Bundesliga

La famille Bellingham tyrannise le Borussia Dortmund

Après avoir eu le nez creux en recrutant Jude Bellingham, le Borussia Dortmund s’est offert son petit frère Jobe cet été. Mais l’Anglais peine à convaincre pour le moment sur le terrain. En coulisses, sa famille fait vivre un enfer au club allemand.

Par Dahbia Hattabi
6 min.
La famille Bellingham au complet @Maxppp

Avec les Bellingham, le Borussia Dortmund savait où il mettait les pieds. Entre 2020 et 2023, Jude, l’aîné des enfants, a porté le maillot des Marsupiaux avec, il faut le dire, un certain succès. Le milieu de terrain a d’ailleurs été recruté il y a deux ans par le Real Madrid, qui a lâché plus de 100 M€ pour s’attacher ses services. Une belle opération financière de la part du BVB, qui n’était pas mécontent de se séparer de l’Anglais. En effet, son comportement de diva ou encore ses énormes colères n’étaient pas du goût de certains de ses anciens coéquipiers, qu’il a parfois insultés. Outre le footballeur, l’écurie allemande a également dû composer avec les parents du joueur, très impliqués dans sa carrière. Alors quand les dirigeants de Dortmund ont décidé de recruter son petit frère Jobe (20 ans) cet été, ils savaient qu’il faudrait composer avec tout cela.

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Des débuts en deçà des attentes

Auteur d’une belle saison sous le maillot de Sunderland, qui est monté en Premier League, le natif de Stourbridge est enfin sorti de l’ombre de son aîné. Passé par Birmingham avant de rejoindre les Black Cats, il a fait un bond en avant avec sa signature au BVB. Un club qui a été convaincu par ses qualités et son potentiel comme l’a avoué le directeur sportif Lars Ricken. «Jobe est un joueur exceptionnellement talentueux qui, malgré son jeune âge, possède déjà une maturité et une intelligence de jeu remarquables. Nous sommes convaincus qu’il correspond parfaitement à notre philosophie de promotion des jeunes talents et de leur donner l’opportunité de se développer au plus haut niveau. Son professionnalisme, son dynamisme et son ambition enrichiront notre équipe. Nous sommes impatients de l’accompagner dans sa future aventure et sommes certains qu’il jouera un rôle important dans l’avenir du Borussia Dortmund.»

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Acheté 30 M€, le footballeur sous contrat jusqu’en 2030 n’est pour le moment pas à la hauteur des espoirs et de l’argent placés sur lui. Utilisé à 4 reprises lors de la Coupe du Monde des Clubs (1 but, 1 assist), il a ensuite joué 26 minutes le 18 août dernier lors de la Coupe d’Allemagne face au RW Essen. Puis, il a fait ses premiers pas en Bundesliga le 23 août contre Sankt Pauli (2-2). Utilisé seulement 45 minutes par Niko Kovac, Jobe Bellingham a été remplacé à la mi-temps. Ce qui a mis son père Mark très en colère. La presse allemande a expliqué qu’il aurait haussé le ton dans les couloirs du stade auprès du directeur sportif Sebastian Kehl. Ce dernier n’a pas apprécié d’être incendié par le papa du joueur et il le lui a fait savoir lors d’un appel téléphonique visiblement très houleux. Kehl lui a dit qu’il ne souhaitait plus le voir dans cette zone du stade. Mark Bellingham a ensuite présenté ses excuses et promis qu’il n’agirait plus de la sorte.

Des problèmes entre le père et le BVB

Mais le DS du BVB en a remis une couche dans les médias, histoire que le message passe bien. « Nous sommes tous déçus du résultat d’hier. Néanmoins, la zone d’activité est et reste réservée aux joueurs, aux entraîneurs et à l’encadrement, et non aux familles et aux conseillers. Cela ne se reproduira plus. Nous avons clairement informé toutes les personnes concernées.» L’incident était donc clos. Mais il a laissé des traces. Bild explique que le clan Bellingham est encore tendu. Le média allemand indique que le père est « toujours très insatisfait du temps de jeu de son plus jeune fils » et qu’il « poursuivrait toujours avec ardeur » l’entraîneur Niko Kovac. Ce dernier, tout comme le club, vivent cette situation très difficilement selon Bild. Cela doit aussi être le cas de Jobe Bellingham, qui doit composer avec toutes ces histoires et ces pressions tout en supportant le poids de son transfert et en avançant dans l’ombre de son illustre frère.

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Depuis le pétage de plomb de son paternel, il a été utilisé à 6 reprises toutes compétitions confondues, mais seulement 2 fois en tant que titulaire. Il faut dire qu’il est à la peine pour le moment. La presse allemande, à l’image de Bild, n’est pas convaincue. «Après huit matches officiels de la nouvelle saison, son bilan est (toujours) décevant : Bellingham n’a pas été titulaire à cinq reprises. Au total, 281 minutes jouées – aucun but, aucune passe décisive. Et en plus, son propre père n’arrête pas de faire des histoires. Même lors de sa première titularisation en Ligue des champions contre Bilbao (4-1) mercredi soir, Bellingham (note BILD : 4) n’a pas vraiment réussi à se faire remarquer. Fort en un contre un, faible en passes, trop de temps perdu, trop de pertes de balle – Jobe apparaît encore souvent comme un élément étranger au jeu du BVB. Conséquence : un remplacement à la 69e minute, lorsque la victoire du BVB a brièvement faibli.»

Une famille omniprésente qui dérange

Le média allemand ajoute : «ce n’est pas Bellingham, 30 millions d’euros, qui est (pour l’instant) le meilleur transfert de l’année à Dortmund (…) Une chose est sûre : Bellingham sera probablement le cas le plus explosif de Kovac ! Son test ! Il doit s’assurer que le jeune joueur soit heureux et qu’il se développe, tout en convainquant ses dirigeants que leur investissement de 30 millions d’euros n’était pas une erreur (…) Néanmoins, Kovac fait du bon travail avec Bellingham : d’un côté, il envoie un signal clair à l’équipe : il sélectionne systématiquement ses joueurs en fonction de leurs performances, et non de leur nom. D’autre part, il s’efforce de développer Jobe de manière ciblée, en renforçant sa confiance en lui, par exemple grâce à une titularisation plutôt surprenante en Ligue des champions, qu’il avait auparavant justifiée par des « mesures de rotation nécessaires » et annoncée indirectement.»

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Journaliste pour Fussball Transfer, Luca Hansen est du même avis. «Pour l’instant, Kovac semble préférer Sabitzer et Nmecha en duo. Bellingham est correct pour l’instant, mais rien d’exceptionnel. C’est un bon transfert, mais il faut du temps. Bien sûr, les deux parties devraient avoir de plus grands espoirs compte tenu du montant. Mais il n’a joué qu’en deuxième division auparavant, il a donc besoin de temps.» Ce qui ne semble pas être l’avis de la mère, Denise, et du père, Mark, régulièrement présents en tribunes pour suivre les matches du petit dernier. Bild leur a conseillé de prendre du recul. «Il existe une tension dangereuse autour de la famille, ce qui provoque actuellement chez Jobe un sentiment d’insécurité massive et le met sous pression », précise le média allemand qui ajoute qu’ils sont aussi conscients du scepticisme régnant autour de leur fils, dont la performance face à Bilbao a été qualifiée de «médiocre» entre les pertes de balles, les mauvaises passes et le manque de confiance en lui. Jobe Bellingham, qui n’a pas joué un match en intégralité au BVB, suscite des inquiétudes tout comme ses proches.

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