La vente précipitée de Karim Benzema avait fait grand bruit l’été dernier. De nombreux observateurs et supporters de l’Olympique Lyonnais s’étaient étonnés d’une vente si rapide et surtout si bon marché du meilleur joueur du club. Vendu pour près de 35 M€ + des bonus au Real Madrid, le club rhodanien aurait pu en tirer 5 à 10 millions de plus.
Si Jean-Michel Aulas avait trouvé un accord avec Florentino Perez dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2009, c’est pour une raison très simple. La vente de l’attaquant lyonnais a tout simplement permis au septuple champion de France d’équilibrer ses comptes en vue de la clôture de son exercice, prévu comme par hasard à cette même date. C’est du moins l’hypothèse évoquée à l’époque par un analyste financier dans les colonnes de France Football.« Si le transfert a été enregistré avant la clôture de l’exercice, il permet au club d’équilibrer ses comptes ; si ce n’est pas le cas, Lyon pourrait accuser une grosse perte sur l’exercice qui vient de se terminer. Le prix du transfert de Benzema est clairement en dessous de ce que le club pouvait espérer ; on estimait que la base sérieuse se situait entre 40 M€ et 50 M€.»
Qu’en est-il de la situation financière du club aujourd’hui ? Elle reste toujours bénéficiaire, mais est due en grande partie aux transferts des joueurs. En effet, alors que les Produits des activités hors joueurs sont passés de 155,7 millions en 2007-2008 à 139,6 millions en 2008-2009, la vente de joueurs n’a que très légèrement baissé passant de 55,9 millions en 2007-2008 à 52,4 millions en 2008-2009 . D’où le besoin urgent de vendre Benzema pour éviter un sérieux trou d’air aux chiffres d’OL Group, qui aurait passablement déçu les actionnaires. Rien d’inquiétant donc, mais entre les forts investissements déjà réalisés (recrutement estival de près de 76,5 M€) et à venir (le lourd projet OL Land qui peine à sortir de terre), l’incertitude qui plane autour du DIC et les résultats du club aussi bien en Championnat qu’en Champion’s League, il y a de quoi se poser des questions pour la clôture du prochain exercice. De plus, si l’OL a négocié un juteux contrat avec Betclic, les dirigeants du club rhodanien sont toujours dans l’attente de la loi sur l’autorisation des paris sportifs en France. Une décision qui peine à être entérinée et qui est attendue d’ici quelques semaines. Un manque à gagner important pour Lyon. D’autre part, si le deal négocié avec Adidas pour remplacer Umbro est très intéressant financièrement, il ne sera réellement mis en œuvre qu’à partir de septembre 2010.
Il ne serait donc pas étonnant que l’OL soit obligé comme il a dû le faire ces dernières saisons d’équilibrer ses comptes en jouant sur les transferts de joueurs. Dès lors, les éléments les plus côtés et les plus demandés seraient placés en première ligne pour renflouer les caisses. Hugo Lloris, Jeremy Toulalan, Jean II Makoun, Ederson ou encore Kim Kallstrom pourraient ainsi être sacrifiés…
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