La terrible descente aux enfers de Yusuf Demir !

Par Aurélien Macedo
5 min.
La terrible descente aux enfers de Yusuf Demir ! @Maxppp

Grand espoir à son arrivée au FC Barcelone où il aura montré des choses intéressantes, le milieu offensif autrichien Yusuf Demir aura payé les problèmes économiques du club catalan. Reparti au Rapid Vienne puis à Galatasaray, il a vu sa situation se compliquer encore plus …

Le retour sur terre a été brutal. Grand espoir du football autrichien, Yusuf Demir a vite été monté très haut et pour de bonnes raisons. Se faisant rapidement une place dans l’effectif du Rapid de Vienne coaché à l’époque par Dietmar Kühbauer, le jeune ailier droit, capable aussi d’évoluer comme numéro dix, impressionnait par ses performances. Lancé à 16 ans, 6 mois et 12 jours en professionnel, il faisait preuve d’une grande maturité et se distinguait rapidement comme un joker de luxe. La saison 2020/2021 était celle de l’explosion pour lui avec 9 buts et 3 passes décisives en 32 matches alors qu’il n’avait connu que 7 titularisations. Un jeune aux dents longues (peut-être trop) qui se voyait alors proposer ce qui ressemblait à un rêve de gosse : rejoindre le FC Barcelone.

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Arrivé en prêt pour 500 000 euros avec une option d’achat jugée à 10 millions d’euros, Yusuf Demir venait en Catalogne dans un premier temps pour évoluer avec la réserve puis doucement pour intégrer l’équipe première par la suite. Le journaliste autrichien Phillip Lautischer nous avait d’ailleurs expliqué le ressenti du joueur à l’époque : «Demir voulait absolument rejoindre le Barça quand il a entendu qu’ils étaient intéressés. Il a toujours admiré Messi et c’était son club préféré depuis son enfance. S’il était resté à Vienne, il aurait eu plus de temps de jeu que l’année dernière et aussi plus qu’il n’en aurait peut-être en Liga, mais la chance de rejoindre le Barca a été ressentie comme une "chance unique", alors il a dû partir pour vivre son rêve.»

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Des débuts prometteurs, un rendez-vous manqué

Manque de chance pour lui, Lionel Messi est parti le même été du côté du Paris Saint-Germain. Bonne nouvelle en revanche, l’aventure catalane a idéalement commencée. Brillant de mille feux en préparation, notamment lors de la victoire 3-0 face à la Juventus, où il a délivré une passe décisive et livré une belle prestation, il avait aussi trouvé le chemin des filets contre Stuttgart. Déjà appelé "le Messi Autrichien" dans son pays, Yusuf Demir laissait entrevoir de belles choses. Son coach de l’époque Ronald Koeman était séduit et l’intégrait doucement dans l’équipe première.

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Disputant alors 9 matches avec le FC Barcelone où il a montré certaines qualités sans pour autant se montrer décisif, il a rapidement été emmené vers la sortie. Ne voulant pas le faire jouer un dixième match pour ne pas avoir à lever l’option d’achat, le FC Barcelone s’est concentré sur d’autres pistes comme Adama Traoré ou Ferran Torres. Yusuf Demir lui est reparti au Rapid Vienne. Une issue dont il a eu du mal à se relever…

Une digestion difficile

«J’ai quitté le Barça en étant triste, mais j’ai mûri et je suis devenu un professionnel. J’ai vu que les gens ici sont heureux pour moi et je suis heureux pour moi aussi. Je veux jouer, m’amuser et m’amuser encore. J’ai faim de vouloir tout gagner. Mon objectif est d’être premier, la deuxième place ne me suffit pas» expliquait-il quelques jours après son retour en Autriche. Revenu avec quand même la volonté de retrouver des sensations, il ne parvenait pas à le traduire. Terminant cinquième sur douze en Bundesliga, il a disputé 14 matches pour 1 seul but avec le club de Vienne. Des statistiques bien maigres.

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«Le développement est à 100% correct pour le moment. Beaucoup d’attentes ont été placées en lui, avec beaucoup de pression. Un rêve a temporairement éclaté. Il est entre de bonnes mains avec nous. Nous essayons de bien le développer. Il n’a qu’à franchir le pas pour devenir un joueur régulier» expliquait son coach Ferdinand Feldhofer dans l’émission Talk & Tore. Un rêve qui se transforme en cauchemar et ensuite un Euro U19 pour se remettre les idées en place avec l’Autriche. Mais encore une fois, cela ne s’est pas passé comme prévu. Star de sa sélection, il marquera certes un but contre Israël et délivrera une offrande contre la Serbie mais cela ne suffira pas pour passer en demi-finale.

Un nouveau départ en Turquie ?

Resté tout l’été du côté de Vienne et même à l’issue du mercato puisqu’il avait quelques problèmes physiques, il avait débuté l’exercice de bonne manière avec un but contre Altach pour son unique et seul match de championnat. En effet, alors que de nombreux championnats ne pouvaient plus recruter, la Turquie pouvait encore le faire et Galatasaray a dégainé une offre de 6 millions d’euros le 8 septembre dernier. Une saison plus tard, le constat sur son aventure stambouliote est assez compliqué. S’il a été sacré champion, il n’a pas eu un rôle important dans l’effectif avec seulement 6 matches disputés et 129 minutes de jeu au compteur. C’est moins que durant l’été avec le Rapid Vienne (5 matches mais 352 minutes disputées). Devancé par Yunus Akgün, Milot Rashica, Kerem Aktürkoglu, Baris Yilmaz, Juan Mata ou encore Nicolo Zaniolo, l’avenir à court terme est bouché pour l’international autrichien (4 capes) qui n’a plus connu la sélection depuis deux ans.

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Sous contrat avec le club turc jusqu’en juin 2026, il aurait souffert mentalement cette saison de son échec au FC Barcelone selon la presse turque. Interrogé par Spox, Fatih Demireli le directeur de la recherche et du développement de Galatasaray a donné quelques raisons de ses difficultés : «il a des racines turques et connaît la mentalité. Pourtant, c’est différent de jouer en Turquie. Ensuite, il y a le problème qu’il est considéré comme un étranger malgré son passeport turc. Il est plus difficile pour lui de s’entraîner en match à cause du contingent étranger. De plus, des blessures l’ont arrêté à des moments inopportuns […] Il y avait des offres pour Yusuf en hiver, mais ce n’était pas un problème pour nous. Le staff technique a une haute opinion de lui. Je suis sûr qu’il jouera un rôle majeur à Gala. Nous lui donnons le temps dont il a besoin et ne le mettons pas sous pression.» Alors que son statut vient de changer et devrait lui permettre de jouer plus facilement, Galatasaray aurait changé ses plans pour la saison prochaine et ne devrait pas le prêter. Reste à savoir si cela lui permettra de rattraper le temps perdu …

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