Exclu FM Coupe intercontinentale

«Flamengo est un club difficile à imiter» : l’incroyable projet sportif dont doit se méfier le PSG

À Doha, le PSG affronte Flamengo en finale de la Coupe intercontinentale. Favori sur le papier, le champion d’Europe se heurte pourtant à un géant sud-américain en pleine maturité, porté par un projet ambitieux, une domination continentale assumée et l’émergence d’un entraîneur déjà très respecté avec l’ancien joueur Filipe Luís.

Par Valentin Feuillette
5 min.
José Boto et Filipe Luis @Maxppp

À Doha, mercredi soir, le Paris Saint-Germain s’apprête à conclure une année 2025 déjà exceptionnelle par une nouvelle finale internationale, celle de la Coupe intercontinentale. Face au champion d’Europe se dresse Flamengo, tombeur des Égyptiens de Pyramids FC (2-0) après leur première victoire contre Cruz Azul, et représentant d’un football sud-américain qui ne se résume plus au romantisme du passé. Luis Enrique ne s’y est d’ailleurs pas trompé, admettant qu’il aurait préféré croiser un autre adversaire comme Cruz Azul. Cette finale, disputée au stade Ahmad-ben-Ali d’Al-Rayyan, oppose les vainqueurs des grandes compétitions continentales et met aux prises deux clubs au sommet de leur puissance. Flamengo arrive au Qatar avec un parcours maîtrisé, une confiance maximale et une ambition claire, à savoir écrire une nouvelle page de son histoire.

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Flamengo n’est plus seulement le club le plus populaire du Brésil, le « mais querido do Brasil » fort de dizaines de millions de supporteurs. Il est devenu, ces dernières années, une référence sportive et économique sur le continent sud-américain. Le club de Rio sort d’une saison historique marquée par un doublé Brasileirão (championnat national) et Copa Libertadores, une performance qui confirme une domination installée dans la durée, avec trois Libertadores remportées en sept ans. Cette réussite s’appuie sur une gestion de plus en plus professionnelle, des moyens comparables à ceux de nombreuses institutions européennes et une culture de la victoire assumée. Sous l’impulsion de Filipe Luís, ancien joueur de Chelsea ainsi que de l’Atlético de Madrid et jeune entraîneur déjà très respecté, le projet a encore franchi un cap, alliant rigueur tactique, intensité et maîtrise technique.

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Le PSG doit faire attention

Sur le terrain, Flamengo dispose d’un effectif qui n’a rien à envier à beaucoup de formations européennes. Des joueurs rompus au très haut niveau comme Jorginho, Danilo, Alex Sandro ou Saúl Ñíguez apportent expérience et leadership, tandis que la créativité est incarnée par un homme avec Giorgian de Arrascaeta. Le numéro 10 uruguayen, véritable dépositaire du jeu, sort d’une saison XXL et a déjà marqué de son empreinte la Coupe intercontinentale, impliqué sur toutes les réalisations de son équipe au Qatar. « Nous avons 45-50 millions de fans, c’est unique au monde. Avec ce soutien des fans, le club atteint un niveau qui n’est pas facile à suivre en Amérique du Sud. Et maintenant avec le nouveau président et le nouveau conseil d’administration, tout le monde a essayé d’apporter un peu de professionnalisme européen aux clubs d’Amérique du Sud. Je suis arrivé en janvier avec cet objectif de rendre plus européenne la gestion du club. Et nous sommes en train de réussir avec beaucoup de trophées », nous a affirmé à Doha, José Boto, directeur sportif portugais de Flamengo passé notamment par les bureaux de Benfica où il avait été à l’origine du développement et des ventes de plusieurs jeunes joueurs formés dont Bernardo Silva, Gonçalo Guedes, Renato Sanches ou encore Ederson. Autour de lui gravitent des profils capables de faire mal dans les transitions et sur coups de pied arrêtés. Pour le PSG, le danger est clair. Flamengo possède des individualités capables de faire basculer une finale sur un détail.

Ce qui distingue surtout Flamengo, c’est son avance structurelle sur le reste du football sud-américain. Le club a déjà mesuré son niveau face aux cadors européens lors de la dernière Coupe du Monde des clubs. Aux États-Unis, les Brésiliens avaient frappé fort en dominant Chelsea, futur vainqueur de la compétition, avant de céder de justesse face au Bayern Munich. « Les choses que nous changeons dans le club sont la mentalité et la façon de travailler. Nous essayons d’amener certains joueurs européens ou brésiliens qui jouent en Europe et qui ont cette mentalité, plus gagnante et plus, je ne dirai pas plus professionnel, mais plus engagée avec la profession pour essayer de changer un peu l’état d’esprit du club en termes de football. Et par exemple, à la Coupe du monde des clubs aux États-Unis, nous avons battu Chelsea qui a remporté le tournoi. Nous avons gagné en jouant un très bon football. Ensuite, nous avons perdu contre le Bayern Munich, mais aussi en les défiant les yeux dans les yeux. C’était très important pour nous de voir le niveau pour que nous puissons nous comparer avec les meilleures équipes européennes », poursuit José Boto à notre micro qui a d’ailleurs ramené Jorginho, Danilo, Saúl Ñíguez, Samuel Lino, mais aussi Emerson Royal sur ses premiers mercatos au club carioca. Ces confrontations ont confirmé que Flamengo n’est plus dans l’apprentissage, mais dans la compétition directe avec l’élite mondiale. Cette expérience récente, ajoutée à une dynamique de titres, renforce l’idée que le projet carioca est aujourd’hui l’un des plus aboutis hors d’Europe.

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Sur le papier, le PSG reste favori. Champion d’Europe en titre, porté par une année déjà historique, le club parisien possède une profondeur et une qualité individuelle supérieures. Mais cette finale de Coupe intercontinentale n’a rien d’une formalité : « pour être honnête, à l’intérieur du club, l’entraîneur et les joueurs, nous sommes anxieux, mais sans se mettre cette pression que nous avons eue lors de la finale de Libertadores ou pendant le championnat. Si nous gagnons, ce serait juste incroyable, mais si nous perdons, rien ne change dans notre saison. C’est une opportunité pour nous, une occasion de plus pour faire face aux meilleures équipes comme le PSG. Filipe Luis est très important pour nous. Il est déjà l’un des meilleurs entraîneurs du monde. Au Brésil, il est déjà le meilleur. J’ai travaillé avec beaucoup entraîneurs, comme Roberto De Zerbi au Shakhtar Donetsk que je considère comme l’un des génies parmi ces nouveaux entraîneurs. Pour moi, ils ont le même profil. Des gars qui vivent 24 heures pour le football, qui étudient beaucoup. Filipe Luis est aussi un ancien joueur de Flamengo, donc c’est très important pour les fans. Avec sa carrière en Europe, il a permis de ramener cette mentalité européenne à Flamengo », conclut José Boto sur l’affiche du 17 décembre. Flamengo arrive sans complexe, avec l’humilité affichée par Filipe Luis, mais aussi avec la conviction qu’un exploit est possible. À Doha, Paris sait désormais à quoi s’attendre. Pour décrocher un nouveau trophée et conclure sa saison en apothéose, il faudra se méfier d’un projet ambitieux, mature et terriblement compétitif, car Flamengo n’est pas un invité, mais un véritable prétendant.

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