Vitinha, le chef d’orchestre du PSG
Troisième du dernier Ballon d’Or et pilier essentiel du collectif de Luis Enrique, Vitinha s’impose aujourd’hui comme une référence à son poste.

«L’exemplarité n’est pas une façon d’influencer les autres. C’est la seule». Empruntés à Albert Schweitzer, ces mots résonnent avec force au moment d’évoquer la trajectoire de Vitinha. Arrivé dans la capitale française en juillet 2022 après avoir fait ses premières classes au FC Porto, l’international portugais (31 sélections) a, depuis, changé de dimension. Maître à jouer du collectif entraîné par Luis Enrique, le natif de Vila das Aves s’est progressivement imposé comme l’une des principales références à son poste.
Vitinha, la véritable rampe de lancement
«Je fais le même travail avec tous les joueurs. On parle peut-être plus de Vitinha parce qu’il est un des meilleurs milieux de terrain du monde, mais je ne suis pas seulement focalisé sur lui. Je travaille avec tous les joueurs pour que nous nous améliorons en tant qu’équipe. Mais oui, il est un joueur qui peut faire la différence à tout moment. Mais on ne peut être qu’heureux de voir son évolution en tant que joueur», reconnaissait, à ce titre, le technicien parisien avant de se déplacer à Lille.
Dimanche soir, sur la pelouse de Pierre-Mauroy, les champions d’Europe en titre ont d’ailleurs longtemps affiché un visage morose face au LOSC de Bruno Genesio (1-1). Privé de nombreux cadres (Doué, Dembélé, Kvaratskhelia, Neves, Ruiz, Marquinhos) et orphelin de Vitinha, laissé sur le banc au coup d’envoi, le Paris Saint-Germain a ainsi balbutié son football. Il a d’ailleurs fallu attendre 29 minutes et 50 secondes pour voir le club de la capitale tenter sa chance, soit son premier tir le plus tardif dans un match de Ligue 1 depuis le 2 décembre 2018 (30e minute vs Bordeaux).
Un apport traduit dans les chiffres…
Bousculés et en manque d’idées sur le plan offensif pendant une heure de jeu, les Rouge et Bleu ont finalement offert une dernière demi-heure bien plus consistante. Une montée en puissance corrélée aux entrées successives d’Achraf Hakimi, Nuno Mendes, auteur de l’ouverture du score d’un sublime coup-franc, mais également Vitinha… Appelé par son coach pour remplacer Mayulu, le droitier d’1m72 - qui fêtait son 100e match en Ligue 1 - n’a, en effet, pas tardé à reprendre ses standards. En véritable métronome du PSG, l’ancien joueur des Wolves prenait le jeu à son compte et portait les siens.
Résultat ? 46 ballons touchés, 90% de passes réussies et 2 duels remportés. Plus que ces chiffres, le Portugais rappelait à tous son importance, et ce malgré l’égalisation tardive d’Ethan Mbappé. Vainqueur du championnat de France, du trophée des champions, de la coupe de France, de la Ligue des Champions mais également de la Ligue des Nations, Vitinha s’est, aujourd’hui, installé à la table des plus grands. Juste techniquement, impressionnant dans les petits espaces et toujours aussi complice avec ses partenaires - à commencer par Joao Neves et Fabian Ruiz - le numéro 17 parisien rend les autres meilleurs.
… et dans les récompenses
Un apport considérable traduit dans les distinctions individuelles… 3e du dernier Ballon d’Or juste derrière son coéquipier Ousmane Dembélé et le Barcelonais, Lamine Yamal, celui qui totalise 2 buts et 6 passes décisives en 17 rencontres toutes compétitions confondues depuis le début de la saison a également été nommé parmi les meilleurs joueurs du mois de septembre par l’UNFP. Présent dans l’équipe type de la dernière Ligue des Champions et deuxième meilleur joueur de la Coupe du monde des clubs, le Portugais enchaîne finalement les prestations de haute volée avec une régularité déconcertante.
Une impression visuelle qui se retrouve d’ailleurs logiquement dans les statistiques… Sur la saison 2024-2025, Vitinha a ainsi été le deuxième joueur à tenter (5000) et réussir le plus de passes (4686), juste derrière Joshua Kimmich (4974 sur 5387) mais devant Pedri (3646 sur 4090). Joueur total, capable de faire la différence aux abords de la surface adverse, Vitinha reste, par ailleurs, un exemple sur le plan défensif. Avec 300 ballons récupérés la saison passée, le Parisien - devancé par Kimmich (311), Bruno Fernandes (346) et Pedri (389) - pointe ainsi au pied du podium en Europe. A noter, enfin, que parmi tous les milieux ayant évolué en C1 en 2024-2025, Vitinha a été le joueur le plus impliqué dans des séquences amenant à un but (11).
Un vice-capitaine respecté et épanoui
Devenu un élément clé du système de Luis Enrique, Vítor Machado Ferreira n’a d’ailleurs pas prévu de s’arrêter en si bon chemin. Malgré une saison dernière éprouvante et le risque accru de blessures, le pilier du collectif parisien demeure, en effet, une référence sur la scène continentale. Avec 1002 ballons touchés depuis la reprise, soit le plus haut total devant Pedri (990) et Van Dijk (876), mais également 846 passes réussies sur 900 tentées (là aussi le meilleur ratio), «Viti» sublime le jeu des Franciliens. Un niveau de performance facilitée par l’excellente relation qu’il entretient avec son entraîneur Luis Enrique.
D’après nos indiscrétions, celui qui a été nommé parmi les vice-capitaines par le vestiaire parisien considère, aujourd’hui, l’ancien sélectionneur de la Roja comme un élément clé dans sa progression, appréciant notamment la clarté de ses consignes. Leader technique sur le terrain et n’hésitant pas à prendre la parole en dehors, Vitinha incarne finalement l’âme collective du Paris Saint-Germain. Pour le plus grand bonheur des pensionnaires du Parc des Princes, prêts à se délecter des prouesses de leur Viti, qui rappelons-le reste lié au club jusqu’en juin 2029…
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