FC Metz : retour sur une résurrection fracassante !

Facile vainqueur de l’AJ Auxerre ce week-end (3-0), le FC Metz a assuré sa montée en Ligue 1, à quatre journées de la fin d’une saison parfaitement maîtrisée. Un constat sans appel et pourtant inespéré il y a de cela moins de deux ans. Le 11 mai 2012, le FC Metz écrit en effet la page la plus noire de son histoire, avec une relégation en National. Un véritable « drame » pour le club lorrain, historique de l’élite et double vainqueur de la Coupe de France et Coupe de la Ligue. Un tournant décisif dans la vie de l’institution grenat, finalement parfaitement maîtrisé.

Derrière chaque épopée de ce genre se cache un homme. Le FC Metz a le sien, tributaire d’un nouvel état d’esprit et d’un nouveau mode de vie. Quelques semaines après l’officialisation de la relégation du club mosellan, le président Bernard Serin nomme Albert Cartier à la tête de l’équipe première. Ancien joueur (1987-1995) et entraîneur (2000-2001) des Grenats, le natif de Vesoul débarque à la tête d’un groupe rajeuni, amputé de ses stars à l’image de Mathieu Duhamel (Caen) ou d’un Sadio Mané parti briller au Red Bull Salzbourg. Qu’à cela ne tienne, le FC Metz version Cartier va se replier sur les valeurs qui ont fait sa réussite dans les années 90 : la formation. Malgré un budget resserré, le club maintient sa confiance en son centre et le privilégie à un recrutement coûteux et risqué.

Plus que de donner leur chance aux jeunes formés à Saint-Symphorien, l’entraîneur va leur donner les clés du temple. Et ces derniers vont répondre présent. Entourés de plusieurs joueurs d’expérience comme Bruno Cirillo (ex-Inter) ou un Grégory Proment revenu au bercail pour sortir son club formateur de l’impasse, les jeunes pousses vont littéralement exploser et porter les Grenats à bout de bras, loin de la pression du très haut niveau dans un championnat plus proche du CFA où ils ont débuté leur apprentissage. Concrètement, le onze mosellan comptait en moyenne sept joueurs formés au club à chaque rencontre sur l’ensemble de la saison, alors que ces derniers ont inscrit pas moins de 92% des buts grenats en National. Diafra Sakho terminera lui deuxième meilleur buteur du championnat (19 réalisations) et Yeni N’Gbakoto sera élu meilleur joueur de la saison. Le FC Metz se place deuxième du championnat et retrouve la Ligue 2. Une première étape réussie sans accroc.

Un recrutement intelligent

La montée assurée, le club drivé par Bernard Serin s’attache à retoucher son effectif sans pour autant le bouleverser. La base « made in Metz » est conservée, mais un recrutement intelligent permet au club à la croix de Lorraine de vite nourrir de grandes ambitions. Jeunesse, avec le retour de Thibaut Vion (champion du monde U20 formé à Metz et passé par le FC Porto), mais surtout expérience avec Nicolas Fauvergue, Eduardo ou encore Sylvain Marchal (lui aussi formé au club)… Metz recrute à coût zéro tout en se forgeant une équipe capable d’assurer sa permanence en L2. Et même de jouer la montée.

Car après un début de saison réussi sur la bonne dynamique de l’exercice précédent, les Grenats vont prendre la tête du championnat dès le mois d’octobre. Et si le club mosellan a basé sa remontée en Ligue 2 sur une attaque de feu, c’est bel et bien une défense de fer qui lui permettra de retrouver l’élite. Une solidité qui lui évitera de subir les conséquences d’un coup de mou en début d’année (celui-là même qui l’avait empêché de remporter le titre en National). Devant, la doublette Sakho-N’Gbakoto confirme et fait des merveilles avec 31 buts. Un cocktail détonant qui permet donc à Metz de valider son billet pour l’élite le 26 avril 2014 sur la pelouse de l’Abbé Deschamps.

Et maintenant ?

Alors qu’il reste quatre journées à disputer, le FC Metz a donc déjà les yeux tournés vers l’avenir. Car la saison 2014-2015 sera assurément un tournant décisif dans l’histoire de ce club, qui devra réussir à pérenniser son appartenance à l’élite du football français. Le prochain mercato s’annonce particulièrement décisif, alors que ses jeunes stars seront assurément très courtisées. Sakho a déjà fait part de ses envies d'ailleurs et plaît en Ligue 1 (OM, Bordeaux), N'Gbakoto fait rêver des grands d'Europe (Porto). Côté arrivées, l'effectif ne devrait pas être bouleversé, mais L'Équipe avance que les Messins pourraient se tourner vers l'Amérique du Sud, avec des pistes menant au vénézuélien Juan Manuel Falcon (25 ans, Zamora) et le défenseur argentin Pablo Barzola (30 ans, Argentinos Junior). Bonne nouvelle, Albert Cartier devrait lui prolonger l'aventure. Au vu du travail accompli depuis deux ans, c'est bien là l'essentiel.