Mais que devient donc Emanuel Mammana ?

Par Aurélien Macedo
5 min.
Emanuel Mammana @Maxppp

Débarqué cet été au Zenit Saint Petersbourg, Emanuel Mammana est en train de s'imposer tout doucement en Russie. Une acclimatation facilitée par la diaspora argentine qui s'est fortement développée dans le club russe. Alors qu'il a fêté hier ses 22 ans, le joueur s'éclate en Russie. Encore en course en championnat et en Ligue Europa, il peut également rêver d'un succès en Coupe du monde avec l'Argentine sur le sol russe.

Arrivé en 2016 comme un grand espoir du football argentin à l'Olympique Lyonnais, Emanuel Mammana n'a pas réussi à laisser une trace impérissable chez les Gones. Après seulement une saison, le joueur a été forcé de plier bagage contre un chèque de 16 millions d'euros. Un choix pleinement assumé à l'époque par Jean-Michel Aulas dans France Football :« Emanuel est sûrement un bon joueur, mais il n’a pratiquement pas joué la saison dernière. Quand on a la possibilité de céder un très jeune élément près de deux fois et demie le prix auquel on l’a acheté, et que ce dernier n’est pas une priorité pour les entraîneurs, mon rôle est de valider les choix de mes techniciens ». Arrivé au Zenit Saint Petersbourg, le jeune défenseur central qui a fêté hier ses 22 ans s'est donc engagé dans un nouveau défi.

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Si le choix de partir en Russie peut surprendre et peut être catégorisé de choix financier, Emanuel Mammana réfute cette idée dès qu'il pose le pied en Russie et s'impatiente de débuter ce nouveau chapitre de sa carrière : «Je suis très content d’être arrivé dans ce club. J’ai des coéquipiers argentins qui vont m’aider à découvrir le reste de l’équipe.» Justement, son transfert entre parfaitement dans la logique de recrutement du club. À l'été 2017, la formation russe va faire main basse sur les principales promesses argentines. Ainsi, Leandro Paredes (AS Rome), Emiliano Rigoni (Independiente), Sebastian Driussi (River Plate) et Matias Kranevitter (Atlético Madrid) rejoignent les rangs du FK Zenit lors du même mercato. Les deux derniers ont d'ailleurs été formés avec Emanuel Mammana à River Plate et sont des amis de longue date de l'ancien Lyonnais.

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La colonie argentine

Le destin de Mammana aurait d'ailleurs pu connaître une autre trajectoire lorsqu'il évoluait dans le club argentin avec Matias Kranevitter comme il l'a confié à Sport Express :«Quand j'avais 16-17 ans, des gens de l'Atletico Madrid sont venus. J'étais encore trop jeune, presque sans expérience. Après avoir tout pesé, j'ai refusé l'offre. Matias a lui accepté et est allé à Madrid.» Désormais les deux hommes jouent de nouveau ensemble et se sont acclimatés à un championnat assez singulier. Pourtant, sa venue ainsi que celle de ses compatriotes n'a pas forcément été bien vue au départ. Sceptique, l'attaquant Aleksandr Kokorin avait dévoilé à la Gazeta en octobre dernier que l'arrivée des Sud-Américains n'était pas évidente dans le quotidien de l'équipe : «Avec les Argentins, c'est difficile de communiquer. Je ne sais pas pourquoi, mais ils ne connaissent même pas l'anglais. Il n'y a pas trop de problèmes sur le terrain, mais il est très difficile de communiquer dans la vie de tous les jours.»

Face aux déclarations de son coéquipier, Emanuel Mammana avait immédiatement réagi : «Lorsqu'on fait partie d'une nouvelle équipe et que vous retrouvez des gens que vous connaissez depuis votre enfance c'est normal. C'est important pour l'adaptation.» Désormais, le défenseur se sent parfaitement intégré dans sa nouvelle équipe. Auteur de 21 matches avec le Zenit, il s'est imposé comme un titulaire indiscutable au côté du Slovène Miha Mevlja en défense centrale. Son anticipation et ses qualités de relances en font un joueur essentiel du Zenit. Seul légère limite, l'impact physique où il manque parfois de mordant comme lors de son passage à Lyon. Absent à de légères reprises en championnat, il paye en partie les mesures mises en places par la Fédération Russe. Voulant préparer au mieux son équipe nationale pour la Coupe du monde 2018, elle a décidé depuis trois saisons de limiter le nombre de joueurs étrangers sur le terrain à six. Une décision qui oblige le Zenit à procéder à un roulement en championnat pour permettre à chacun de trouver son compte.

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De grandes ambitions

Actuellement dauphin du Lokomotiv Moscou en championnat, le club coaché par Roberto Mancini reste encore une fois en course pour le titre national. Cependant, les Cheminots disposent de 8 points d'avance sur leurs rivaux à 10 journées de l'issue de la saison. Une situation en partie due à un mois d'octobre mal géré où le Zenit s'est notamment incliné 3-0 face au Lokomotiv. Malgré la position délicate de son équipe, Emanuel Mammana reste confiant sur les prochaines échéances comme il l'a déclaré à SovSport : «Je ne pense pas que le Lokomotiv était vraiment le meilleur en automne. Dans de nombreux matches où ils ont été victorieux, ils ont eu de la chance. D'une façon ou d'une autre, nous ne devrions pas regarder les concurrents, mais nous-mêmes. C'est la meilleure façon de faire son travail et d'essayer d'obtenir le plus de points.»

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Avec le FK Zenit, le natif de Merlo ne se limite pas au championnat et nourrit de grands espoirs en Ligue Europa. Sa formation a très largement dominé son groupe de qualification et a devancé la Real Sociedad, Rosenborg et le Vardar Skopje avec brio. Meilleure attaque de la compétition (17 buts inscrits en 6 rencontres), le Zenit a impressionné et se positionne déjà comme l'un des outsiders pour la victoire finale. Défensivement, l'équipe dispose encore de quelques macunes, mais cela est majoritairement dû au déséquilibre provoqué par ses éléments offensifs. Une fragilité que devront combler les Zénitiens et dont Emanuel Mammana n'est pas le seul responsable. Sélectionné à trois reprises avec l'Argentine et présent dans le groupe depuis l'arrivée de Jorge Sampaoli, ce dernier souhaite toujours continuer à évoluer en Russie en juin prochain, mais cette fois avec une tenue différente.

Qualifié avec l'Argentine pour la Coupe du monde, le joueur brigue une place dans les 23 joueurs sélectionnés avec l'Albiceleste. Présent dans le groupe qui s'est qualifié en Équateur, Emanuel Mammana a vécu ce match comme une véritable délivrance comme il l'a confié à Sport Express : «Tout ce qui s'est passé après le coup de sifflet final, c'était comme un rêve. Cris, chansons, larmes, il y avait une vraie folie ! Nous avons souffert pour venir en Russie et prouver que nous le méritons. Le meilleur joueur de football du monde joue avec nous et nous a emmenés en Coupe du monde. Il mérite depuis longtemps le droit de remporter ce trophée.» De nouveau performant après un passage fait de haut et de bas à l'Olympique Lyonnais, Emanuel Mammana souhaite continuer sur cette voie. Et pourquoi pas atteindre le zénith de sa carrière le 15 juillet prochain avec l'Albiceleste.

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