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Maroc, PSG : où en est le pari fou d’Achraf Hakimi ?

Victime d’une grosse entorse après le tacle assassin de Luis Diaz le 4 novembre dernier lors du choc entre le PSG et le Bayern Munich, Achraf Hakimi s’est lancé dans le contre-la-montre de sa vie, lui qui veut participer à la Coupe d’Afrique des Nations 2025 chez lui au Maroc. À quelques jours de l’ouverture du tournoi, où en est le latéral droit ?

Par Hanif Ben Berkane - Dahbia Hattabi
5 min.
@Elhadjiloum

Achrah Hakimi est bien humain. Certains en ont peut-être douté. La saison dernière, l’infatigable marocain a enchaîné les matches, sans jamais lever le pied et en affichant un excellent niveau. Le latéral droit a ainsi participé à 55 rencontres toutes compétitions confondues en 2024-25 avec les pensionnaires du Parc des Princes (4667 minutes jouées au total). Le temps pour lui de marquer 11 buts et de délivrer 16 passes décisives. Il a aussi joué 13 matches avec le Maroc, en comptant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Malgré tout cela, Hakimi a tenu cette cadence infernale. En moyenne, il a couru plus de 10,5 Km par match en Ligue des Champions et a été flashé à une pointe de vitesse de 36,9 km/h.

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Un (sur)homme à terre

Indispensable aux yeux de Luis Enrique, qui n’a pas jugé bon de recruter un remplaçant l’été dernier lors du mercato, Hakimi s’est épanoui plus que jamais. «Luis Enrique me donne la liberté de jouer, faire ce que j’aime, combiner avec mes coéquipiers, trouver les espaces libres, mais mon objectif principal est de défendre», a-t-il avoué cet été. Mais c’est aussi tout son travail de l’ombre qui a payé comme l’ont avoué ses proches à RMC Sport en juillet dernier. «Achraf est entouré de professionnels toute la semaine. Il a des nutritionnistes, physiothérapeutes et préparateurs physiques. Et être dans le meilleur club au monde, avec le meilleur entraîneur du monde, jouer avec les meilleurs joueurs du monde, cela procure beaucoup de bonheur. Ça permet de tout surmonter.»

Mais l’ancien joueur du Real Madrid, sixième lors du dernier gala du Ballon d’Or, a été freiné en plein élan. Au pire des moments serait-on tenté de dire. Le 4 novembre dernier, le jour de ses 27 ans, il a été brutalement taclé par Luis Diaz lors du choc entre le PSG et le Bayern Munich en Ligue des Champions. Au sol et en larmes, Hakimi, dont la cheville a tourné, était dévasté. Il a ensuite quitté le terrain, épaulé par le staff et sans que son pied touche le sol. Un peu plus tard, il a quitté le stade en béquilles avec une botte pour l’aider à marcher. Un très gros coup dur pour le PSG mais surtout pour le Maroc, à quelques semaines de la Coupe d’Afrique des Nations. Un tournoi organisé au pays qui était le premier grand objectif du latéral parisien cette saison.

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Un coup dur pour le PSG et le Maroc

La presse marocaine comme les supporters des Lions de l’Atlas ont tous retenu leur souffle en attendant de connaître les résultats des examens approfondis. Et ils n’ont pas été rassurés lors de la publication du communiqué de presse médical du PSG. «Achraf Hakimi souffre d’une entorse sévère de la cheville gauche, qui entraînera une indisponibilité de plusieurs semaines», pouvait-on lire. Dans la foulée, le joueur a publié un message sur ses réseaux sociaux. «Les chutes font partie du chemin, le retour fait la différence.» Et justement, on ne savait pas exactement quand il reprendrait. Les plus optimistes ont parlé de 3 à 5 semaines d’absence. Les pessimistes, eux, parlaient de 6 à 8 ou 10 semaines d’arrêt.

Ce qui est certain, c’est que sa participation à la CAN 2025 était en danger. Mais le 8 novembre, Walid Regragui a été très clair à son sujet. « Je vais être clair sur ma communication, on fera tout pour que Achraf Hakimi soit apte à 100% face aux Comores (en match d’ouverture le 21 décembre, ndlr). Et même s’il ne peut pas, il sera là. Bien sûr qu’il sera présent c’est notre meilleur joueur et le leader. S’il y a un joueur qui peut revenir rapidement, c’est bien Achraf Hakimi. Nous avons l’un des meilleurs staffs médicaux au monde, comme celui du PSG, avec lequel nous entretenons un partenariat solide. Notre médecin s’est rendu à Paris hier. Achraf sera avec nous pour la CAN, que ce soit sur le terrain ou dans les vestiaires. Il ne jouera que s’il est à 100 %.»

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Un travail de l’ombre pour être dans les temps

Lancé dans le plus grand contre-la-montre et défi de sa carrière, Hakimi s’est mis au travail très vite, lui qui a voyagé entre le Maroc, la France mais aussi l’Espagne, où il s’est fait soigner. Il en a profité d’ailleurs pour aller voir quelques rencontres du Real Madrid, son ancien club. Sur ses réseaux sociaux, il a partagé des images de ses séances en salle, où on l’a vu avec son attelle au pied faire du vélo, des exercices de musculation avant de faire des soins. Après avoir récupéré le trophée de Joueur Africain de l’année 2025 lors de la cérémonie des CAF Awards, il a donné de ses nouvelles. «Ça va beaucoup mieux, l’inflammation est descendue, ça va beaucoup mieux maintenant, ça ne fait pas mal. Je suis positif, je suis concentré, je continue de travailler fort avec cet objectif d’arriver bien à la CAN.»

Aperçu en train de trottiner au centre d’entraînement du PSG à la fin du mois de novembre, il a ensuite reçu l’autorisation de rejoindre le Maroc, accompagné d’un membre du staff du PSG afin d’assurer son suivi et poursuivre son travail de réathlétisation. Présent dans la liste du Maroc pour la CAN 2025, Hakimi continue de travailler d’arrache-pied. Selon nos informations, il est déjà présent au Centre national de Football de Maamora et il s’entraîne toujours en salle bien qu’il ait fait couru à l’extérieur avec le staff. L’idée est qu’il retouche le ballon d’ici à la fin de cette semaine. Mais il ne devrait pas être apte pour le match d’ouverture face aux Comores le 21 décembre nous a-t-on fait savoir. Le Maroc ne veut pas du tout le presser, ni prendre de risque. Le staff de la sélection estime que l’option Noussair Mazraoui à droite fera le job et qu’il n’est pas nécessaire d’accélérer le processus pour que le Parisien joue. Ce dernier est bien entouré, par le Maroc et le PSG qui travaillent main dans la main pour qu’il soit remis et qu’il puisse réaliser son pari fou après sa blessure.

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