Coupe du Monde 2018 : le coaching gagnant de Roberto Martinez

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Belgique Roberto Martínez Montoliú @Maxppp

Mal embarquée face au Japon, la Belgique s'en est finalement sorti après un retournement de situation initié par le sélectionneur Roberto Martinez et son coaching gagnant.

Heureusement que les entraîneurs ne lisent pas les commentaires sur leurs décisions en plein match. Ils seraient bien trop occupés à répondre ou à se délecter du résultat final, quand cela fonctionne. Hier, lorsque Roberto Martinez a décidé de faire entrer en jeu Marouane Fellaini et Nacer Chadli, à la place de Dries Mertens et Yannick Ferreira-Carrasco, de nombreux supporters des Diables Rouges se sont étouffés. Surtout au sujet du premier nommé, Fellaini, qui ne possède pas une grosse cote auprès des amoureux du football.

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Et pourtant, ce double choix de Martinez s’est avéré plus que pertinent au regard du scénario. Les deux hommes, par leur impact immédiat, ont vivifié le jeu belge. Fellaini a égalisé de la tête, sa spécialité, et Chadli a été impliqué sur plusieurs actions avant d’inscrire le but de la victoire dans les dernières secondes du temps additionnel. Chose assez rare dans le football moderne, le sélectionneur a reçu des louanges de la part de ses hommes après la rencontre, à commencer par Thomas Meunier, le latéral droit du PSG.

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« Je félicite vraiment le coach pour les changements qu'il a faits, qui ont apporté quelque chose. Les deux buteurs ont travaillé énormément, c'est encore la preuve qu'on est un groupe de 23 joueurs, comme on l'avait déjà vu contre l'Angleterre avec une équipe totalement remaniée », a-t-il déclaré, relayé par La Dernière Heure. Martinez relève plusieurs défis à la tête de la sélection belge. Déjà, il parvient à intégrer de nombreux joueurs offensifs dans son onze de départ. Pep Guardiola l’a aidé malgré lui en intégrant Kevin de Bruyne à son entrejeu, et en le laissant parfois terminer les rencontres quasiment en numéro 6 à Manchester City.

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Même le commentateur de la rencontre a critiqué Martinez

Avec Hazard, Mertens, Lukaku, De Bruyne et Carrasco dans son onze de départ face au Japon lundi soir, la Belgique avait les armes nécessaires pour bousculer les Nippons. Mais cela manquait cruellement d’équilibre face à une formation regroupée qui privilégiait le contre. Les rentrées de Fellaini et de Chadli correspondaient donc surtout à une volonté de stabiliser l’entrejeu et d’ajouter de l’impact physique. Et elles ont renversé le sort de la rencontre.

Roberto Martinez avait déjà eu les oreilles qui sifflaient à cet instant, puisque le commentateur de la RTBF Rodrigo Beenkens, diffuseur de la rencontre en Belgique, s’en était déjà pris au technicien espagnol. « Mais regardez: que fait Martinez? Il ne bronche pas. C’est son adjoint Graeme Jones qui doit donner les consignes », a-t-il éructé à l’antenne, dépassant le cadre du simple commentateur. Le scénario de la rencontre l’a forcé à s’excuser via un tweet. « Bravo les Diables et bravo à Roberto Martinez qui a heureusement su rester calme (lui) et faire les bons choix dans l’adversité. L’émotion nous fait parfois dire des choses injustes. Elle ne justifie rien, sorry. Respect. »

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Martinez a donc renversé les critiques, et qualifié son équipe au terme d’un match fou, qui va encore plus renforcer les liens au sein du groupe. « Le caractère de notre équipe a été mis à l'épreuve, c'est là qu'on voit l'apport des remplaçants. Il s'agissait aujourd'hui de passer ce tour, et c'est ce qu'on a fait. C'est un jour pour être très fier de notre groupe de joueurs. Cette victoire c'est pour la Belgique, merci pour votre soutien. Il faut continuer de croire en ces joueurs, ils peuvent y arriver. En Coupe du monde, on peut très bien jouer parfois, mais ce n'est pas ça, il s'agit surtout de gagner, de passer, et c'est ce qu'on a montré aujourd'hui, du caractère », a déclaré l’Espagnol après la rencontre.

Au prochain tour, ce sera le Brésil, pour un quart de finale aussi attendu qu’explosif. Roberto Martinez a lui peut-être déjà gagné puisque l’ancien entraîneur d’Everton est désormais considéré comme un prétendant pour la sélection espagnole, qui se cherche un nouveau guide. Il ne serait pas dépaysé, là-bas aussi les commentateurs se privent rarement de donner leur avis !

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