OL : l’hallucinant imbroglio avec Dominik Greif met le feu en Slovaquie
Convoqué pour le rassemblement du mois d’octobre de l’équipe nationale de Slovaquie, Dominik Greif a finalement décliné l’invitation selon sa fédération. Le portier de l’OL, qui a répliqué, est au centre des débats et des tensions ce mardi au pays.

Paulo Fonseca ne va pas se plaindre. À l’heure où certains de ses confrères prient pour que leurs joueurs ne se blessent pas avec leurs sélections nationales, le technicien portugais pourra finalement compter sur Dominik Greif (28 ans) durant cette trêve internationale. Le portier de 28 ans n’aurait pas dû rester à Lyon, puisqu’il était convoqué avec l’équipe nationale de Slovaquie afin d’affronter l’Irlande du Nord (10 octobre) et le Luxembourg (13 octobre) dans le cadre des éliminatoires à la Coupe du Monde 2026. Mais hier soir, la fédération slovaque de football (SFZ), par la voix de la responsable des médias Monika Jurigová, a annoncé que le gardien de l’OL ne viendrait finalement pas par le biais d’une vidéo publiée sur son site officiel.
L’annonce de la fédération slovaque sur le gardien lyonnais
« Dominik Greif a refusé de venir au match de l’équipe nationale. Son équipe jouait à domicile hier (dimanche) contre une équipe où figurait également Mario Sauer. Le sélectionneur devait avoir tous les joueurs disponibles pour la réunion de lundi à 15h30. Le vol initialement prévu de Lyon à Budapest était prévu aujourd’hui, mais il n’arriverait qu’à 16h30. Nous avons donc proposé aux deux joueurs trois options pour arriver à l’heure. Sauer a choisi de prendre le train de Lyon à Genève et de prendre l’avion pour Vienne dans la matinée. Il est arrivé à Senec vers 13h. Cependant, aucune de ces options ne convenait à Greif, qui a donc décidé de ne pas venir. Nous avons remplacé Greif par Takáč, qui était à l’étranger pour raisons personnelles, mais qui a immédiatement accepté et rejoindra l’équipe demain matin (mardi) ».
Nous aurions pu en rester là. Sauf que Dominik Greif a décidé de donner sa version de l’histoire dans une vidéo publiée par ses soins, accusant la SFZ de ne pas dire la vérité. « On m’a proposé deux options, et non trois comme on l’a présenté. Prendre le train après le match pour Genève, puis Vienne, ou me lever à 3h30 aujourd’hui et prendre l’avion pour Bruxelles à 7h, puis Vienne – ce serait deux heures plus tôt que prévu. Le vol direct a été convenu, acheté, et un changement absurde s’est produit. En tant que joueur local, j’ai des obligations de sponsoring médiatique après le match ; je ne pourrais pas prendre le train après le match. Je n’ai accepté aucune des options proposées, puis la communication du syndicat est devenue de plus en plus agressive. On m’a dit que si je ne venais pas, compte tenu des nouvelles options, j’en assumerais la responsabilité, ce qui m’a profondément affecté ».
Le démenti musclé de Greif
Il a ajouté : « je ne comprends pas ce que j’ai fait de mal, je voulais simplement m’en tenir au calendrier initial. Suite à cette communication, je pense qu’il n’est pas digne de l’équipe nationale de communiquer avec un joueur comme cela. Soit, on arrive de manière illogique par le biais de transferts, soit on arrive et on en assume la responsabilité. Un autre joueur l’a accepté, mais il ne devrait pas être habituel d’exposer des joueurs à des conditions inconfortables et illogiques. On m’a également parlé de la comparaison avec d’autres joueurs, mais il est impossible de faire la même chose depuis Prague et de partir après le match, comme on me l’a suggéré. Il est courant d’acheter un vol direct pour un joueur. On a même mentionné que certains joueurs prennent l’avion après le match et viennent. Je serais ravi de le faire si l’occasion se présentait. »
Il a conclu : « l’entraîneur m’a contacté avant le match, puis j’ai examiné la situation après le match. Il m’a clairement indiqué que j’avais deux options : soit j’utilise leurs alternatives, soit ils appellent un autre gardien. Si j’arrive en retard, j’en assumerai la responsabilité. Personne n’a envie d’aller quelque part où il sait que quelque chose de désagréable l’attend, et c’est pourquoi j’ai décidé de ne pas me déplacer. » Après la mise au point musclée du Lyonnais, la presse slovaque a beaucoup parlé de cette affaire. Dans l’émission FutbalSK sur STVR, l’expert en football Peter Ďuriš s’en est pris à Dominik Greif, qui n’aurait pas fait l’effort de venir car son ego aurait été insulté.
