trouver une nouvelle destination. J'avais des touches avec des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 et j'ai opté pour Arles-Avignon. Le discours du coach m'a beaucoup plu. Je suis venu ici pour jouer au poste de numéro 8. C'est à ce poste que j'ai été formé. Je voulais faire une année pleine, sachant qu'il y avait pour moi la Coupe du Monde des moins de 20 ans, mais aussi la CAN. Je voulais donc jouer pour faire partie de la sélection. J'ai choisi Arles-Avignon et je n'ai vraiment aucun regret. Ça va même au-delà de mes espérances. Le plus important, c'était d'avoir la confiance des dirigeants. Après, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue 2, l'essentiel était de jouer. Il fallait surtout que je joue à mon poste parce que les gens croient que je suis un attaquant ou un milieu de couloir. Mais là, je retrouve un poste de numéro 8 qui me donne l'opportunité de m'exprimer.

FM : Vous retrouvez donc votre vrai poste. Quel jugement portez-vous sur vos performances cette saison ?

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AA : C'est vrai qu'au début, je n'étais pratiquement jamais là, car j'allais souvent en sélection. J'ai fait la Coupe du Monde des moins de 20 ans et la CAN, mais comme Arles-Avignon avait des résultats, ça allait. J'ai fait quelques prestations correctes, mais depuis mon retour de la CAN, je suis bien là. J'ai l'esprit libre, car il n'y a plus de compétitions internationales jusqu'à la fin de la saison, donc je suis à fond avec l'équipe. Je sais très bien qu'ici, tout le monde a confiance en moi. Ça me pousse à faire encore plus d'efforts sur le terrain. Je me sens bien.

FM : Arles-Avignon est la bonne surprise de cette année. Comment expliquez-vous ce parcours ?

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AA : Je pense que c'est la solidarité qu'il faut mettre en avant. On a un petit budget, mais on a un très bon coach, un très bon groupe. Les joueurs sont soudés et tout le monde essaye de se montrer. Après, on ne va pas dire qu'on pensait monter en Ligue 1. Non, on était là pour se maintenir, pour essayer de progresser. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, ça nous réussit bien. On est troisième, c'est pas mal du tout. On va jouer le coup à fond jusqu'au bout et si on peut monter ce serait parfait.

FM : Vous découvrez la Ligue 2. Quelles sont les principales différences entre l'élite et la deuxième division ?

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AA : La Ligue 2 est beaucoup plus physique. Il y a beaucoup plus d'engagement et moins d'espaces. Mais ça n'empêche pas que le niveau soit très bon. De toute manière, je pense que je devais en passer par là pour franchir un palier. C'était le meilleur moyen pour me prouver que je pouvais progresser. Et je remercie vraiment Arles-Avignon de m'avoir fait confiance. Il nous reste cinq matches et on va vraiment les jouer à fond.

FM : Quels sont vos objectifs ?

AA : Pour le groupe, le plus gros objectif a été atteint puisque nous avons assuré le maintien. On est troisième donc on ne va pas se cacher, on va jouer le coup à fond. On sait que ce sont les équipes avec les plus gros budgets et les plus gros stades qui peuvent monter en Ligue 1. Mais nous, on est là, on fait notre petit bonhomme de chemin et on continue à progresser. On va essayer de gagner nos matches et de faire quelque chose. Comme ça, si on n'y arrive pas, on n'aura pas de regrets et on pourra se dire qu'on aura fait une belle saison. Et à titre personnel, ce qui compte pour moi, c'est de bien finir la saison avec Arles-Avignon. J'ai envie de bien bosser et d'aller jusqu'au bout. Pour le reste, on verra.

Un avenir loin d'être scellé

FM : Votre prêt prend fin au terme de cette saison. Avez-vous déjà entamé des discussions avec l'OM ?

AA : Non, pas encore. Je sais que mon contrat avec l'OM prend fin en 2011. Mon agent s'occupe de mon cas. Pour moi, le plus important c'est de jouer et d'aller à la Coupe du Monde Inch'allah.

FM : Suivez-vous toujours de près les performances de l'OM ?

AA : Oui, je suis ça de près. En plus, mon petit frère (Ndlr, Jordan Ayew) est là-bas. Je suis toujours sous contrat à Marseille même si je suis prêté. Je suis content du parcours de l'OM. Ça montre qu'il y a un effectif conquérant et qui peut s'imposer en Ligue 1. Je suis content pour eux. J'espère qu'ils seront champions à la fin de l'année.

FM : Vous êtes le fils d'Abedi Pelé. Vous conseille-t-il ?

AA : J'ai la chance que mon père s'y connaisse très bien en football. Ses conseils sont utiles. C'est d'ailleurs lui et mon agent, Étienne Mendy, qui m'ont conseillé d'aller à Arles. Ses conseils sont précieux et je les prends en considération. Étant jeune, il m'arrive de faire des erreurs, mais le plus important c'est de réagir, de se remettre en cause et d'avancer.

FM : Et jouez-vous ce rôle de conseiller auprès de votre petit frère ?

AA : C'est vrai que mon frère suit le même parcours que moi. On a commencé à jouer très jeunes tous les deux. Le plus important pour lui, c'est d'arriver à garder les pieds sur terre et de continuer à progresser. Il faut qu'il essaye de faire le plus d'apparitions possible dans le groupe. Après, tout ce qui lui arrive, ce n'est que du bonus. Je suis content pour lui et j'espère qu'il continuera comme ça.

Sa situation avec la sélection ghanéenne

FM : Vous parliez de la CAN. Vous étiez dans la province du Cabinda, où les joueurs togolais ont été attaqués. Quelle était l'atmosphère là-bas ?

AA : C'est clair que c'était compliqué. On était dans le groupe du Togo. On les a vus arriver, il y avait des morts et des blessés. Franchement, on voulait tout arrêter. On ne voulait pas jouer dans ces conditions. Des événements comme ceux-là sont plus importants que du foot. Mais la CAF est venue nous parler pour nous rassurer et on a pris la décision de rester. C'est aussi cette motivation qui nous a emmenés en finale de la CAN.

FM : Le Mondial approche à grands pas. Espérez-vous faire partie des 23 ?

AA : Ah oui ! Après cette saison en Ligue 2, le plus important pour moi sera d'être à la Coupe du Monde. J'ai envie d'y être et de représenter mon pays. On a fait un très bon parcours à la CAN, ça s'est bien passé. On va essayer de faire un bon parcours au Mondial et je tiens vraiment à faire partie du groupe.

FM : La Coupe du Monde se disputant en Afrique du Sud, y a-t-il un sentiment particulier pour les joueurs africains ?

AA : Oui, c'est une première pour l'Afrique. C'est immense. L'Afrique attend ce moment-là avec impatience et on fera tout pour rendre notre continent fier. Je pense que les pays africains vont faire quelque chose durant ce Mondial. C'est aussi pour ça que je veux aller en Afrique du Sud. J’espère ne pas avoir de blessures et je croiserai les doigts pour que tout aille bien.

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