Juventus-Fiorentina : pourquoi tant de haine ?

Par Alexandre Pauwels
2 min.
Fiorentina @Maxppp

Dans un championnat bercé par les chocs et derbys, un Juventus-Fiorentina revêt une importance particulière pour les tifosi, surtout les Florentins. Retour sur les origines d’une véritable rivalité.

Il existe en Italie une multitude de derbys. Qu’il s’agisse de stracittadine, de duels entre clubs d’une même ville – cinq cette saison, un record –, de confrontations entre clubs d’une même région, ou de duels historiques, comme le fameux derby d’Italia entre la Juventus et l’Inter. Mais pour les Florentins, le vrai derby ne se joue pas contre Sienne ou Livourne, mais bien face à la Vieille Dame. Une confrontation entre les deux clubs, au Juventus Stadium comme à l'Artemio Franchi, donne toujours l’occasion aux supporters d'arborer les tifos et de lancer les injures à l’attention de l’adversaire. D'autant plus à Florence, où ce sentiment est exacerbé. Cette rivalité de supporters, si elle n’a rien de géographique, relève des terrains.

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La haine viscérale des Florentins envers les Bianconeri prend sa source un 16 mai 1982. Ce jour-là, avant l’ultime journée de championnat, la Viola est en tête, ne devançant la Juve qu’à la différence de buts – les deux clubs possédant 44 points. La suite est une polémique : la Fio obtient un nul à Cagliari avec les protestations pour un but annulé, pendant que la Juve gagne à Catanzaro grâce à un pénalty (0-1). Suffisant pour que Florence crie au complot, et que naisse un slogan resté sur toutes les bouches dans la Cité des Médicis : « Meglio secondi che ladri » (« Mieux vaut être seconds que voleurs »). Mais bien des éléments viendront par la suite entretenir cet état d'esprit. En 1990, l’attribution d’un terrain neutre pour le match retour de finale de Coupe de l’UEFA entre les deux clubs viendra de nouveau agacer les tifosi florentins, aussi, parce que leur équipe sera finalement battue (3-1 au cumul).

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Partant de ces faits, le transfert de Roberto Baggio à la Juventus à l’été 1990 constitue un nouveau tournant. À l’annonce de la cession de la star à l’ennemi, Florence s’embrase littéralement, et partout dans la ville, des scènes de mécontentement seront visibles. Le spectaculaire retour du Divin Codino quelques mois plus tard sous le maillot bianconero – il refusera de tirer un pénalty, avant de ramasser une écharpe viola sous les ovations du Franchi –, est également resté dans l’imaginaire collectif. Plus récent, le transfert avorté de Berbatov à la Fiorentina à l’été 2012, lui qui avait été dragué par la Juve après avoir donné son accord à la Viola, a déclenché une joute verbale par médias interposés entre dirigeants des deux clubs. Autant de faits, qui ont contribué à créer une rivalité. Tout du moins, une haine des tifosi de la Viola contre la Juve, les Turinois moquant justement le fait qu’un match contre les Florentins « n’a aucune différence particulière. » Une réflexion quasi-générale qui là encore, ne fait que renforcer le sentiment des tifosi toscans. S’attendre donc ce dimanche, bien que le théâtre soit le Juventus Stadium, à une chaude ambiance.

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