Il est pointé du doigt au pays
« Je m’inspirerais de la conférence de presse de l’entraîneur Calzon. Dominik était pressenti pour le poste de numéro trois. Cela l’a peut-être un peu affecté, car Rodák est en Arabie saoudite aujourd’hui et Greif évolue dans un championnat français très difficile (…) Mais nous pouvons supposer que l’ego est un peu blessé sur la base de cette conférence de presse. J’ai un grand respect pour Greif en tant que gardien. Mais pour moi, refuser une sélection en équipe nationale est absolument inacceptable. Tout peut arriver : un gardien se blesse, l’autre tombe malade. Il aurait pu entrer dans le but. Il ne rejette pas Calzona, mais il rejette les supporters slovaques. Je me fiche de la logistique. »
Il poursuit : « si on me disait à mon époque que je devais intégrer l’équipe nationale, je ferais du stop, je prendrais le train, le bus… J’y arriverais avec fierté quoi qu’il arrive, car j’ai la plus grande équipe nationale. C’est comme ça que j’élève mes enfants. Quand quelqu’un ose aujourd’hui refuser l’équipe nationale, quel que soit le poste, même celui de troisième gardien, c’est un signe non seulement pour Calzona, mais aussi pour les prochaines générations d’entraîneurs. Dominik, tu peux jouer pour l’équipe mondiale, mais tu as refusé de représenter notre pays. » Sports SK a écrit de son côté : « il posait déjà problème en Slovaquie. Dominik Greif a refusé d’assister au match de l’équipe nationale slovaque. » D’autres publications, comme Sport Web, sont du côté du joueur.
Son cas fait débat en Slovaquie
« Banal, absurde et inutile. Greif a raison », a titré le média local avant d’ajouter : « c’est étrange. À trois jours d’un match important, on discute du moyen le plus rapide d’envoyer Dominik Greif en Slovaquie. Le gardien, que Francesco Calzona souhaitait placer sur le banc des remplaçants dans les prochains jours (…) Lundi après-midi, nous avons appris que le gardien lyonnais ne souhaitait pas représenter l’équipe. Il aurait rejeté 3 options. Quelques heures plus tard, il nous a expliqué que tout était différent. Qu’il souhaitait venir en Slovaquie, qu’il avait un billet d’avion pour Budapest proposé par la fédération sur son téléphone, mais aussi que le sélectionneur avait commencé à spéculer à la dernière minute. Et à insister, même s’il savait qu’un match de championnat difficile l’attendait. Il voulait qu’il soit là une heure plus tôt pour un entraînement vidéo. Soudain. À tout prix. Par la route. Sans dormir suffisamment. Avec l’argument suivant : "si Mario Sauer peut le faire, pourquoi pas toi ?" »
Sport Web ajoute : « de plus, l’affaire fait l’objet d’un véritable "hara-kiri" en matière de communication. Comme si elle ne pouvait se résoudre en une ou deux phrases : "malheureusement, Dominik Greif, pour des raisons objectives, n’a pas pu arriver au match de l’équipe nationale à l’heure prévue. Nous avons donc décidé de nommer un autre gardien". Point final. Terminé. Personne ne résoudrait quoi que ce soit aujourd’hui. Il n’y aurait plus d’embarras. Eh bien, Greif n’est pas du genre à se laisser berner. Lorsque son transfert tant attendu et promis du Slovan a été constamment retardé il y a des années, il s’est révolté et a refusé le transfert. Cet été, il a refusé de considérer que Majorque ne l’appréciait pas. Il s’est ressaisi et est parti. Calzona est le patron. Il a ses manières. Et un adversaire superflu : son ego. Il exige une soumission absolue et quiconque a un avis différent est éliminé. Weiss Jr., Mak, Valjent, Čavrič et maintenant Greif… Cette fois, pour dix ou vingt minutes. Certes, les internationaux sont censés respecter le maillot national, mais le gardien de 28 ans a-t-il agi d’une manière qui contredit cette affirmation ? Une approche positive doit également s’appliquer dans l’autre sens. On attendait de Greif un professionnalisme exemplaire, un service amateur, mais il a été scandalisé lorsqu’on a donné l’impression erronée qu’il avait refusé le maillot national. » Cette affaire fait donc grand bruit au pays, Greif a un grief contre sa fédération et son sélectionneur.
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