Équipe de France : pourquoi Rayan Cherki divise-t-il autant ?
Sous Pep Guardiola, Rayan Cherki continue de briller avec Manchester City. Mais le jeune prodige de 22 ans fait toujours autant débat en équipe de France. Entre éloges du côté de l’Angleterre et critiques virulentes dans les médias français, son cas divise grandement à quelques mois du Mondial 2026, où les places seront très chères.
De retour d’une blessure à la cuisse, Rayan Cherki a déjà été décisif avec Manchester City en inscrivant deux buts et trois passes décisives depuis octobre. Le Français fait le bonheur de l’Angleterre et de Pep Guardiola : « sa vision de jeu dans le dernier tiers est excellente. Il fait preuve de constance et d’audace. Mais compte tenu de notre style de jeu dynamique, nous devons lui laisser plus de temps », indiquait le manager catalan, qui l’a titularisé lors du choc remporté contre Liverpool (3-0).
Mais si l’Angleterre encense le prodige lyonnais, c’est une autre histoire en France. Appelé par Didier Deschamps pour le rassemblement de novembre, le milieu offensif de 22 ans a disputé 68 minutes de jeu contre l’Ukraine, puis 29 minutes contre l’Azerbaïdjan. Sans être décisif, Didier Deschamps a reconnu « qu’il a une qualité technique au-dessus de la moyenne ». « Il y a des choses à améliorer par rapport à ce qu’il a fait jeudi. Il dépend aussi d’un collectif. Son positionnement était un peu trop bas sur ce match. Il a fait cette heure de jeu », après sa prestation contre l’Ukraine.
Un style de jeu qui agace
Une déclaration logique pour un jeune joueur, qui disputait seulement sa quatrième sélection. Mais le style de jeu du Cityzen a pourtant beaucoup irrité dans les médias, certains estimant qu’il ne colle pas à ce que demande Didier Deschamps. « Le coup du foulard à la troisième sélection… Quand t’as raté autant de choses sur un début de match, que t’as ralenti tout le jeu de l’équipe de France, tu viens faire un coup du foulard et tu perds le contrôle et ça passe inaperçu, personne ne lui dit rien (…). Je ne parlerai même pas de la réalisation technique de son match, qui a été abominable. Je parle juste de l’état d’esprit. Tu dois être irréprochable », a, par exemple, reproché Jérôme Rothen.
Rejoint par Raymond Domenech, qui assure qu’« il n’a aucune chance » d’aller à la Coupe du monde : « Akliouche, Olise et Nkunku sont ses concurrents. Une place dans le groupe pour la Coupe du monde ? Ah, mais je n’y crois pas ! Le sélectionneur l’a fait entrer alors que le match était plié… Il a amené quoi ? Rien ». Le journaliste Grégory Schneider ajoute : « la différence de considération entre Cherki (remplaçant à City, joueur de Lyon avec les résultats modestes qui s’y attachent) et Akliouche (qui a porté l’AS Monaco en Ligue des champions, qui joue simple, qui mettait Cherki sur le banc lors des Jeux Olympiques) m’émerveille ».
Des critiques trop sévères ?
Pourtant, Rayan Cherki n’a rien raté et a même apporté de la disponibilité lors de sa première mi-temps contre l’Ukraine. Crédité d’un 6/10 par notre rédaction, le Cityzen affiche 89 % de passes réussies, seulement 15 ballons perdus sur 91 touchés et reste encensé par une partie de la classe médiatique : « je suis très surpris de la dureté du monde médiatique sur le match de Cherki, sur la première heure, c’est le meilleur Français », assurait le journaliste Philippe Carayon sur Canal+.
Et de son côté, l’ancien Lyonnais n’entend pas changer son jeu, mais l’affiner afin de faire nettement mieux. « Je suis quelqu’un de simple, j’aime rigoler, j’aime donner du plaisir à mon entraîneur, donner du plaisir aux gens qui viennent au stade. Je l’ai souvent dit et je continuerai (…). C’est pour ça que c’est simple : tu me mets sur le terrain, j’essaie de faire ce que j’ai à faire. Parfois, ça peut être compliqué, comme pour tout le monde. Là, je suis content, mais je dois nettement mieux faire », a-t-il lâché. Mais au-delà des débats médiatiques, il faudra continuer sur cette lancée avec Manchester City pour espérer avoir sa place au Mondial 2026, dans une liste où la concurrence sera rude.
En savoir plus sur